LA LUTTE SOUS TOUTES SES COUTURES
A la fois phénomène sportif, culturel et social, la lutte est un sujet de recherche, qui a attiré la curiosité du Centre national de recherche scientifique (Cnrs) de France.
A la fois phénomène sportif, culturel et social, la lutte est un sujet de recherche, qui a attiré la curiosité du Centre national de recherche scientifique (Cnrs) de France.
L’enjeu est de taille : mieux cerner la lutte en tant que phénomène social dépassant le cadre purement sportif. Dominique Chauvet, anthropologue et chercheure au Cnrs (Centre national de recherche scientifique- France), et une dizaine de ses collègues se sont focalisés sur la lutte avec frappe qui est devenue au fil des ans, un phénomène caractérisé par sa complexité et son hybridation.
A l’occasion d’un panel sur initiative de la Fondation Sococim qu’elle a co-animé, la chercheure a partagé les résultats de ses recherches. «Ça fait plus d’une dizaine d’années que nous travaillons sur la lutte, non pas simplement sur les aspects sportifs ou socioéconomiques ou sur les aspects mystiques, mais globalement sur le phénomène total qu’est la lutte au Sénégal», a-t-elle dit lors de la rencontre au centre culturel Maurice Guèye de Rufisque.
Les résultats des travaux sur «le mode de vie de la lutte» qu’elle considère comme «complexe avec des logiques qui sont à la fois celles de tout sport qui est traversé par la globalisation et la mondialisation mais aussi par les pratiques locales» constituent chapitre de l’ouvrage Politiques de la vie et du vivant en Afrique de l’Ouest. «J’étais plus particulièrement chargée du chapitre sur la lutte, sur l’arène de lutte et ce qu’elle représente, comment les acteurs s’en emparent, ce qui s’y passe et tous les jeux et enjeux socio-économiques, mystiques qui la traversent. J’ai appelé ça l’arène de lutte comme une hétérotopie», a-t-elle noté parlant de sa partition à l’ouvrage qui sera prochainement publié aux éditions Kartalla. Elle a remercié la Fondation Sococim dont le soutien à partir de 2013 a facilité les travaux. «Nous remercions la Sococim pour le soutien, sinon les travaux ne pourraient pas être trop productifs», a-t-elle expliqué.
Outre la lutte, la Grande muraille verte était au menu de la rencontre et là aussi l’accompagnement de la Fondation Sococim à l’équipe de chercheurs a été salué. «On travaille avec l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte, plus particulièrement sur des parcelles expérimentales tout le long du tracé et chaque année également, on restitue nos résultats à l’université Cheikh Anta Diop avec le soutien de la Fondation Sococim qui nous accompagne depuis 10 ans déjà», a noté la chercheure au Cnrs, Priscilla Duboz, assurant que l’observatoire de la grande muraille verte, mis en place par la Cnrs et l’Ucad, a pour objectif d’étudier les impacts de la grande muraille verte dans le sahel sénégalais, particulièrement sur les populations humaine, animale et végétale et le biotope. «Ce sont deux projets sur des sujets qui ont des rapports avec l’éducation et la professionnalisation. Sur la lutte, c’est un phénomène populaire et il est impossible de ne pas s’intéresser à ce phénomène qui mobilise autant de jeunes. Celui de la grande muraille est d’enjeu fondamental pour le monde entier», a noté l’administratrice de la Fondation Sococim, Patricia Diagne.