LES MOMENTS FORTS QUI ONT MARQUÉ LA PLACE DE L’INDÉPENDANCE
Autrefois symbole de l’indépendance du Sénégal, l'ancienne Place Protet du nom du gouverneur Auguste-Léopold Protet (1808-1862), officier de marine français et fondateur de la ville de Dakar, a été témoin d’une partie de l’histoire du pays
La Place de l’Indépendance, appelée autrefois, Place Protet du nom du gouverneur Auguste-Léopold Protet (1808-1862), officier de marine français et fondateur de la ville de Dakar, est la place la plus importante de Dakar. Située entre le palais présidentiel et l’une des avenues les plus animées de la ville, l’avenue Georges Pompidou ex Ponty, la Place est aujourd’hui le centre nerveux de la ville. Toutes les banques et agences de voyages s’y côtoient.
Autrefois, lieu de contestation et symbole de l’indépendance du Sénégal, elle a été témoin d’une partie de l’histoire du Sénégal. Des porteurs de pancartes, en 1960, aux prises d’armes, en 2000 et 2015, aux manifestations de Yen a marre à celle de l’inoubliable marche de Sidy Lamine qui la rebaptisait Tahrir.
À la veille de la 59e fête de l’indépendance, Emedia revient sur des dates qui ont marqué ce lieu mythique, où se sont défilées les plus belles pages de l’histoire du Sénégal.
Août 1958 – Le Soleil des indépendances
« Moom sa reew » (s’approprier son pays en wolof) ou « Jott sa reew » (récupérer son pays). Ce sont quelques-uns des messages inscrits sur les pancartes pour accueillir le général De Gaule lors de sa visite du 26 août 1958 à Dakar. Cette rencontre entre le général De Gaulle et les autorités sénégalaises de l’époque a été un tournant décisif à l’accession de l’indépendance pour le Sénégal. Sur la Place, De Gaulle lance sa phrase devenue mythique : « Si vous voulez l’indépendance, prenez là. » Le début du Soleil des indépendances en Afrique.
Mars 2011 – Le Tahrir de Sidy Lamine Niass
Dépité par une mise en demeure de l’Autorité de régulation des télécommunications publiques (Artp) réclamant la somme de 241 900 008 F CFA en guise de redevances pour les fréquences de ces dix antennes dont neuf dans les régions, le défunt PDG du Groupe Walfadjiri, Sidy Lamine Niasse, lance un appel à mobilisation général. Il convoque l’ensemble des sénégalais à la Place de l’Indépendance qu’il rebaptise le 19 mars 2011, Place Tahrir (en arable Place de la libération), du nom de la mythique place égyptienne, où a démarré la révolution égyptienne.
Juillet 2011 – L’arrêté Ousmane Ngom interdisant les manifs
Adopté sous l’ancien régime de la première Alternance dans un contexte politique marqué par la multiplication des manifestations de l’opposition et de la société civile contre le troisième mandat du président, Abdoulaye Wade, à la veille de l’élection présidentielle de 2012, l’arrêté Ousmane Ngom : N° 7580 du 20 juillet 2011 » interdit tout rassemblement à caractère politique dans l’espace compris entre l’avenue El Hadji Malick Sy et le Cap Manuel. À l’époque, la justification brandie par le régime libéral était la protection dans ce contexte politiquement tendu des immeubles abritant les intuitions de la République telles que : l’Assemblée nationale, le Sénat (actuel Primature), le Conseil économique et social, les Cours et tribunaux, le Palais de la République, le Building administratif et la Place de l’Indépendance. Cet arrêt continue de faire l’objet de contestation de la part des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile.
Février 2016 – Une réfection au point mort
Un contentieux s’ouvre entre la Ville de Dakar et le ministère de l’Urbanisme, concernant la réfection de la Place de l’indépendan. Diène Farba Sarr et Khalifa Sall se déchirent pour la réfection de la Place, qui ploie sous le poids de l’âge. Le dossier dort encore dans les tiroirs avec l’emprisonnement de l’ancien maire de Dakar.