VIOLENCES DANS LA SORTIE DU KANKOURANG
Trois personnes blessées, cinq maisons saccagées au quartier Darou Salam, La sortie du Kankourang, ce lundi à Mbour, s’est accompagnée de scènes de violence inouïes.
La sortie du Kankourang, ce lundi à Mbour, s’est accompagnée de scènes de violence inouïes. Au quartier Darou Salam qui abrite un dioudio «lël» (foyer d’initiation) des circoncis, des habitants qui se demandaient pourquoi est-ce que le Kankourang est sorti un jour ouvrable en pleine journée, ont eu comme réponse une violence inouïe. En effet, trois personnes ont subi les foudres du Kankourang et de leurs accompagnateurs «Selbé» qui se sont sans doute sentis humiliés par l’attitude des habitants du quartier
Pourtant ces derniers sont dans tous leurs droits car l’autorisation de sortir le Kankourang, délivrée par l’autorité administrative, spécifie que les jours ouvrables (du lundi au vendredi) n’en font pas partie. Mais au quartier Darou Salam, qui abrite un « dioudiou » de Cissé Kounda, on semble ne donner aucun crédit à une telle disposition. D’ailleurs pas plus tard que mercredi dernier le Kankourang y faisait son show, perturbant sérieusement la circulation, mais aussi la liberté d’aller et de venir des habitants du quartier. Cette forfaiture s’étant répétée ce lundi a provoqué la révolte de certains jeunes. Malheureusement pour des derniers, ils ont subi la furie du Kankourang et de ses accompagnants qui ont sérieusement blessé trois d’entre eux et saccagé cinq maisons dans le coin.
Finalement, le Kankourang s’en est allé, laissant sur place chagrin et désolation. Les autorités administratives ont été informées et l’on pourrait s’attendre à des mesures drastiques. Certains agitent même l’idée d’une suspension temporaire de cette pratique culturelle de la collectivité mandingue comme cela avait été le cas en 2016 lorsqu’un jeune du quartier Santessou, déçu de n’avoir pas été initié après avoir versé une somme de 50000 frs à des responsables du « dioudiou », avait été tué par le Kankourang à coups de machette alors qu’il tentait d’accéder par force au dit «dioudiou».
Pour la collectivité mandingue, il reste encore un weekend. Mais vu la persistance de la violence cette année avec des cas notés à Nianing et à Warang, la prise par l’autorité administrative de mesures apte à ramener la sérénité n’est pas à exclure pour l’instant.