«EN HUIT ANS ME BABACAR NDIAYE A FAIT REGRESSER LE BASKET»
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie. « Cela fait huit années qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse » a-t-il révélé. Il a aussi souligné le sale caractère de Tapha Gaye lors de l’Afrobasket mais qui reste, selon lui, « un bon entraineur ».
Comment analysez-vous la défaite des Lionnes du Basket face au Nigeria en finale de l’Afrobasket ?
Une défaite est toujours amère. Il est vrai que le Sénégal est un grand pays de basket. A chaque fois qu’on part dans une compétition, nous partons en conquérant. Maintenant, la défaite n’est pas exclue, car dans une compétition, il faut une victoire ou une défaite, mais tout dépend aussi comment la défaite a été conçue. Je pense qu’il y a eu une mauvaise préparation, un mauvais casting, on a mis des joueuses qu’il fallait et d’autres qu’il ne fallait pas. Des joueuses plus ou moins âgées. Des joueuses que je respecte mais il faudrait qu’elles comprennent qu’une fois arrivées à un certain âge, on ne peut plus prétendre jouer en équipe nationale. Celle-ci demande de la rigueur, de la concentration. Vous savez, quand on a un certain âge, le physique ne répond plus et cela, l’entraineur devait le savoir. Maintenant, il a ses raisons pour sélectionner son contingent un peu trop âgé car 39-40 ans, cela fait beaucoup. Prenons le cas de Yacine Diop, elle n’est plus trop jeune. En dépit du fait qu’elle n’a pas de club et manque de compétition. Cette erreur a pu se faire parce qu’ils ont à la tête de la fédération quelqu’un qui ne connaît pas les règles du basket et qui ne sait pas non plus taper du poing sur la table car Tapha Gaye est une forte personnalité. Il faut connaître le basket autant que lui pour pouvoir discuter avec lui.
Ne pensez-vous pas que les Lionnes sont victimes de leur impréparation ?
Je ne crois pas que c’est un manque de préparation, mais plutôt la composée de l’équipe nationale qui ne tient pas la route. Je vais vous raconter une anecdote. En 2019, quand j’ai vu les Lionnes perdre devant le Nigeria à Dakar et tirer le diable par la queue pour venir à bout du Mozambique, j’ai dit que cette équipe-là, je ne la voyais pas sur le podium lors du prochain Afrobasket. Malheureusement, deux ans plus tard, mes prédictions se sont avérées car elles ont terminé quatrième. Il y avait la vieille garde qui approchait les 38 ans-40 ans et en face il y avait le Mozambique dont la moyenne d’âge était de 22 ans. Si par exemple l’écart entre les deux équipes était de deux voire quatre points, cette catégorie d’âge peut entrer du fait de son expérience pour faire la différence. Mais ce n’était pas le cas. Car face à une épreuve d’endurance contre une moyenne d’âge de 22 ans, les Lionnes ne tiennent pas. Le Nigeria nous l’a encore démontré lors de la finale. Cette ci, je crois que Tapha Gaye est passé complètement à côté de ses pompes.
Vous persistez à dire qu’il y a eu erreur de casting ?
Il y a eu une grosse erreur de casting. Il faut le dire. Babacar Ndiaye avait son mot à dire car il est le président de la fédération. Il aurait pu dire qu’il n’est pas d’accord, mais il ne peut pas car il ne s’y connaît pas. Il est un novice en la matière. Quand tu es en face de quelqu’un qui connaît le basket, il y a des choses qu’il n’acceptera jamais. Un mécréant ne peut pas discuter de la prière avec un imam. N’est-ce-pas ?
Le tempérament de Tapha Gaye permet-il aux Lionnes de performer ?
Tapha Gaye est un bon entraîneur, mais il a un tempérament de feu. Il ne changera jamais. Il se contrôle très difficilement. Pour un oui ou un non, il explose, il s’éclate. Par le passé, on l’a vu avec le président Dibocor Séne ou moi à Bamako ce que cela a donné. Il a eu affaire à de fortes têtes qui connaissent le basket comme lui. Il y a des choses qui ne doivent pas passer et pour cela il faut oser se mettre en face de Tapha Gaye. Babacar Ndiaye n’a pas le cran pour se dresser devant lui.
Faut-il organiser un «ndeup» national pour soigner les maux du basket ?
Tant que Me Babacar Ndiaye sera à la tête de la fédération, l’Etat mettra dix fois plus de moyens financiers, mais il n’aura jamais les résultats escomptés. Ce n’est pas le résultat qui les intéresse, mais l’utilisation de ces moyens de manière aléatoire, c’est tout ce qui les intéresse. Si le résultat suit, c’est tant mieux. Ce sera un bonus. Mais dans un premier temps, ils ne cherchent pas à avoir de résultats parce qu’ils ne savent pas par où commencer. Tout ce qu’ils savent, c’est des dépenses gabégiques (…) quoiqu’on puisse dire, Tapha Gaye est un bon entraineur, mais il faut l’évaluer. Qui va le faire ? En tout cas, ce ne sera certainement pas Babacar Ndiaye qui n’est pas de notre monde. Si c’était le cas, il n’allait pas faire cette grosse bêtise qui consiste à faire de Tapha Gaye le coach national et en même temps directeur technique (…) L’Etat n’a qu’à mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il faut qu’on arrête ces histoires de complaisance. Babacar Ndiaye ne nous apportera rien du tout. Si c’était une histoire de droit, je ne me hasarderais jamais à aller l’affronter parce que je sais que c’est son domaine. Mais on parle basket. Cela fait huit ans qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse. Il s’agrippe à la présidence du Basket pour booster sa carrière d’avocat. Il ne lâchera jamais le basket. Il faut compter avec le génie sénégalais. Puisque l’Etat ne réagit pas je ne parlerai plus.