JOUER UN MATCH EN SELECTION EST L'UN DE MES PLUS BEAUX RÊVES
Dans cet entretien facilité par un partenariat avec la Ligue de Football professionnel française, Arouna Sanganté s’est bien défendu. Le capitaine du Havre AC parle du niveau du championnat d’élite de la France, de ses ambitions.
iGFM (Dakar) Dans cet entretien facilité par un partenariat avec la Ligue de Football professionnel française, Arouna Sanganté s’est bien défendu. Le capitaine du Havre AC parle du niveau du championnat d’élite de la France, de ses ambitions. Il évoque également sa carrière internationale avec le Sénégal, les Jeux Olympiques Paris 2024 qu’il a raté de peu…
Vous démarrez la nouvelle saison de Ligue 1 contre le champion en titre, le Paris Saint-Germain (PSG). N’est-ce pas un bon challenge pour commencer ?
C’est une belle première affiche. Parce qu’on reçoit le Paris Saint-Germain et on démarre la saison à la maison. Maintenant, l’enjeu va être gros, parce que tu commences par un gros. Et si tu arrives à faire un bon résultat, ça te mène directement dans le bain pour la suite.
Pour votre deuxième saison en Ligue 1, quelles vont être vos ambitions et celles du club ?
En Ligue 1, pour ma deuxième saison, personnellement, j’ai commencé par ça, c’est de prendre le plus d’expérience. C’est l’occasion de m’épanouir un peu plus, connaître un peu plus le championnat, m’affirmer en tant que capitaine. Et l’objectif est de rester en Ligue 1 pour l’année qui va suivre encore, ce qui veut dire se maintenir et gagner le maximum de matches possibles en appliquant nos nouveaux principes de jeu.
Est-ce que le Havre a les moyens de bousculer la hiérarchie cette saison ?
Pour cette saison, je suis confiant. Parce qu’il y a l’arrivée du nouveau coach. Le staff et le groupe sont restés les mêmes. On a fait une bonne fin de saison. Donc, je suis confiant pour ce début de saison. Les matchs de préparation, les entraînements nous mettent en confiance. Maintenant, on va faire le nécessaire pour gagner plus de matches et se maintenir. Parce que c’est très important pour nous, en tant que club doyen, de pouvoir rester dans ces championnats élites qui nous permettent d’être mieux médiatiquement et financièrement pour la suite. Et c’est très important.
A 21 ans, vous avez été le plus jeune capitaine de la Ligue 1 la saison passée. Quel est le message que vous en décodez ?
Il n’y a pas d’âge pour être leader. Ça peut être 16, 20 ou même 30 ans, 40 ans. Ce rôle, je le prends à cœur, j’essaie de faire de mon mieux, de demander conseils à gauche et à droite pour être le meilleur capitaine que je puisse être. Ce n’est pas évident. Mais, c’est faisable pour tout le monde.
Trouvez-vous que vous faites un bon capitaine ?
Je ne suis pas le meilleur, mais je fais de mon mieux. C’est ça le plus important.
Après votre belle saison, il y a eu des rumeurs de transfert en Italie. Qu’en est-il réellement ?
Il y a des approches de plusieurs clubs. Mais, aujourd’hui, la réalité, c’est que je suis encore au club. Mon projet est de me projeter sur ce match de ce vendredi et sur la saison qui va suivre. Pour l’instant, il n’y a pas de départ prévu ni de questions à se poser. Je suis encore au Havre.
N’est-ce pas une bonne idée de rester en Ligue 1 une saison supplémentaire pour grandir ?
On est dans un bon championnat. C’est le meilleur en France. Je suis dans mon club où j’ai été formé, où la formation est bonne. Les entraînements sont bons. Pour moi, c’est un palier de plus que je peux passer. Donc pourquoi pas !
Comment trouvez-vous le niveau de la Ligue 1, est-ce que c’est un champion qui vous fait progresser ?
Ça change beaucoup. Parce qu’en Ligue 2, ce n’était pas les mêmes critères, ni les mêmes attentes. Là, c’est plus précis, c’est plus professionnel. Il y a beaucoup plus de qualités. Et ce qui en ressort, c’est que la Ligue 1 a énormément de gros enjeux. C’est un championnat qui est vraiment top au niveau mondial. La Ligue 1 est vraiment bonne.
Peut-on dire que la Ligue 1 a été une bonne vitrine pour vous, puisque le Sénégal vous a découvert et vous avez eu des convocations en Equipe nationale ?
Elle est top. Il y a beaucoup de visibilité comme vous avez pu le voir avec des joueurs qui proviennent de partout et qui sortent de la Ligue 1, et aussi comme beaucoup de faits de match. Franchement, c’est un top championnat qui produit et forme énormément de joueurs. C’est ce qui m’a permis d’être sélectionné par Aliou Cissé ces derniers temps. C’est grâce à mes performances collectives et individuelles que j’ai pu passer ce cap que je voulais franchir. C’est très bien pour moi.
Vous avez eu deux convocations en Equipe nationale, mais vous n’avez toujours pas eu l’occasion de saisir votre chance parce vous êtes souvent forfait à cause des blessures ?
C’est ça. Maintenant, je suis très content d’avoir été appelé deux fois. Malheureusement, il y a eu ce fait que l’on ne contrôle pas, la blessure. Mais le coach (Aliou Cissé) a confiance en moi, donc je donnerai toujours le meilleur. J’espère que la prochaine fois sera la bonne. En tout cas, j’attendrai mon moment quand il viendra. Mais je m’y prépare bien et je suis prêt.
Pensez-vous pouvoir avoir une place de titulaire en Equipe nationale avec le niveau de concurrence qui s’y est installé ?
Il y a beaucoup de grands noms. Des joueurs à fort potentiel qui jouent dans de bons championnats avec une personnalité. Humainement, ils sont très corrects. C’est de là que je m’inspire. Quand je regarde le niveau de la nation, c’est encourageant. Je vais essayer de faire mon petit trou et pourquoi pas avoir ma chance et prendre ma place parce que ça serait un des plus beaux rêves pour moi de pouvoir jouer un match avec la sélection.
En attendant votre premier match avec les «Lions», comment s’est passé votre intégration dans la ‘’Tanière’’ ?
Ils m’ont bien accueilli. Tout le monde, c’est-à-dire le staff et les joueurs, m’a mis à l’aise. C’est vraiment encourageant et ça facilite. Parce que quand vous êtes mal intégré, c’est plus compliqué. Ça paraît long et compliqué. Mais, ils ont géré. Ils m’ont mis dans le bain et j’espère que le meilleur reste à venir.
Avez-vous des anecdotes sur vos premiers pas en Equipe nationale du Sénégal, qui a facilité votre intégration ?
Je connaissais déjà Pape Guèye avec qui j’ai joué en réserve au Havre. Grâce à lui, ça a été plus facile, parce que j’avais un repère. Il était déjà un gars sérieux dans le groupe. Ensuite, j’ai commencé à me mélanger avec tout le monde, parce qu’il ne faut pas rester seul dans son coin. On joue tous pour la même nation, on défend les mêmes causes. Idrissa Gana Guèye m’a vraiment fait sentir que j’ai ma place dans le groupe.
Idrissa Gana Guèye vous a-t-il appris à danser le Mbalax sénégalais ?
(Rires), non il ne m’a pas appris à danser, justement il voulait me défendre, c’est comme ça.
Jouer sous les couleurs du Sénégal représente quoi pour vous ?
Ce qui est différent, c’est que tu joues pour ton pays, ton peuple et pour la nation. C’est vraiment pour le cœur que tu joues, donc sur ça, c’est différent de ton club. Même l’engouement du stade, les gens qui ne font que danser, c’est autre chose. C’est à vivre. C’est vraiment intéressant de pouvoir passer par des matchs internationaux.
Avec l’Equipe du Sénégal des moins de 23 ans, vous avez raté la qualification aux Jeux Olympiques. Est-ce que vous avez eu des pincements au cœur en regardant à la télé cette compétition qui a fait vibrer Paris pendant trois semaines ?
J’ai eu des regrets en suivant cette compétition. Parce qu’on était à un match près de faire la Can (Can U23 organisé au Maroc en juillet 2023) qui nous aurait permis de faire les Jeux Olympiques. C’est sûr qu’on a des regrets, mais bon, on ne peut pas revenir en arrière malheureusement. On aurait dû faire le nécessaire quand on le pouvait encore. Je suis assez dégouté de ne pas avoir pu faire les JO qui ont été vraiment incroyable. Je me voyais déjà dedans, mais malheureusement, ce n’était pas le cas.
Il semble que vous avez comme model de défenseur, Antonio Rüdiger. Pourquoi lui ?
Rüdiger, c’est un top défenseur. C’est quelqu’un que je suis depuis que je suis tout petit. Ce que j’ai aimé avec lui, c’est que peu importe où il joue, il a toujours eu la même identité. Il a toujours été agressif et chiant pour tous les attaquants. Même s’il n’a pas toujours eu le niveau qu’il a aujourd’hui avec le Real Madrid, il a toujours été assez chiant et vicieux et c’est ce qui embête beaucoup les attaquants. Sur ça, j’essaie de m’inspirer, mais après je ne peux pas être Rüdiger, je suis moi-même. Dans tous cas, ça va être mon style de jeu. Mais c’est un défenseur qui m’inspire beaucoup et que j’aime regarder.
Est-ce qu’il y a une différence entre vous et Rüdiger ?
Une petite différence entre Rüdiger et moi, je dirai la taille (rire). Après, je n’ai pas encore sa qualité de passe. Il peut mettre des frappes de loin, des passes de derrière sa moitié de terrain qui se convertissent en passes décisives. Sur ça, il faut que je m’améliore et que j’essaie de travailler pour pouvoir réaliser cela.