«JE NE PENSE PAS QUE MON RETOUR SERA POUR BIENTÔT… »
AZIZ NDIAYE CONFIRME SON RETRAIT DE L’ARENE
Aziz Ndiaye n’a rien à regretter concernant son retrait annoncé dans le milieu de la lutte. Il l’a fait savoir lors d’un entretien accordé à la presse en marge du combat Bruce Lee/Baye Mandione qui s’est tenu à Kaolack, ce dimanche. Le patron d’Aziz Productions est revenu en large sur les relations entre son frère et Balla Gaye 2 tout en n’excluant pas un retour dans l’arène si le besoin se fait sentir. Entretien…
Comment compte s’organiser Aziz Production sans vous ?
Il n’y aura plus les mêmes activités. C’est le promoteur seul qui cherche les fonds dans l’arène. C’est lui qui prend tous les engagements et qui dépense. La structure ne constitue qu’un nom. C’est le promoteur en tant que tel qui effectue les 99% du job. Des promoteurs se sont retirer durant une période mais cela a considérablement impacté sur leurs activités.
Comptez-vous investir dans un autre sport ?
Je pratique les tirs, la musculation mais je n’ai pas l’intention de m’investir dans un autre sport pour le moment. La lutte est une passion, néanmoins j’ai une autre fonction. J’emploie plus de 80 personnes et je m’investis dans l’entreprenariat. J’aime la lutte, c’est tout. Organiser deux ou trois combats durant l’année ne constitue aucune contrainte dans le fonctionnement de mes entreprises. Je n’ai jamais réalisé de pertes dans l’organisation de mes combats. Être riche ou pas ce n’est pas le plus important. Je rends grâce à Dieu parce que, je ne suis pas plus travailleur que les autres.
Actuellement, quelles sont vos relations avec Balla Gaye 2 ?
Si une relation bat de l’aile, c’est parce qu’il y a anguille sous roche. Je n’ai aucun problème avec Balla Gaye 2 ainsi que ma famille. C’est un frère et un voisin. Nous habitons ensemble à Guédiawaye. On n’a jamais déclenché des hostilités envers Balla Gaye 2. C’est lui qui s’est réveillé et a déclaré un bon jour que mon petit frère Baye Ndiaye ne fait plus parti de ses amis. Et pourtant, c’est grâce à Baye que toute notre famille soutenait Balla Gaye 2. Baye Ndiaye est mon frère de sang, si quelqu’un le lâche, je le lâche, c’est tout.
Mais, cela a empiré avec cette deuxième défaite subie ?
Nous ne sommes en rien concernés par les difficultés traversées par Balla Baye2. Nous sommes une famille sincère en matière de relations et nous en entretenions de très bonnes avec lui. On a beaucoup apporté à Balla Gaye 2 sans rien jamais lui demander en retour. La situation qu’il vit actuellement me fait très mal. Cela me désole beaucoup, mais que faire sinon s’étonner comme tout le monde.
Etes-vous pour des retrouvailles avec votre frère Baye Ndiaye et Balla Gaye 2 ?
On ne s’est jamais séparé de Balla Gaye 2 pour être précis. S’il existe une rupture, ce n’est pas à notre niveau. On sait que l’aide qu’on lui apportait était fondamentale. Balla Gaye2 sait et ceux qui sont concernés savent de quoi je parle. Baye n’a jamais dit que Balla Gaye n’est pas son ami. Les quatre défaites de Balla Gaye 2 dans sa carrière, mon frère Baye n’y a jamais été. On n’a jamais dé- claré la guerre à Balla Gaye 2. C’est notre frère, s’il a besoin de notre soutien, il l’aura toujours. Seulement, il peut faire sa vie sans mon frère ainsi de suite. On nous a appris une chose : si quelqu’un vous confie quelque chose, il faut bien le garder et s’il ne vous donne rien, tant mieux. Dans la lutte, on ne récolte que ce que l’on a semé.
Que représente le gala du 3 mai pour la structure Aziz Productions ?
Le 3 mai constitue l’une des dates les plus marquantes de la saison. Par modestie, je ferai ce que j’ai à faire. Sortir du milieu ne signifie pas que je dois négliger ce combat. J’ai veillé des nuits et des nuits. J’ai assisté aux montages des bandes annonces. On a fait beaucoup d’efforts pour la réussite de cet événement. Il y aura du spectacle. C’est assuré.
Allez-vous revenir sur votre décision d’arrêter avec le retour annoncé des sponsors ?
Je ne pense pas que mon retour sera pour bientôt. Je vous le répète encore, j’ai réalisé tous mes objectifs en rentrant dans la lutte. Si les sponsors comme Organe veulent revenir, ils sont les bienvenues. C’est toujours de bon augure pour la lutte. Mais, depuis que je suis entré dans la lutte Orange ne m’a jamais sponsorisé. Mais pour être clair dans mes propos, ce n’est pas à cause de sponsors que je pars ou de moyens financiers. J’ai d’autres ambitions. J’en ai fini avec cette génération de lutteurs de l’arène. Toutefois, si je vois un combat choc qu’aucun promoteur n’est en mesure de démarcher, rien ne nous empêche avec la structure de le décrocher. Avec mon entreprise, on organise des fêtes de fin d’année et des galas annuels. A la place on pourrait bien organiser un combat de lutte. Occasionnellement, on peut organiser un combat mais pas durant toute l’année. C’est un recul stratégique, on dirait ?
Non, je ne pense pas. Le problème fondamental de la lutte, ce ne sont pas les cachets. Un promoteur peut payer 5 000 000 F Cfa et réaliser des pertes alors qu’un autre peut payer 1 million et gagner plus de 80%. Des promoteurs font des pertes qu’on le dise ou pas, on connait tous les réalités. Il faut avoir un projet solide et bien ficelé. Quand la lutte connaissait des périodes de troubles, j’ai payé des cachets de plus de 140 millions. Certains rapports avec des lutteurs me permettaient de faire certaines folies. J’utilisais toutes mes capacités et stratégies pour leur décrocher des contrats. Je ne le fais plus, parce que les relations ne sont plus au beau fixe.
Pourquoi ?
J’ai atteint mes objectifs mais, j’ai décidé de faire un break parce que la lutte est devenue une vitrine pour nous atteindre. J’ai une famille et je ne peux pas continuer à être une porte pour qu’on nous atteigne. Je dois sauvegarder ma crédibilité aux yeux de mes proches et collaborateurs. Les rapports dans le milieu ne valent plus la peine que je me sacrifie pour les acteurs. Tout le bénéfice revient aux lutteurs qui se sont pourtant levés pour faire certaines déclarations à notre endroit. Je ne permettrais plus qu’on manque de respect à mes proches à cause de la lutte.
Sen Tv n’a pas couvert le combat de Kaolack pourtant ses reporters ont fait le déplacement pourquoi ?
Je suis le seul promoteur qui vend les droits de retransmission de ses combats. Je n’offre rien aux sponsors. D Médias est venu pour la couverture certes mais je suis dans les liens de contrat. Je ne peux interdire à personne de traverser le Sénégal pour couvrir des événements. Vous pouvez vous rapprocher des responsables Futurs Médias pour vérifier l’information. C’est la structure avec qui j’ai signé l’exclusivité et l’intégralité des droits. Ils sont détenteurs du droit de diffuser en direct et d’accréditer les autres cameramen. Ce sont des stratégies qui nous permettent d’avoir de l’argent. J’ai toujours travaillé avec des sponsors et cela a été toujours fructueux pour les deux côtés. Je gagne des millions mais c’est équitable.
Vous confirmez votre retrait du cercle des promoteurs de lutte ?
J’avais dit que le combat Tyson-Gris Bordeaux serait le dernier combat et je suis toujours dans cette logique. J’ai fait ce que j’avais à faire dans la lutte. Je ne vois plus ce qui peut m’impressionner. J’ai pris la décision de me retirer. J’ai quand même fait 10 ans dans ce milieu. J’y suis entré par la grande porte et je compte y sortir de cette façon par la grâce de Dieu. J’ai 10 ans d’expérience 2005 jusqu’à 2015. Je pense que j’ai atteint mes objectifs et je me projette sur autre chose. J’ai réalisé mon rêve d’enfant et mes ambitions.
Avez-vous des regrets quelconques que vous voulez dénoncer ?
Je n’ai aucun regret d’être entré dans la lutte, pour être honnête, c’est un sport qui m’a beaucoup apporté. Je le dis en toute sincérité. C’est un domaine qui m’a porté de la chance. Je ne fais parti de ceux qui dénigrent l’image de la lutte. Je suis ni le premier ni le dernier promoteur dans l’arène. Je fais partie de ceux qui ont du chemin et qui n’ont eu aucun problème avec les acteurs. Il y a des saisons ou j’ai dépensé plus d’un milliard de F Cfa. Je ne dois aucun centime à un lutteur parmi tous ceux que j’ai eu à employer. Au contraire, je fais d’énormes sacrifices financiers pour les appuyer. Tout ce que je fais dans le combat Tyson/ Gris, c’est en quelque sorte, rendre à César ce qui appartient à César. La lutte m’a beaucoup apporté. Je me retire de façon naturelle.
Quelles relations entretenez-vous avec les promoteurs ?
J’entretiens de bons rapports avec tous les promoteurs du Sénégal. Sur ce plan, je n’ai rien à me reprocher. Je suis en collaboration avec bon nombre d’entre eux et on communique à chaque fois que le besoin se fait sentir. Ils n’ont jamais constitué un obstacle à mon travail. J’ai toujours eu confiance en ce que je faisais. J’ai organisé beaucoup de combats chocs que voulaient tous les amateurs. Je n’ai plus de challenge par rapport à l’évolution actuelle de la lutte. Je ne vois que des remakes de combats, des revanches etc. Je ne suis pas dans cette perspective.