10 000 tonnes de sucre importé, d'une valeur de 6 milliards, bloquées au port de Dakar
DEGATS COLLATERAUX DES TONNES D'INVENDUES DE LA CSS
Dix sociétés importatrices de sucre ne sont pas contentes des autorités étatiques. Ces dernières ont bloqué, depuis trois semaines, leurs 10 000 tonnes de sucre estimées à une valeur de 6 milliards, au Port de Dakar.
L'Etat du Sénégal est passé à l'acte, après avoir pris la mesure d’interdire l’importation du sucre pour permettre à la Compagnie sucrière sénégalaise d’écouler un stock d’invendus de 46 000 tonnes. Hier, dix d'importateurs de sucre, parmi lesquels Moustapha Ndiaye du Comptoir commercial Al baraka, Elimane Lam de la société Jim production, Mamadou Ndiaye du Comptoir commercial Sop Nabi (Ccsn), Moustapha Dia de la société Sipa, se sont réunis pour alerter l'opinion sur leurs 10 000 tonnes de sucre en souffrance au niveau du Port de Dakar. Ces derniers déclarent que cette quantité de sucre qui est chiffrée à une valeur de 6 milliards de franc Cfa est bloquée au Port par la douane, suite à une mesure prise par les autorités étatiques.
L'importateur Elimane Lam de la société Jim production explique pourtant que «l'Etat avait autorisé l'importation de cette quantité de sucre. Nous avons déjà établi toutes les importations et le sucre est bloqué au niveau du port. Le seul problème qui se pose, c'est une autorisation pour dédouaner le sucre pour pouvoir le commercialiser». M. Lam poursuit: «Une note nous est présentée nous signifiant que les déclarations préalables d'importation que nous avions signées sont caduques maintenant. Nous pensons que ce n'est pas un argument solide, car même s'il y avait une nouvelle loi, elle ne devrait pas être rétroactive. Je pense qu'il fallait qu'on nous laisse sortir le sucre et négocier après sur de nouvelles bases».
8 millions de taxes payés par jour pour le magasinage à la compagnie maritime
Mamadou Ndiaye de la société du Comptoir commercial Sop Nabi (Ccsn) s'est appesanti lui, sur les préjudices incalculables causés par une telle mesure: «Nous payons des taxes à hauteur de 8 millions par jour pour le magasinage de la compagnie maritime. Et pourtant nous avons déjà payé les droits de douane ». Et ce n'est pas tout, puisque selon Moustapha Ndiaye du comptoir commercial Al baraka, les conteneurs sont bloqués au Port depuis 3 semaines. «Faites le calcul et vous allez voir ce que nous avons payé depuis lors», se désole-t-il. Et d'ajouter que «l'Etat qui nous a autorisé à importer pour revenir nous dire ensuite que ces autorisations sont caduques. Il y a un décret qui régit la délivrance de l'importation. Nous avons les autorisations d'importations, et les actes signés par le directeur du commerce. Avec une simple lettre, on a gelé l'activité économique». Les importateurs rappellent que «le problème n'est pas de concurrencer déloyalement la Css, mais de cohabiter de manière saine avec elle dans le marché. Mieux, il y a une taxe qui protège la Css, c'est la péréquation qui est là pour nous empêcher de vendre moins cher que la Css», explique-t-il.
Les importateurs attirent aussi l'attention du gouvernement sur le fait qu'ils ont «pris des engagements par rapport à des banques de la place, et que si le problème n'est pas réglé, leurs entreprises peuvent en souffrir, voire mourir». C'est la raison pour laquelle, ils ont décidé de saisir le président de la République avant de prendre toute autre décision. Car selon eux, les lois sont faites pour tout le monde.