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TRAQUE DES BIENS SUPPOSÉS MAL ACQUIS

Il ne faut pas se limiter à la condamnation de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade, la traque doit être étendue à toutes les personnalités visées au départ par le Parquet spécial près la Crei. Mais, chemin faisant, les tenants et dirigeants actuels du pouvoir doivent aussi passer au scanner de l’Ofnac et des organes de contrôle de l’Etat comme l’Ige et la Cour des comptes, avant la fin même du mandat du chef de l’Etat Macky Sall.
Poursuivre la traque des biens supposés mal acquis pour qu’elle ne se limite pas à la seule personne de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade doit être le credo de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
La logique, qui a prévalu dans le traitement d’un gros dossier comme celui de Karim Wade et de celui de l’ex-directeur du Cadastre sous Wade, Tahibou Ndiaye, doit prévaloir et être appliquée aux autres personnalités visées -elles sont au nombre de 24par le Parquet spécial près la Crei. Afin que la traque ne soit pas du tout sélective.
Entendre toutes les personnalités visées par le Parquet spécial
Qu’ils s’appellent Abdoulaye Baldé, Samuel Amète Sarr, Madické Niang, Oumar Sarr, tous ces anciens ministres sous le règne de Abdoulaye Wade et l’ancien directeur de l’Urbanisme Doudou Diagne, doivent être entendus.
La procédure engagée contre ces anciens ministres et hauts fonctionnaires ne doit faire l’objet d’aucune suspension ou connaître un coup d’arrêt. Le Parquet spécial près la Crei, qui engage les poursuites dans la conduite des dossiers relatifs à l’enrichissement illicite, doit éviter de s’arrêter en si bon chemin.
Car, le moment est venu pour le Sénégal de donner un signal très fort aux bailleurs de fonds et autres partenaires financiers qui l’appuient dans la mise en œuvre de ses politiques publiques devant aboutir à un mieux-être des populations et au développement du pays.
La traque des biens supposés mal acquis ayant été une très forte demande sociale confirmée par la réaction des électeurs sénégalais dans les urnes, au soir du 25 mars 2012, ne doit souffrir d’aucune faille. Au contraire, elle doit aider à la promotion de la bonne gouvernance maintes fois prônée, chantée et voulue sous nos cieux.
Rendre compte avant la fin du mandat de Macky
Au-delà de cette traque des biens supposés mal acquis, les autorités étatiques actuelles sont appelées à avoir à cœur d’œuvrer pour l’érection de manière définitive de la culture de la reddition des comptes dans la gestion des finances publiques. Une autre façon d’éviter que les élites dirigeantes du pays ne mettent celuici en coupe réglée, au point de constituer au sein de l’Etat des sphères privées à la place de la seule sphère publique qui nous est commune à tous.
Et dans le prolongement du rôle et de la mission de la Crei, la mise en branle d’outils comme l’Office national pour la lutte contre fraude et la corruption (Ofnac) et le suivi des rapports des corps de contrôle de l’Etat comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes est nécessaire pour que cette reddition des comptes s’applique aux dirigeants et tenants actuels du pouvoir.
Ce contrôle, pour rassurer les citoyens qui veulent être confortés dans leur position, doit être effectif et suivi d’effets palpables avant la fin du mandat du Président Macky Sall, qui continue de prôner la gouvernance sobre et vertueuse.