CARLOU D TOUJOURS MARQUE PAR L’OPÉRA ''BINTOU WÉRÉ''
Dakar, 3 avr (APS) - Le musicien sénégalais Carlou D affirme être toujours marqué par sa participation en 2006 à l'opéra "Bintou Wéré", une expérience à l'origine, selon lui, de son option d'intégrer les instruments traditionnels dans le hip-hop qu'il pratique.
Avec cet opéra, "j'ai beaucoup appris, au niveau de la voix, de la puissance. Et aussi à intégrer les instruments traditionnels de chez nous dans le monde moderne où j'évoluais, c'est-à-dire le hip-hop", déclare-t-il dans une interview parue sur le site rfimusique.
"Ça m'a appris à rester moi-même. Avant, je me cherchais, j'avoue. Vouloir toujours sortir ce qui est le plus parfait en moi, c'est ce qui m'intéresse. Mais la curiosité nous met parfois sur de bons ou de mauvais chemins", dit-il.
Cette œuvre, dont la première mondiale avait eu lieu à Bamako le 17 février, s'inscrivait dans une politique d'ouverture du Théâtre du Châtelet à Paris. Elle consistait en un spectacle musical né de la collaboration d'artistes originaires des pays du Sahel.
La direction musicale est assurée par le chanteur sénégalais Wasis Diop, les costumes et décors relèvent de sa compatriote Oumou Sy et les compositions du Bissau-guinéen Zé Manel Fortes.
Le livret, en quatre langues (wolof pour le Sénégal, bambara pour le Mali, malinké pour la Guinée et créole africain pour la Guinée-Bissau et les anciennes colonies portugaises), est l'œuvre du Tchadien Koulsy Lamko.
L'idée de ce ''premier opéra africain'', avait été émise par le prince Claus des Pays-Bas (1926-2002), lors de la création de sa Fondation pour la culture et le développement en 1996.
"Bintou Wéré", également appelé ''opéra du Sahel'', s'inspire des multiples traditions musicales du Sahel et s'ancre également dans l'actualité du continent noir, à travers le thème de l'émigration des Africains en Europe.
Son héroïne, Bintou Wéré, interprétée par la Malienne Djénéba Koné, est une ancienne enfant soldat qui fait partie d'un groupe d'émigrants prêts à traverser le désert pour rallier l'Europe.
Peu après son accouchement, elle sera confrontée à un choix cornélien: assurer à son nouveau-né un droit d'asile en Europe ou le garder avec elle en Afrique.