CE NE SERA PAS UN "ONE-MAN-SHOW"
LE RAPPEUR SIMON "SE DONNE EN SPECTACLE" CE 18 AVRIL
C’est au cours de sa conférence de presse d’hier mardi 14 avril au Grand Théâtre National, que le rappeur Simon Kouka a donné un avant-goût de ce que sera son spectacle de ce samedi 18 avril. Un show où l’artiste, dans sa robe d’avocat, plaidera pour les victimes des violences conjugales et des mines antipersonnel. Derrière le thème de cette soirée, "Jeunesse, Education, Leadership et Entreprenariat", se cache une certaine préoccupation : accorder plus de place à nos élites et à ceux qui les forment, qu’à nos sportifs, lutteurs et autres danseurs. Les invités d’honneur de ce 18 avril sont le duo de Daara J Family.
Si les affiches qui annoncent son spectacle du 18 avril représentent le rappeur Simon dans trois costumes différents, comme le personnage démultiplié d’une pièce de théâtre par exemple, ce n’est certainement pas le fruit du hasard.
L’artiste, en conférence de presse hier mardi 14 avril au Grand Théâtre National, promet de se mettre dans la peau d’un militaire en treillis, comme pour montrer que la vie est une sorte de combat quotidien. Sinon, dit Simon, on finit assisté, que ce soit par nos proches ou par l’Etat, "prisonnier de notre propre vie ou du système".
Dans sa représentation, le rappeur prévoit justement de se retrouver menottes aux poignets, devant le public du Grand Théâtre, même si ce ne sera qu’un jeu de rôles dont il ne dira pas grand-chose finalement : pas question de vendre la mèche en dévoilant l’une de ses nombreuses surprises. Sur scène, il incarnera encore un avocat plaidant pour la paix en Casamance, et pour toutes les victimes silencieuses de ce conflit.
Dans la dimension sociale de ce spectacle, il est d’ailleurs prévu que l’artiste et tous ceux qui l’accompagneront dans ce projet puissent venir en aide à toutes ces personnes qui ont eu un jour la malchance de mettre le pied sur un mine sournoise, et qui n’attendent qu’une béquille, une prothèse ou un fauteuil roulant. Ces visages de l’ombre que l’on oublierait presque, parce que leur sort est "étouffé par la politique".
Ce n’est pourtant pas son seul combat, quand on sait que Simon prêtera aussi sa voix à toutes ces femmes battues que la société empêche quasiment de rompre les liens d’un mariage qui se contente de sauver les apparences. Et quand il s’adresse à tous les jeunes qui évoluent dans le même univers musical que lui, c’est en des termes plutôt lucides, puisqu’il leur dit surtout de ne pas avoir peur d’investir dans le hip-hop comme dans une entreprise commerciale et de se faire de l’argent.
Des propos qui collent parfaitement au thème de cette manifestation : "Jeunesse, Education, Leadership et Entreprenariat". Et quand on voit un peu le profil des personnes choisies pour parrainer cette manifestation, c’est assez logique. Avec par exemple les directeurs de trois établissements d’enseignement supérieur : l’Institut Africain de Management (IAM), l’Institut Supérieur de Management (ISM) et Sup’Imax.
Explication de Simon : on parle beaucoup moins de nos élites et de ceux qui les forment que de nos sportifs pour ne pas dire nos lutteurs, de nos danseurs et autres chanteurs ou rappeurs. Ce qu’il faut dire aussi, toujours selon Simon, c’est qu’ils ont tous les trois eu la bienveillance d’accorder des bourses à certains jeunes du mouvement hip-hop, qui ont eu la chance de suivre une formation en infographie par exemple. On cite aussi le nom de la styliste Diouma Dieng Diakhaté qui a formé de nombreuses personnes et en emploie beaucoup d’autres.
L’artiste, faut-il le dire, n’envisage pas vraiment de faire de ce spectacle une aventure solitaire qui aurait tout d’un "One-man-show", ne serait-ce que si l’on compte la trentaine de danseurs qui sera à ses côtés. Et idem les comédiens qui auront la mission de donner vie à ses mots à lui, dans une sorte de "comédie show" comme il dit.
Simon profitera aussi de cette soirée, qui aura pour invité d’honneur le duo de Daara J Family, pour tirer de l’ombre ces personnages plus ou moins "discrets", figures underground du mouvement hip-hop et peut-être peu connues des médias et du grand public. Parmi ceux qu’on ne présente pas, Simon a prévu de se produire avec des personnes comme Canabasse, P.P.S. ou encore Nitdoff, pour ne citer que ceux-là.
Au cours de cette conférence de presse, l’artiste n’a même pas essayé de cacher qu’il aurait bien aimé jouer avec des chanteurs qui ne font peut-être pas la même musique que lui : Pape Birahim par exemple, ou encore Adiouza, malheureusement indisponibles.
Cet événement a un coût : 17 millions de francs CFA, sans les costumes, la logistique, la prise en charge de certains participants etc. Du ministère de la Culture et de la Communication, l’artiste a reçu la "somme symbolique" de 500 mille francs CFA. Mais Simon peut aussi compter sur le soutien de certains médias et autres groupes de presse partenaires de son spectacle.