VIDEOCE PHÉNOMÈNE !
WALLY BALLAGO SECK
Il a su gagner la sympathie des Sénégalais et se faire un large public, surtout au niveau de la gent féminine. Il est à l’affiche des plus grandes soirées de gala au Sénégal et a de la cote dans la diaspora. Wally Ballago Seck, fils du rossignol Thione Ballago Seck, n’a pourtant que deux albums sur le marché et moins d’une dizaine d’années de présence sur la scène musicale sénégalaise. Ce progrès fulgurant et surprenant d'un jeune chanteur au look bizarre suscite des interrogations. EnQuête vous propose son portrait afin de mieux cerner la personnalité du nouveau chouchou du public sénégalais.
Frêle, avec un visage d'enfant. C'est ainsi que les Sénégalais ont découvert pour la première fois Wally Seck. C'était à travers “yow”. Une chanson de Thione Seck dont son fils semblait être l’auteur, dans le clip. Une manière pour le pater d'introduire son fils. Une entrée réussie, car la polémique s'était bien installée. C'est Ballago qui chante ou son fils, se demandaient les gens. Au père de répondre que c'est lui, mais que Wally arrivait.
Le public n'aura pas attendu longtemps. Fin 2007, Wally Seck signe officiellement son entrée sur la scène musicale sénégalaise avec un single titré “bo dioudo”. Il y justifie son choix. “Bo dioudo fekk baye dieule yonou mame, diémala khole no sa topé, waw (si tu trouves Papa sur le chemin tracé par Grand-père, essaie de suivre)”, dit-il dans la chanson. Cette dernière est bien accueillie par le public. Ce qui dope le débutant et le pousse à sortir son premier album en 2009.
Pourtant, si ce ne sont les liens de parenté qui le lient à Thione Seck, rien ne prédestinait le tout nouveau chouchou des Dakaroises à une brillante carrière de chanteur. En effet, comme il aime le rappeler souvent, il se voyait plus sur un terrain de football. “Je n'ai aucun regret. J'étais bon footballeur. Demandez à ceux qui m'ont connu. J’ai fait ce que je pouvais, mon père a tout fait, mais cela n’a pas abouti”, se confessait-il dans un entretien accordé à Walf GrandPlace à ses débuts.
Le jeune prodige a tenté sa chance dans divers clubs. Il s'était finalement installé en Italie pour tenter de trouver un point de chute, afin de réaliser son rêve de devenir footballeur pro.
Cependant, le destin lui avait réservé autre chose. Encore qu'une méchante blessure, survenue au cours d'un match de navétanes au Sénégal, avait fini de briser tout espoir chez Wally de devenir un international du ballon rond.
Ancien pensionnaire du Cem de Grand-Yoff, Wally Seck est décrit par ses camarades de classe de l'époque comme un garçon plaisant et aimable. Le capital sympathie dont il bénéficie auprès des jeunes filles ne surprend pas du tout ces derniers. “Wally a toujours été proche des filles. Il a été autant aimé et adulé quand on était au collège”, se souvient l'un d'entre eux sous le sceau de l'anonymat. Aujourd'hui, il n'a gardé aucun contact avec lui. “Il a arrêté en classe de 5e ou 4e. Après il est parti en Italie et depuis, je n'ai pas eu de ses nouvelles avant de le revoir sur le petit écran”, a-t-il témoigné.
Bientôt trentenaire, Wally Ballago est considéré comme “le nouveau phénomène” de la musique sénégalaise. “C’est une personne qui a beaucoup de dispositions pour être présent sur la scène musicale. L’environnement dans lequel il a baigné ne lui laissait aucune chance de faire autre chose que de la musique. Aujourd’hui, il a pu asseoir un style, il a une belle voix et il chante juste. C’est tout ce dont a besoin un chanteur”, analyse le secrétaire général de l’association des métiers de la musique, Guissé Pène.
Entre son premier single “bo dioudo” et le dernier “beggeleen”, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Il a connu un rapide et fulgurant progrès. Il a vite gravi les escaliers pour se faire une place de choix dans le landerneau musical sénégalais. En effet, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, il faut reconnaître que Wally Seck sait mobiliser. La preuve : dernièrement, à l'occasion de l'anniversaire de son groupe, il s'est vu obliger de livrer deux spectacles pendant deux jours de suite dans l'imposante salle du Grand-théâtre.
Une réussite qui lui vaudrait de la jalousie de la part de ses... pairs. Si l'on en croit ceux qui ont pris part à ces deux soirées, des tentatives de sabotage ont été notées. Intox? La question a tout son sens. Car si le fils de Ballago et de Kiné Diouf est le plus adulé de la scène musicale sénégalaise actuellement, il n'en est pas moins le plus grand créateur de fausses nouvelles. C'est fou ce qu'il sait manipuler la presse qui guette ses moindres faits et gestes. Qu'on l'eût rebaptisé “le roi du buzz”, personne n'aurait trouvé à redire.
Et cela ne date pas d'aujourd'hui. L'on se rappelle des “dits” et “dédits” sur son mariage avec le mannequin Sokhna Aïdara. C'étaient des affirmations du genre : on est marié tel jour et divorcé le lendemain, alors qu'il n'en était rien. La presse surtout écrite et en ligne donnait une info aujourd'hui et son contraire le lendemain. Wally les faisant tourner à sa guise.
Après cet épisode, suivit une supposée agression de Wally par des “baye fall”; et tout dernièrement : un kidnapping. Que nenni ! Rien de tout cela n'était vrai. Tout est monté pour faire parler de ce père de 3 enfants. Même s'il n'a pas encore 30 ans, Wally Seck est déjà père de trois bouts de bois de Dieu. Les deux sont nés de son union avec Sokhna Aïdara et la troisième d'une liaison infidèle avec Penda Niang, son amour d'adolescent.
Toutefois, s'il y a du vrai dans ce que la presse a raconté, c’est le cas d’une agression du chouchou des midinettes à hauteur de la police des Parcelles Assainies, ou encore quand il a été cité dans le vol de 150 millions perpétré chez un douanier aux Almadies.
Fan de son chanteur de père, l'auteur de “louné” est aussi un aficionado de Céline Dion et de la chanteuse sénégalaise Amy Collé Dieng. Aussi fier que soit le fils de son pater, ce dernier l'est encore beaucoup plus vis-à-vis de sa relève (?). Il ne tarit pas d'éloges à son égard. “Je suis très content de mon fils. Il me respecte et suit mes conseils. Waly sait que je gagne beaucoup d’argent et que j’ai de belles voitures, mais il a acheté un véhicule tout neuf à 50 millions qu’il m’a offert”, disait “Papa Thione” sur la scène du Grand-théâtre lors de la dernière soirée anniversaire de son fils. Joint par EnQuête, Mapenda Seck, oncle de Wally, s’est contenté de balancer : “Wally est mon fils, c’est tout ce que je peux vous dire.”
Auteur de deux albums et d'une vingtaine de chansons, Wally Seck n'est pas arrivé à faire parler de lui que grâce à sa musique. Maigre, avec des jambes longilignes, tel un mannequin, le chanteur adore les pantalons et chemises trop serrés. Encore que s'il s'arrêtait à cela, l'on n'aurait pas à en redire. Des jeans perlés, des hauts et pulls, l’époux de Sokhna Aïdara en porte souvent.
Et malgré les multiples critiques de la presse et même d'acteurs du mouvement hip-hop, il n'a pas varié dans son style vestimentaire. Dans un premier temps, il a tenté d'expliquer ses choix par son séjour en Europe. “C'est parce que j'ai vécu en Italie et c'est leur style. Et j'aime bien cela. Ils sont les plus stylés du monde”, disait-il alors.
Mais plus il montait, plus Wally devenait arrogant dans son discours. Excédé par les critiques, il a trouvé une formule toute simple pour élaguer la question sur son port efféminé: “Je porte ce que je veux et ce qui me plaît. Ce que je porte, je l'ai acheté avec mon argent, donc c'est moi que cela concerne.” Du Wally Seck pur jus, trop grisé par le succès. Lequel lui fait perdre de temps à temps la tête. Le fils a donc intérêt à se rappeler ce conseil du père Thione : “un coq ne donne pas un coup de tête”. Le cas échéant, le réveil peut être brutal.