CHACUN VEUT AFFICHER SA FIDÉLITÉ POUR RÉCOLTER DES DIVIDENDES
SEYDOU NOUROU SALL, DOCTEUR EN SCIENCE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

Grand’place : Monsieur Sall, pouvez-vous nous dire qu’est-ce que la communication politique ?
Seydou Nourou Sall : La communication politique, c’est l’ensemble des moyens déployés par les partis politiques pour faire adhérer les citoyens à des idéaux ou programmes politiques. Elle doit être sérieux, rigoureux, autrement dit, bien planifiée. Hors, au Sénégal, elle est très souvent improvisée. On communique souvent pour improviser et plusieurs raisons peuvent l’expliquer.
Quelles sont ces raisons, selon vous ?
L’une des raisons, c’est l’émiettement du champ politique Sénégalais. Il y’a trop de partis dans notre pays. Chaque leader veut ainsi communiquer pour montrer qu’il existe, tout en espérant participer au partage du gâteau. L’autre raisons, c’est le manque de structuration des partis politiques. On se rend compte qu’on ne sache même pas ou qui est qui ? Et qui fait quoi ? Ce qui entraine un vrai cafouillage. Car, quand un problème se pose, chacun se sent obliger de monter au créneau pour afficher sa fidélité et récolter des dividendes politiques.
Est-ce qu’il y a des partis qui répondent aux critères nécessaires pour une bonne communication ?
Bon ! Au Sénégal, je trouve que le Parti socialiste (Ps) et les partis de la gauche traditionnelle ont conservé cette façon de communication politique. Ce qui fait qu’une formation politique comme le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), ou la Ligue démocratique (Ld), ne communiquent pas en masse. Donc, aujourd’hui, l’idéal pour retrouver la bonne communication politique au niveau des partis, c’est d’être organisé et structuré avec un Bureau politique (Bp) et des porte-paroles, qui communiquent sur la base d’éléments bien pensés.