VIDEO CHAPEAU MOHAMED MBOUGAR SARR
SALON DU LIVRE DE GENÈVE 2015

Ah ! Que Je suis fière d’être sénégalaise, mais lorsqu’un jeune compatriote remporte un prestigieux prix littéraire international à savoir le prix Ahmadou Kourouma que je convoitais moi-même en 2014 je le suis encore plus.
En effet, le prix littéraire a été remis vendredi 1er mai 2015 au roman Terre ceinte (éditions Présence africaine) du jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr au Salon du livre de Genève, en présence de Son Excellence Monsieur Bassirou Sène, l’ambassadeur du Sénégal, et des diplomates indépendants du Sénégal, ces ambassadeurs et chevaliers de la littérature. Je veux nommer
Le directeur du Livre et de la Lecture M. Ibrahima Lô, Mme Ken Bugul Mariétou Mbaye également membre de la présé- lection du prix Ahmadou Kourouma, M. Diarra, Daour Gaye, Moda Mbaye de Akilaa Editions, Mariama Nianthio Ndiaye (moimême apprentie écrivain) et bien d’autres...
L’absence du journaliste Sada Kane qui était présent en 2014 pour faire un reportage sur le Salon du livre de Genève avec la 2Stv a été vivement ressentie dans l’immortalisation de ces moments. Je lance un appel au chef de l’Etat et au ministre de la Culture et de la Communication pour faciliter la présence de la presse nationale dans les activités littéraires à l’extérieur du pays.
A la suite de la table ronde sur «Le rôle des femmes et celui des médias dans la promotion du livre» organisée par moi-même pour célébrer la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur du 23 avril 2015, le titre d’un article de presse relatant l’activité m’a charmée.
En effet, je vous renvoie à l’article de la journaliste de Sud Quotidien du 22 avril 2015, Théodara Sy Sambou, intitulé : «Le secret, commencer tout petit !» Ce n’est certainement pas le fruit du hasard, si cette pertinente journaliste a intitulé son article ainsi. Madame Théodara Sy Sambou, vous avez parfaitement raison, Mohamed Mbougar Sarr a bien commencé la lecture et l’écriture tout petit.
En effet, nous sommes tous influencés par notre enfance, puisqu’il s’agit des débuts de l’apprentissage. C’est avant tout le temps des premières impressions et des premiers talents. C’est le berceau de la créativité littéraire. Et lorsque ce talent fait lentement son chemin, il parvient à rayonner à l’âge adulte et devient un livre.
Le livre est le vecteur de la liberté d’expression et donc, l’ennemi de l’obscurantisme. Amoureux de la littérature, Mbougar a dévoré très tôt tout ce qu’il trouvait à lire. Il commence à écrire des poèmes. Ce n’est qu’à 16 ans qu’il se lance sérieusement dans l’écriture, tandis qu’il étudie au prestigieux Prytanée militaire de Saint-Louis.
Le bac en poche, il rejoint Paris et intègre l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), où il étudie toujours d’ailleurs. En 2011, il participe au prix de la jeune écriture francophone Stéphane-Hessel, qu’il remporte dans la catégorie nouvelle grâce à La Cale, qui relate les confidences d’un médecin embarqué sur un négrier.
Il est né à Dakar, mais a vécu à Diourbel. Ses auteurs favoris sont Sembène Ousmane, Felwine Sarr, Malick Fall (La Plaie reste l’un de mes romans préférés), Albert Camus, Jean-Paul Sartre, mais aussi Léopold Sédar Senghor. Bon vent Mbougar Sarr, Génie précoce !
Le Prix Ahmadou Kourouma, soutenu par la direction du Développement et de la coopération suisse et par l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) récompense depuis 2004 un ouvrage, un essai ou une fiction consacré à l’Afrique noire, et dont l’esprit d’indépendance, de lucidité et de clairvoyance s’inscrit dans le droit fil de l’héritage légué par le grand écrivain ivoirien.
Au terme de mes propos, je lance un cri du cœur au chef de l’Etat Monsieur Macky Sall : Soutenez les initiatives de promotion de la lecture en encourageant tous les acteurs du livre et surtout les femmes, par la mise en place de bourses de résidence pour l’écriture et de nombreuses activités d’expression culturelle, avec l’écriture comme point d’ancrage pour assurer la relève générationnelle. Le livre est le vecteur de la liberté d’expression et donc l’ennemi de l’obscurantisme. L’écrit c’est l’intelligence, le rayonnement du Sénégal à travers les diplomates indépendants que sont les écrivains.