DES CORPS DEPLACES DES CIMETIERES DU VILLAGE DE MBADATT POUR LA CONSTRUCTION D’UNE ROUTE
AEROPORT BLAISE DIAGNE DE DIASS

Les habitants de Mbadatt, un village situé maintenant à 6 km de l’Aéroport intérnational Blaise Diagne (Aibd) n’en croient pas leurs yeux. Après avoir été déguerpis de la zone, ils ont vu leurs cimetières «profanés par les autorités dudit aéroport». Le collectif pour la défense des intérêts des villages riverains de l’aéroport qui a fait la révélation a déclaré, preuves à l’appui, que «des engins Caterpillar ont rasé les tombeaux en déterrant ce qui reste des corps ensevelis à cause d’une route qui doit traverser l’aéroport». Du côté de l’Aibd, on balaie d’un revers de main et soutient que tout est fait selon les règles.
Le spectacle n’est pas beau à voir au niveau des cimetières du village de Mbadatt situé dans le périmètre de l’Aéroport intérnational Blaise Diagne (Aibd). Des squelettes par-ci, des squelettes par-là. C’est le fruit du travail effectué par les engins des autorités de l’aéroport Blaise Diagne pour l’aménagement d’une route. Le membre du collectif pour la défense des intérêts des villages de la commune de Keur Moussa, riverains de l’aéroport Blaise Diagne, qui a fait la révélation nous a saisis, preuves à l’appui, pour étaler leur indignation après avoir constaté les dégâts. Mais ce qui fait plus mal et agace les membres du collectif c’est l’attitude «incompréhensible» des autorités qui pourtant avaient clairement «signifié qu’elles n’allaient pas endommager les cimetières», soulignent les membres du collectif.
Très atteint dans sa chair, le collectif à travers son président Arona Diouf déclare : «Ce qui s’est passé est extrêmement grave, nous avons vu les restes de nos parents écrasés par des engins. Actuellement nous ne pouvons plus identifier l’endroit où nos morts sont enterrés».
Le Dg de l’Aibd dément et parle de déplacement de tombes fait selon les règles
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du collectif Ablaye Diouf ajoute que «ce qui s’est fait ne peut être considéré que comme de la provocation. Pis, les responsables de l’Aidb ont ramassé les squelettes pour les ensevelir dans un autre endroit sans y mettre la forme. C’est inhumain ce qui s’est produit dans nos cimetières».
Déterminés à restaurer leur dignité, les membres du collectif ont déclaré qu’ils ne vont pas se laisser faire et comptent déclencher des procédures pour que les auteurs de ces actes soient punis. Revenant sur les indemnisations après le déguerpissement du village de Mbadatt à 6 km de l’aéroport, Ablaye Diouf déclare qu’elles «sont plus que nébuleuses. C’est ce qui explique que les familles n’ont pas encore reçu la somme qui était convenue. Il y a celles qui n’ont même pas reçu 500 000f». Le collectif révèle par ailleurs que les autorités ont encore dans leur ligne de mire trois autres villages pour les déguerpir alors qu’ils ne se trouvent pas dans l’enceinte de l’aéroport. A ce propos, il sonne l’alerte et déclare qu’il ne va pas se laisser faire.
Joint par téléphone, le Directeur général de l’Aibd Abdoulaye Mbodj a dégagé toutes ces accusations en touche et déclaré que «c’est un déplacement des tombes qui a été fait avec les autorités et tout s’est passé selon les règles de l’art. Ces gens exagèrent. Ce sont les populations récalcitrantes qui tiennent un tel discours. Nous avons négocié avec les populations pour en arriver à ce stade et le sous-préfet a été saisi», indique-t-il.