DES EXPERTS DÉNONCENT LE BRADAGE DES RESSOURCES
ACCORDS DE PÊCHE AVEC L’UNION EUROPÉENNE

Propeller Club de Dakar, membre du Propeller Club des Etats Unis a tenu hier, son dixième anniversaire, un «maritime day». Cette organisation qui regroupe des experts maritimes, s’est penchée sur les enjeux actuels de l’économie maritime sé- négalaise dans le domaine de la pêche, du transport et du pétrole.
Rappelant le levier de développement que constitue le secteur de la pêche pour le Sénégal, ces acteurs s’offusquent des accords de pêche signés par le Séné- gal avec certains pays de l’Union européenne. «Un pays signataire doit disposer d’un excédent dans ses captures.
Et, les captures intensives de poissons le long de la côte mauritanienne a déjà des conséquences sur le stock. Alors, l’insuffisance des stocks ne permet pas d’assurer le développement des industries locales», martèle le Président du collectif des entreprises, évoluant sous régime spécifique, Adama Lam.
L’expert reconnaît que les armateurs étrangers, n’ont versé dans les caisses de l’Etat, sur une période de cinq ans d’exploitation que 9 milliards de Fcfa. Et, les 13 milliards de Fcfa, reçus ailleurs, proviennent des compensations financières.
A l’en croire, «le prix du thon a grimpé sur le marché international, mais les redevances payées à la tonne par les armateurs étrangers, restent toujours 30 000 Fcfa». Et selon lui, «ce montant est ridicule. Puisque les armateurs donnent toutefois, au début de l’exploitation, un acompte pour payer le reste à la fin de la campagne».
La grosse arnaque se trouve, soutient-il, dans le protocole. «Les armateurs étrangers devraient verser des montants supplémentaires. Ces derniers peuvent capturer en une semaine, les 14 000 tonnes fixées dans le protocole. Si, ce tonnage est atteint, ils doivent passer à la caisse.
Pire encore, ils n’ont aucune obligation à embarquer des marins sénégalais dans leurs flottes», insiste l’expert maritime. Le Président du collectif déplore l’absence d’obligations d’accoster dans les cotes sénégalaises pour ces armateurs étrangers.
Ainsi, il doute que les intérêts du Sénégal ne soient pas suffisamment protégés. C’est pourquoi il exige une politique spécifique pour accompagner les nationaux dans l’optique d’accroître la croissance économique.
Le Propeller Club de Dakar est un «Business Club». Ses membres se fixent les objectifs suivants: Promouvoir, soutenir et développer la marine marchande et les activités liées comme symbole de l’effort pour améliorer les relations humaines par le commerce, la diplomatie et l’instruction. Mettre en place une plate-forme neutre de rencontre pour les dirigeants de tous les secteurs de la branche maritime