DU SOCIAL SUR FONDS D’INTERPELLATIONS MULTIPLES
JOURNÉE D’ACTION DE L’ASSOCIATION HIKMA

L’encrage spirituel comme toile de fond de l’Action humanitaire est un repère de sublimation de la vertu du don, là où la main tendue constitue le point de chute de l’action du Cœur. Les vertus qui sous-tendent un tel geste s’articulent autour de la spontanéité et du désintéressement.
Cet enseignement majeur, l’Association Hikma des Parcelles Assainies l’a bien compris. Le Samedi 11 Avril dernier, à la faveur de la 4ème édition de sa journée d’action pour avoir procédé à un octroi symbolique mais significatif de Don à plus de 100 nécessiteux qui s’étaient présentés dans la grande salle de Conférence de l’Institut Islamique de Dakar.
Au nom des récipiendaires, le doyen Modou Ngom, Président de l’Association des non-voyants a magnifié ce geste et remercié les généreux donateurs au nom de toute cette communauté. Ce qui, pour le Président Khadim Lô n’est point une nécessité car la vertu du don, dira t-il, intègre la dimension du désintéressement.
Créée en 2008 par un groupe de bonnes volontés, l’Association Hikma dont le Président M. Khadim Lô exprime la démarche comme une dynamique de persuasion des populations sur les vertus de la solidarité, s’inspire des enseignements du guide spirituel du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba dont le projet de société a toujours prôné les vertus de l’action des intéressées comme une voie de sacerdoce.
Autour du thème : «La médiation sociale dans la prévention et la gestion des conflit», introduit par le Dr. Khadim Sylla, les nombreux intervenants dont le Dr. Cheikh Khadim Mbacké de l’Ifan ont eu à magnifier l’action caritative concrète et efficiente de l’Association Hikma avant de tirer sur la sonnette d’alarme pour un encrage social plus accru sur la base des vertus fondamentales du don, vecteur de solidarité et d’harmonie sociale.
A ce niveau, les différents intervenants dont les réquisitoires ont tourné autour de l’urgence prioritaire de l’instauration d’un espace de dialogue et de concertation ont établi le constat que «la société est malade du manque d’initiatives des vecteurs sociaux fondamentaux que sont : les autorités religieuses, les pouvoirs publics et le Patronat».
«C’est de la force concertée et complice de ces trois secteurs de la composante sociale que doit surgir le modèle de société viable». Et quand on sait que les incompréhensions dans tous les secteurs aussi bien politiques, économiques que sociaux mal gérées aboutissent à des antagonismes et des adversités, ce schéma chaotique fait le lit des incohérences sociales et des animosités multiples.
Il y’a lieu, fera remarquer le Président de l’Association Hikma «de privilégier la voie d’une moralisation du débat autour du développement à tous les niveaux». Entre le temporel incarné par les pouvoirs publics, les hommes politiques et les opérateurs économiques, d’une part et le pouvoir spirituel incarné par les confréries et sectes religieuses, les passerelles d’échanges et de concertations doivent privilégier l’apaisement et la tolérance.
De l’avis du secrétaire général de l’Association Hikma, Serigne Moustapha Gueye, les actions de cette trouvaille caritative dégagent une fourchette ambitieuse qui va de la création d’un secteur de formation autour des vertus de la «zakaat» et du Don à l’intention des secteurs vitaux de la population. Cette perspective combinée à la création d’une mutuelle islamique renforce les espoirs que des partenaires comme la Banque islamique du Sénégal (Bis) et des mécènes et autres partenaires anonymes sauront être des leviers légitimes et porteurs pour une concrétisation des espaces de solidarité que Hikma s’est aménagés.