EN COULISSES : ENQUETE DE CE VENDREDI

GENDARMERIE : Le Général Faye imprime ses marques
Mouvements en vue dans la gendarmerie, écrivions- nous dans notre édition d’hier. Plusieurs changements étaient en effet annoncés chez les hommes en bleu qui concernent par exemple la Section de Recherches de la Gendarmerie où le patron, Cheikh Sarr, a effectivement cédé la place au commandant Issa Diack qui était jusque-là à l’Etat-major de la Gendarmerie nationale. Ce dernier va ainsi hériter des dossiers d’enquête dans la traque des biens mal acquis si l’Etat ne change pas de stratégie. Tout le monde a dû remarquer que c’est la Gendarmerie qui a été mise en avant dans les enquêtes sur l’enrichissement illicite d’anciens dignitaires du régime de Wade, alors que la Police judiciaire sénégalaise (la DIC) gérait habituellement ce type de dossiers. Si donc on ne change pas la stratégie, le respect de la promesse de la poursuite de la traque aidant, l’on devrait assister à un nouveau défilé de gros bonnets devant le nouvel homme fort de la Section de recherches, Issa Diack.
D’autres affectations….
Si Cheikh Sarr (il va en mission à l’étranger, au Congo précisément, pour commander un contingent de deux cents hommes) est le plus célèbre parmi les personnes concernées, il n’est naturellement pas le seul. Une dizaine de postes sont en effet concernés dont le colonel Moctar Ndoye qui était à la Minusma et qui atterrit aux Ressources humaines en qualité d’adjoint. Le colonel Ntab qu’il remplace est muté à la LHR. Djiby Tine qui commandait la Légion Centre de la gendarmerie nationale (Kaolack-Fatick) est remplacé, comme nous l’écrivions d’ailleurs hier, par le lieutenant-colonel Mamadou Sonar Wade qui était à la CEAC. L’ancien boss de la Communication de la Gendarmerie, Pape Ibrahima Diop, va à l’Etat major de la Gendarmerie nationale. Les capitaines Ababacar Faye et Albert Faye sont aussi concernés. Au total, il s’agit d’une bonne dizaine de mesures qui ont été validées par le patron de la gendarmerie, le Général de Division Mamadou Guèye Faye, par ailleurs Directeur de la Justice militaire qui a déjà apposé sa signature sur le fameux document le 7 avril dernier. Selon plusieurs sources, ces nominations marquent le début d’une sorte de prise en main… de la Gendarmerie.
HABRÉ/AMINATA TOURE
Hissein Habré devra choisir une autre juridiction, notamment la Haute cour de justice, s’il veut que la justice tranche son différend avec Aminata Touré. Le tribunal correctionnel s’est déclaré incompétent pour juger l’ex- Première ministre. Mme Aminata Touré est accusée de faux et usage de faux en écriture par Hissein Habré. En détention préventive à la prison du Cap Manuel pour crimes de guerre, crime de génocide, l’ancien président tchadien lui reproche d'avoir monté un faux document dans le cadre de la création des Chambres africaines extraordinaires (CAE). Hissein Habré et ses conseils estiment que la prévenue qui disait avoir un mandat de Me Alioune Badara Cissé, ministre des Affaires étrangères à l’époque, n’en avait pas le droit. Conseil de l’ex-PM, Me Djiby Diallo avait évoqué l’immunité juridictionnelle dont jouit sa cliente. Il avait été appuyé par le parquet avant d’être confirmé hier, par le tribunal qui a demandé Habré de mieux se pourvoir.
DEUX WADE
Un “non-événement”, c’est ainsi que les responsables libéraux ont qualifié la démission de Souleymane Ndéné Ndiaye du Parti démocratique sénégalais (Pds), en comité directeur restreint, avant-hier. Lorsque les libéraux ont voulu évoquer la question, Me Wade ne s’est pas fait loquace. De même quand on a voulu inviter le khalife général des Mourides sur le cas Karim Wade, il a préféré bouter en touche…Mais recevant hier le Front patriotique pour la défense de la République, il s’est lâché, affirmant qu’il savait que Souleymane Ndéné Ndiaye est connecté à Macky Sall depuis belle lurette. Mais que c’était peine perdue pour lui. Me Wade a aussi déclaré être à l’écoute du khalife pour la suite de ce qu’il faut appeler le “feuilleton Karim Wade”. Deux réunions, deux discours, c’est clair que Me Wade parle en fonction des personnes qui sont en face de lui…
APPELS ENTRANTS
Le contrôle des appels entrants a refait surface depuis quelques jours. Certains parlent déjà d’une possible hausse des tarifs. Hier, en conseil des ministres, Yaya Abdoul Kane, chargé du département des Postes et Télécommunications, a affirmé “qu’à ce jour, aucune mesure d’ordre juridique, économique ou technique relative à une augmentation des tarifs de communication n’a été prise”. D’après le ministre, cette nouvelle décision traduit la volonté d’une régulation efficace du secteur des télécommunications. “Les dispositions sont désormais prises pour permettre à l’autorité de régulation d’exercer un contrôle approprié sur les appels entrants locaux et sortants du Sénégal.” Lequel exercice est non assujetti à une surtaxe pouvant entraîner une quelconque hausse des tarifs de communication. Wait and see !
NOMINATION
Comme à chaque conseil des ministres, celui d’hier n’a pas échappé aux mesures individuelles. Le président de la République a nommé Ousmane Paye ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal au Canada. Ce diplômé en Economie et relations internationales remplace Nancy Ndiaye Ngom. En outre, Penda Guissé Mbaye, économiste et jusque-là à la Direction des partenariats et de la promotion économique et culturelle du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, est nommée chef du Bureau économique près l’Ambassade du Sénégal en Inde. L’autre nomination est celle de Mamadou Mamour Diallo comme Directeur des Domaines à la Direction générale des Impôts et des Domaines. Cet inspecteur principal des impôts et domaines succède à Sidy Mouhammed Diakhaté qui va à la retraite.
HSF/MANDAT PRÉSIDENTIEL
“Le président Macky Sall avait promis publiquement et à plusieurs reprises de réduire son mandat de sept (7) à cinq (5) et persiste jusque-là dans sa volonté d’organiser un référendum pour le réduire”, note la section sénégalaise de la Société Internationale pour les Droits de l’Homme (SIDH/Sénégal) qui, dès lors, ne comprend pas le pourquoi à la relance du débat sur la réduction du mandat, et se dit préoccupée. Ainsi, elle estime que celle-ci est une question d’honneur, d’engagement solennel à l’égard du peuple sénégalais et des autres chefs d’Etat. Considérant ce débat comme dénoué de tout sens politique avec des conséquences préjudiciables à la démocratie et à l’image du président, l’organisation rappelle que non seulement le septennat n’est plus de rigueur dans les grandes démocraties, mais en plus, on parle de plus en plus d’un seul mandat.
AND JEF PADS/A : REDDITION DES COMPTES
Le secrétariat exécutif (SE) de And jëf PADS/A s'est réuni le mercredi 8 avril 2015. Les camarades de Landing Savané saluent “la volonté affichée par le gouvernement de continuer la politique de reddition des comptes sans parti pris pour l’intérêt supérieur de la nation”. Les militants de gauche se félicitent également de la pose, le 13 juillet 2015, de la première pierre de l’Université du Sine Saloum de Kaolack. “Il (SE) considère que la décentralisation universitaire au profit des régions de l’intérieur est une contribution majeure au développement de l’enseignement supérieur dans notre pays, qu’elle apportera un souffle nouveau aux économies locales”. Toutefois, l’instance suprême du parti exhorte le gouvernement à prêter une attention particulière à la tendance inflationniste des prix de certaines
denrées de première nécessité.
AUTO-SAISINE DU PROCUREUR
L’idée d’un accident peine à s’imposer dans le décès des trois ressortissants sénégalais au Maroc. Horizon sans frontière (HSF) demande au procureur de s’autosaisir du dossier afin de pratiquer une contre-autopsie pour confirmer ou infirmer la thèse de l’accident. L’organisation estime que ces compatriotes sont décédés dans des conditions qui restent à clarifier. “Il est important que l’opinion soit éclairée sur cette affaire afin que les familles puissent savoir, selon les résultats de l’expertise, les actions idoines à mener”, plaide-t-elle. HSF rappelle que les conséquences en terme de responsabilités ne sont pas les mêmes selon qu’il y ait accident ou empoisonnement. De même, l’action des assurances n’est pas non plus la même selon l’un des deux cas.
DROIT D’AUTEUR
Le décret d'application de la loi du 25 janvier 2008 sur le droit d'auteur et le droit voisin est signé hier. C'est en conseil des ministres que le Président l'a fait. Par conséquent, la nouvelle société de gestion collective peut commencer à collecter, percevoir et répartir les redevances sur les oeuvres artistiques déclarées. Un travail qu’assurait jusque-là le Bureau sénégalais des droits d'auteur (BSDA) qui va ainsi disparaître. Installé depuis plus d'un an, la nouvelle société de gestion collective n'existait que sur les papiers même si le conseil d'administration a été formé et le directeur général choisi. Ils peuvent maintenant s'atteler à la tâche, au grand bonheur des acteurs culturels…
UNICEF
Le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) a offert au ministère de la Santé et de l’Action sociale un lot de matériel médical de 70 millions. Ce don est composé de 23 réfrigérateurs solaires et de 1 878 porte-vaccins. Les réfrigérateurs solaires seront installés dans 23 postes de santé des régions de Tambacounda et Matam. Les portevaccins seront distribués à travers les 14 régions médicales et les 76 districts sanitaires du pays. Ce présent don, selon un communiqué de l’Unicef, entre dans la poursuite des efforts visant à améliorer la chaîne de froid du Programme élargi de
vaccination (PEV).
LANDING SANÉ
Ancien responsable socialiste, Landing Sané est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à Paris. Originaire du village de Balingore, dans le département de Bignona, Landing Sané a eu à occuper plusieurs portefeuilles ministériels sous le régime d’Abdou Diouf. Ancien conseiller technique à la Présidence de la République, M. Sané a dirigé le ministère de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l’Equipement. Après la défaite de Diouf en 2000, il migre vers le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Wade et réussit à se faire élire député sur la liste nationale. Mais il ne durera pas à l’Assemblée nationale puisqu’il sera nommé président du Conseil d’administration de la BICIS.