EN COULISSES : ENQUETE DE CE VENDREDI

COUR SUPRÊME : Fatou Habibatou Diallo défenestrée… au forceps
La crise à la Cour suprême révélée par le site d’informations lignedirecte.sn n’a pas encore fini de dérouler ses effets. Il nous revient, après le quotidien La Tribune qui a évoqué dans son édition d’hier, une suspension (somme toute prévisible) du magistrat Fatou Habibatou Diallo, suite à la demande d’explication adressée à l’ex-Présidente de la Chambre civile et administrative, que le pire a été évité de justesse. Elle a en effet frôlé l’humiliation car, nous dit-on, on a voulu tout bonnement l’expulser de son bureau. Manu militari ? En tout cas avec le concours des gendarmes. Mais le problème réside dans le fait que ces derniers qui devaient exécuter le boulot ont demandé un papier comme base légale. Papier qui n’est pas arrivé. N’empêche, son bureau a été défoncé à son départ, sans doute pour permettre à son successeur de s’installer. Fatou Habibatou Diallo a tout de même pris la peine de déposer ses dossiers au niveau du greffe pour qu’ils soient ensuite transmis à son remplaçant. Il faut dire qu’elle avait refusé la passation de service avec son remplaçant Mouhamadou Diawara, créant une réaction épistolaire bien musclée de la part du Président Mamadou Badio Camara. “Vous n’ignorez pas que la continuité du service doit être sauvegardée, sous ma responsabilité, en vertu des dispositions combinées des articles 11 et 17 de la loi organique sur la Cour suprême selon lesquelles le Premier Président de la Cour suprême est chargé de l’administration et de la discipline de la
Cour et il assure la bonne marche de la juridiction, compte tenu des nécessités de service”. Le nouveau boss de la Cour suprême demandait dans la même veine au magistrat Fatou Habibatou Diallo de lui faire parvenir, “dans un délai de 24 heures”, les dossiers de la Chambre administrative qu’elle détenait encore dans son cabinet et dont la liste accompagne la lettre en question. Le Président Camara évoque “l’article 25 de la loi organique sur la Cour suprême, qui permet au Premier président de présider, quand il le juge convenable, toute formation juridictionnelle de la Cour”. En termes clairs, la loi l’autorise à se substituer à elle, pour diriger toute Chambre dont le fonctionnement normal ne peut être assuré. Malgré ces mises au point, le bras de fer s’était poursuivi et la dame était restée cramponnée dans ses positions. Il faut dire que l’origine de la crise se confond avec les réformes qui ont accompagné la naissance de la Cour suprême, sur les cendres de la Cour de Cassation et du Conseil d’Etat.
ME AMADOU SALL
Bien que Me El Hadj Amadou Sall soit en prison, Me Madické Niang a trouvé une façon de le faire assister à leur point de presse organisé hier à la Résidence Ndiambour. Sur le présidium, une chaise vide y était installée avec un chevalet portant le nom de l’avocat incarcéré depuis deux mois pour offense au Chef de l’Etat et appel à l’insurrection. A la fin de la conférence, Me Madické Niang a expliqué le sens de leur geste. “ Vous voyez cette chaise vide. Elle devait être occupée par Me Sall. Comme il est emprisonné, nous avons voulu montrer qu’on ne peut pas réduire un avocat au silence dans un pays de droit”, a soutenu l’ex-ministre d’Etat. Ces précisions faites, il a demandé aux libéraux de se lever pour rendre hommage à leur frère. “Nous exigeons sa libération d’autant plus que l’instruction est terminée”, a ajouté Me Niang sous les applaudissements de la salle criant “Libérez Me Sall”.
PASSEPORTS DIPLO’
Des éléments de la Police d'intervention rapide bissau-guinéenne ont arrêté ce jeudi après-midi à Bissau l'actuel secrétaire d’État pour la coopération internationale et des Collectivités du gouvernement du Président José Mario Vaz. Idelfrides Manuel Gomes Fernandes a été arrêté pour trafic et vente illégale de passeports diplomatiques bissau-guinéens. Selon des sources contactées à Bissau, Idelfrides Manuel Gomes Fernandes avait mis en place un système de vente de ce document de luxe depuis sa prise de fonction, à la suite du coup d’État du 12 avril 2012 qui avait interrompu le déroulement du retour à la démocratie. Or apprend-on, Idelfrides Manuel Gomes Fernandes qui avait tout de même bénéficié de la confiance de José Mario Vaz – ce dernier l'ayant conservé à son poste -, n'a jamais mis fin à son commerce juteux, malgré le retour à la normale du fonctionnement de l’État et des institutions bissau-guinéennes.
PASSEPORTS DIPLO’ (SUITE)
C'est ainsi que beaucoup de ressortissants étrangers ont été pris avec des passeports diplomatiques et de service bissau-guinéens portant la signature du secrétaire d'État Idelfrides Manuel Gomes Fernandes à la place de celle du titulaire que devait être le ministre des Affaires étrangères, tel que requis par la loi en Guinée Bissau. Le regard plus critique dans l'obtention et la chaîne de délivrance de ce document s'étant accentué, le nombre de ses clients désabusés n'a fait que grossir à diverses stations de contrôle d'identité à travers le monde. D'où le mandat d'arrêt émis depuis une dizaine de jours contre Idelfrides Manuel Gomes Fernandes. Mais le haut fonctionnaire en délicatesse a refusé de se rendre aux autorités judiciaires de son pays obligeant la Police d'intervention rapide bissau-guinéenne à lancer ce jeudi un assaut contre son domicile. Depuis lors, Idelfrides Manuel Gomes Fernandes est en détention dans les locaux de la police judiciaire de Bandim à Bissau.
PÉNURIE D’EAU
La Sde et la Sones continuent apparemment à assoiffer la capitale dakaroise. Hier, vers les coups de 16h 45, un tour à la Médina a permis de faire le constat. Plusieurs personnes armées de bassines, de seaux et de bouteilles ont pris d’assaut un camion citerne des sapeurspompiers venu les approvisionner en eau. D’après les informations recueillies sur place, cela fait plus d’une semaine qu’ils n’ont pas vu la couleur du liquide précieux. Certains habitants, l’air très fatigués et soulagés en même temps, renseignent que c’est vers les coups de 4h du matin parfois que les robinets s’ouvrent mais l’eau n’y coule qu’à compte-gouttes. En tous les cas, le calvaire des Dakarois continuent malgré le durcissement du ton du chef de l’Etat à l’endroit des sociétés responsables de l’approvisionnement en eau.
DESTINATION SÉNÉGAL
Une charte d’engagement pour la baisse des tarifs et la promotion de la destination Sénégal va être signée en début de semaine prochaine entre le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr et le président directeur général de Corsair et du groupe TIU, Pascal de Izaguirre. L’information est donnée dans un communiqué du ministère. “Cette signature entre dans le cadre des efforts de réduction du coût de la destination Sénégal. Pour la relance du secteur touristique, le Chef de l’Etat Monsieur Macky Sall a pris un certain nombre de mesures dont la suppression du visa payant et la réduction de 50% de la parafiscalité sur le prix du billet d’avion”, indique la note. Cependant, cette décision devait être soutenue par une politique de promotion menée
par les compagnies aériennes et les tours opérateurs. Ce en revoyant à la baisse leurs prix afin de promouvoir la destination Sénégal.
CROIX ROUGE
Le Comité international de la Croix Rouge (Cicr) organise depuis le 1er de ce mois à Dakar, pour la première fois en Afrique de l’ouest, un atelier régional sur les premiers secours. Cette réunion qui s’organise chaque année en Afrique du nord et de l’ouest vise, selon le Coordinateur international des programmes des premiers secours et d’urgence pré hospitalière au Cicr, Eric Bernes, à faire en sorte que les différentes pratiques et les différentes expériences des uns et des autres puissent être échangées. Ainsi, il sera question de prendre là où il y a des forces pour les échanger avec ceux qui sont dans des difficultés et des situations de crise. Ceci, afin de pouvoir, d’après M. Bernes “intervenir de la façon la plus humaine et la plus efficace avec les gens de la Croix Rouge et du Croissant Rouge “.
RIZ DE LA VALLÉE
Les producteurs de la vallée sont très satisfaits du travail de promotion fait par l'artiste Samba Tine alias Kouthia à travers son émission quotidienne sur la TFM “Kouthia Show”. Le président du Comité riz, Saliou Sarr, un brin taquin, promet un camion de riz à Kouthia pour le remercier de son travail. C’était lors de l’atelier de concertation sur le prix du riz au CIFA de Ndiaye. Le riz local connaît un engouement auprès des populations sénégalaises et aujourd'hui, le défi est surtout dans la production. Et aux yeux des riziculteurs de la vallée, le comédien Kouthia, Samba Sine de son vrai nom, n'est pas étranger à ce succès.
HABRÉ
Alors que les Chambres africaines extraordinaires, dans un communiqué, affirment que Hissein Habré a comparu mercredi sans contrainte, ses avocats, dans une note adressée à EnQuête, renseigne que le 3 juin à 9h, un groupe de 8 éléments de la Brigade de l'administration pénitentiaire a fait irruption dans sa cellule. “Ces éléments se sont jetés sur lui, le bousculant pour l'enlever. Ainsi donc, le Président Habré a été extrait de force sous la responsabilité de l'administration pénitentiaire représentée par le directeur de la prison M. Mame Ali Konté”. Le même scénario, soulignent les conseils, s’est reproduit à l'arrivée devant les CAE : devant son refus de sortir de la voiture, ces mêmes éléments l'ont bousculé pour l'extirper du véhicule, disent-ils. Ce faisant, la défense de Habré informe “que devant toutes les juridictions internationales, CPI et autres juridictions créées par les Nations unies, tous les accusés qui ont eu à exprimer leur refus de comparaître n'ont pas comparu”.*