HOMMAGE À MON AMI BADIO CAMARA
EXCLUSIF SENEPLUS - Son absence laisse un vide que ni le temps, ni les mots ne pourront jamais combler. La mémoire de nos conversations, de nos batailles partagées, et de notre admiration réciproque restera à jamais ancrée en moi

C’est avec une profonde tristesse que je rends hommage à un ami de longue date, un frère d’âme et un pilier du droit sénégalais, qui vient de nous quitter. Sa voix raisonnerait à jamais dans les couloirs de la justice comme un écho de courage et de vérité. Étant jusqu’ici le président du Conseil constitutionnel du Sénégal, son engagement inébranlable pour la justice et l’équité a été une boussole guidant notre nation à travers les mers tumultueuses de l'incertitude et du conflit. Sa capacité à rendre des décisions courageuses a non seulement sauvé le Sénégal durant des moments cruciaux, mais a aussi capté l’admiration au-delà de nos frontières. Ce qu’il a semé dans le domaine de la légalité et de l’intégrité continuera de fleurir dans l'esprit de ceux qui marcheront dans son sillage.
Nous avons partagé plus qu’une simple amitié au fil des décennies — c’était un demi-siècle de complicité, de rêves communs, et de rires. Son absence laisse un vide que ni le temps, ni les mots ne pourront jamais combler. La mémoire de nos conversations, de nos batailles partagées, et de notre admiration réciproque restera à jamais ancrée en moi. Il a maintenant rejoint notre cher Cherif Soumaré dans l'au-delà. Cherif, qui était lui aussi un juge exemplaire, saura l’accueillir avec la chaleur et la bienveillance qui les caractérisaient tous deux. Unis à nouveau, ils continueront à éclairer nos chemins avec leur sagesse et leur esprit indomptable.
C’est aussi avec une émotion poignante que je me remémore notre dernière rencontre à sa résidence, en compagnie de son épouse Madjiguene Lydia. Alors qu’ils séjournaient à Paris, j’avais eu l’occasion d’apprécier des moments pleins de chaleur et de complicité. Madjiguene ne ménageait aucun effort pour l’assister dans son combat contre la maladie. À mon retour à Dakar, nous nous sommes retrouvés, et j’attendais avec impatience notre prochaine rencontre à mon retour de New York pour continuer à célébrer la fête de l’Eid. Mon fils Sidy Junior le taquinait affectueusement en lui proposant, dès qu’il serait un peu plus requinqué de faire le footing ensemble. Le Tout Puissant en a décidé autrement.
Badio, un fervent musulman, avait aussi pour habitude de participer chaque jeudi à la lecture du Coran à la mosquée Omarienne. Sa foi était le socle de son existence, et sa générosité exceptionnelle était connue de tous. Il soutenait, dans la plus grande discrétion, les personnes démunies et vulnérables, offrant un rayon d’espoir et d’humanité à ceux qui en avaient le plus besoin. L’Imam Seydou Tall peut en témoigner.
À ses épouses Maimouna et Madjiguene, à leurs enfants, à la famille judiciaire et au peuple sénégalais, j’adresse mes plus sincères condoléances. Que la force et la paix soient avec vous en ces temps de deuil. Que nous n'oublions jamais l’impact inestimable que Badio a eu non seulement sur notre vie, mais sur la société tout entière. Sa mémoire continuera de vivre à travers les actes d'amour et de justice qu’il a semés.
Adieu, mon ami, mon frère. Ta flamme continue de briller dans nos cœurs, et ton héritage de droiture et de justice demeure un phare pour les générations futures. Ta vie a été un exemplaire modèle de service et d'humanité que nous continuerons à honorer chaque jour.
Repose en paix, sachant que tu es et seras toujours aimé et respecté. Que les Jardins du Paradis soient ta demeure éternelle. Amine Yaa Raabi !