EN COULISSES : ENQUETE DE CE WEEK-END

DESTRUCTION DE BIENS APPARTENANT À AUTRUI, VIOLENCES... : Mandat de dépôt pour Toussaint Manga et Cie
Toussaint Manga et ses huit coïnculpés ont été placés hier sous mandat de dépôt et envoyés à Rebeuss. Ils ont été présentés devant le doyen des juges Mahawa Sémou Diouf qui a pris la décision de les envoyer en prison, en attendant qu’il instruise leur dossier. La veille, la jeune F. Ndao, déférée au parquet en même temps que le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes (Ujtl), a été libérée à cause de son âge mineur. Ainsi, en plus des délits de trouble à l’ordre public, de destruction de biens appartenant à autrui et à l’Etat, Toussaint Manga et ses acolytes sont également accusés de violences et voies de faits sur des tiers. Certaines des supposées victimes ont confirmé leur plainte. Il s’agit de Habibatou Barro, chef de cabinet du ministère des Sports, Daouda Diouf et Diégane Sène. Les deux employés au dépôt de la Soboa de Point E affirment avoir été blessés par les manifestants libéraux, furieux du verdict de Karim Wade, condamné à 6 ans ferme et une amende de 138 milliards de F CFA pour enrichissement illicite.
AIDA MBODJ
Après Souleymane Ndéné Ndiayé qui a taclé ses camarades libéraux, suite au choix du Pds sur Karim Wade pour porter la candidature du parti à la présidentielle de 2017, c’est au tour de la députée et responsable libérale Aïda Mbodj, de s’inscrire dans la même dynamique contestataire. En effet, il nous revient de sources proches du Parti démocratique sénégalais (Pds), que la présidente du conseil départemental de Bambey a battu le rappel des troupes pour un grand rassemblement politique ce week-end dans son fief. Aïda Mbodj qui a convoqué toutes les sections Pds du département de Bambey, va faire une déclaration importante sur la situation au Pds, suivie d’une résolution.
AIDA MBODJ (SUITE)
Reçue dernièrement par Abdoulaye Wade, quelques heures après avoir animé une conférence de presse au cours de laquelle elle avait demandé le renvoi des primaires pour le choix du candidat du Parti démocratique sénégalais pour la présidentielle de 2017, Aïda Mbodj avait aussi déclaré : “Si le coordonnateur du parti, Oumar Sarr, veut prendre des chaînes et s’attacher, je ne le délivrerai pas”. Ce faisant, elle s’était présentée comme une des rares, voire la seule voix discordante à la volonté prêtée au pape du Sopi de faire de Karim Wade le futur candidat du Pds. C’était le 13 mars dernier. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et les masques ont commencé à tomber.
75 MILLIONS
En soutirant 75 millions à un dénommé M.G en Arabie Saoudite avant de prendre les airs, direction Sénégal, S.D était loin d’imaginer qu’il ne s’était pas définitivement échappé. Pour preuve, il a été interpellé à hauteur de Thiès par la Division des Investigations Criminelles (DIC) saisie par son excollaborateur M.G. Les faits remontent à quelque temps en Arabie Saoudite où deux Sénégalais, M.G et S.D, collaboraient en parfaite harmonie sur un business qui leur rapportait gros. Mais la séparation des deux hommes devient inévitable quand S.D, qui est réputé être un spécialiste du “door marteau” (extorsion de fonds), a décidé de filer à l’anglaise à l’insu de son collaborateur, emportant avec lui ses 75 millions.
75 MILLIONS (SUITE)
Déterminé à retrouver son argent, M.G, informé du déplacement du mis en cause S. D. sur Dakar, prend également un vol pour le rattraper. Alors l’affaire qui a débuté en Arabie Saoudite va connaître son épilogue au Sénégal à la satisfaction du plaignant M.G. Alpagué à Thiès, S. D. n’a montré aucune résistance et a reconnu les faits d’escroquerie pour lesquels il est poursuivi. C’est ainsi que la DIC a mis la main sur les 45 millions trouvés sur lui, pour les mettre ensuite sous scellé. Il a été déféré au parquet et sera fixé sur son sort dans les jours à venir.
ARTISANAT/PSE
Le Président Sall a reçu hier les Présidents des Chambres de métiers et Organisations Professionnelles du Sénégal. L’information émane d’un communiqué de la Présidence de la République. Il a rappelé l’importance du rôle joué par les artisans au Sénégal et a réaffirmé sa volonté de faire de l'artisanat un secteur clé de l'émergence eu égard aux potentialités qu’il renferme en termes de création d’emplois et de valorisation des produits locaux. Toujours, selon la note de la présidence, le président de la République a rappelé les mesures financières prises par l'État pour appuyer et encadrer le secteur et a annoncé l'ouverture de la commande publique aux artisans ainsi que la redynamisation du projet mobilier national. Depuis quelques mois, les critiques sont récurrentes contre le gouvernement accusé de ne pas protéger ce secteur comme le font tous les pays…
PRÉSIDENTIELLE TOGOLAISE
Le Conseil des ministres a décidé vendredi de reporter l’élection présidentielle togolaise au 25 avril. Le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen John Dramani Mahama, avait proposé mardi aux autorités de repousser de dix jours le scrutin. L’élection présidentielle togolaise se tiendra le 25 avril afin de donner un délai supplémentaire à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour corriger les anomalies liées notamment au fichier électoral, a déclaré Gilbert Bawara, le ministre de l’Administration territoriale à nos confrères de Jeune Afrique. Le 24 mars, une mission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) conduite par son président en exercice, le Ghanéen John Dramani Mahama, avait préconisé un report de dix jours du scrutin initialement prévu pour se tenir le 15 avril. “Le chef de l'État a pris cette décision en concertation avec l'ensemble du gouvernement pour permettre d’aller dans le sens d'un scrutin paisible et transparent souhaité par la Cedeao”, a informé M. Bawara. Pour rappel, plusieurs candidats dont le leader de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, avaient fait part de leurs inquiétudes à la délégation ouest-africaine et demandé un report de l’élection. Si la décision du gouvernement va dans le sens de la proposition de la Cedeao, elle reste mitigée du côté de l’opposition qui réclame un plus long délai pour un audit général du fichier électoral.
BOKO HARAM
Le chef de Boko Haram a luimême ordonné de “tuer toutes les femmes” de son fief de Gwoza, dans le nord-est du Nigeria ; c'est ce que rapporte un homme enrôlé de force dans les rangs islamistes et témoin du “carnage”. Dans un entretien à l'AFP, ce fermier de 35 ans, Usman Ali, raconte que des insurgés sont arrivés le vendredi 13 mars au soir dans son village de Kilekasa, à 55 km de Gwoza. “Shekau roulait dans une jeep Toyota noire”, dans un convoi de plus de 40 pick-up surmontés de mitrailleuses, a indiqué hier ce fermier qui a réussi à s'enfuir. Le chef islamiste s'est ensuite rendu au village de Huyum, à environ 5 km de là, et le matin suivant, tous les habitants de Kilekasa ont été rassemblés et des armes distribuées aux hommes physiquement aptes. “On n'avait pas le choix”, lâche Usman Ali. Un homme qui tentait de s'enfuir a été exécuté devant tout le monde.” Shekau nous a ordonné de retourner à Gwoza et de tuer toutes les femmes qui étaient sur place”, poursuit toujours Usman Ali interrogé par l’AFP. “Il a dit que s'ils ne les tuaient pas, ils ne les retrouveraient pas au paradis. Ils nous ont amenés à Gwoza où nous avons assisté au carnage”. Dans des localités qu'il avait conquises, le groupe armé avait marié de force des femmes à ses combattants.
NIGERIA
Les élections présidentielle et législatives au Nigeria prévues demain samedi, sont surveillées comme du lait sur le feu par la communauté internationale. C’est dans ce cadre que l’organisation Horizon Sans Frontières (HSF) a publié un communiqué pour regretter l’absence de la diaspora nigériane, estimée à plus de 17 millions, à ces joutes électorales. “L’organisation internationale de migrants regrette l’exclusion des Nigérians de l’extérieur dans le scrutin présidentiel et législatif qui aura lieu ce samedi 28 mars 2015. Cette diaspora, estimée à plus de 17 millions dans le monde, disposant d’une grosse manne financière, ne vote pas faute de cadre juridique, selon les autorités du pays”, s’est offusqué Boubacar Sèye président de HSF, dans le communiqué dont EnQuête détient copie. Les amis de M. Sèye souhaitent aussi relancer le débat sur l’implication et l’intégration des migrants dans les processus de développement économique et social de leur pays. Ils ont aussi lancé un appel au calme et à l’apaisement pour un bon déroulement du scrutin dans l’ensemble du territoire.