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FARY FAYE : VICE-PRÉSIDENT DE BOAVISTA, 19 ANS APRÈS

On connaît "l'anomalie sympathique" que fut Pape Diouf, Président de Marseille. Feu Fakhry a aussi été propriétaire de l'As Cannes. Voici que Fary Faye vient d'entrer dans la ronde, à la vice-présidence de Boavista. Sanction d'une belle et longue carrière.

On a vu Pape Diouf prendre les rênes de l'Olympique de Marseille et devenir le premier Africain à présider aux destinées d'un grand club de football européen. C'était entre 2005 et 2009. Dans le même temps, feu Saïd Fakhry a été propriétaire de l'As Cannes de 2009 à sa mort en 2014. Aujourd'hui, il est possible de leur ajouter un autre Sénégalais, ancien attaquant des "Lions" des années 1990 : Fary Faye. 

Promu vice-président du Boavista Football Club, doublé de la fonction de directeur sportif dudit club, ce dernier a étrenné ses nouvelles fonctions le 18 mai dernier. Ce n'était point une surprise pour le joueur. Il était prévu qu'après son dernier match en Ligue 1 portugaise, ce poste devait lui revenir. Sa sortie du foot n'a pas été belle contre le National de Madeira (défaite par 1-0), mais les conditions l'ont  bien été. "On a perdu parce qu'il y avait  beaucoup d'émotion dans ce match. Quand on a annoncé dans le stade que j'allais jouer mon dernier match, on l'a sentie dans le public. L'émotion était aussi là, quand des mains du président Jean Loreiro, j'ai reçu une plaque en or offerte par le club", explique-t-il.

Cet attachement du Boavista Football club est le fruit d'une longue histoire. Quand Fary y débarque en 2003-2004, en provenance de Beira-Mar où il avait évolué de 1998 à 2003 (Coupe du Portugal remportée en 1999 et deux titres de Meilleur buteur en 2002 avec 23 buts et 2003 avec 19 buts), sa réputation est établie. Il ne restait plus qu'à la lustrer davantage. Pendant douze ans il s'y appliquera (2003-2015), avec une interruption due à un prêt de deux ans à son ancien club, Beira-Mar (2008-2010). Quand il retourne à Boavista, c'est pour participer à la remontée du club qui avait fini en deuxième division. "J'ai joué pendant dix ans avec le Boavista et porté le brassard de capitaine pendant sep  ans", souligne-t-il. 

Une histoire dont nul ne se doutait quand il arrive à Montemor en 1996. Meilleur buteur dès sa première saison (25 buts pour 21 matches joués), il file cependant dès la saison suivante à Beira Mar, avant de rejoindre Boavista et d'y passer la longue carrière qu'on lui connaît. L'histoire de Fary Faye commence le 24 décembre 1974 à Dakar, où il a vu le jour. Mais c'est à Doudane, dans son village d'origine de la région de Fatick, qu'il commence à se familiariser avec le ballon. 

Son père affecté à Ziguinchor, il le rejoint en 1988 et signe à la Sonacos, puis rejoint le Casa Sports en 1990.Trois ans au Casa, puis deux ans (1993- 1995) à la Ja lui ont ouvert les portes du Portugal. "A Boavista, j'ai senti l'amour du public. Quand j'ai eu ma double fracture au pied droit en 2004, pour huit mois d'hospitalisation, j'ai vu défiler du monde", fait-il remarquer. Mais dix-neuf ans de présence dans le football portugais ne lui ont pas permis de gagner de titres majeurs, en dehors de la Coupe du Portugal. Le même regret il l'éprouve pour l'équipe nationale du Sénégal qu'il a connue à l'âge de 17 ans, en 1991, sous l'ère Claude Le Roy. Mais attendra la Can de 2000 pour vivre l'épreuve continentale. "On était une nouvelle génération qui avait envie de prouver quelque chose. N'eussent été alors les malheureux incidents de notre match des quarts de finale contre le Nigeria, nous aurions dû prétendre à une place dans le tiercé gagnant".

De Fary Faye, son ancien coach Carlos Brito, élu Meilleur entraîneur du Portugal en 2003-2004 et en 2004-2005, avait une belle idée : "Il est indispensable au groupe grâce à ses connaissances footballistiques et son talent. C'est un rassembleur dans tout ce qu'il fait. Dans ma longue carrière d'entraîneur, je n'ai jamais rencontré un joueur aussi plein de qualités humaines."

Footballeur jusqu'à la quarantaine

Jouer jusqu'à 41 ans n'est pas donné à n'importe qui. Fary Faye a réussi à le faire, en décidant de mettre fin à sa carrière le 18 mai dernier. Mais cette longévité n'est point une surprise pour lui. "J'ai toujours mené une vie saine et tranquille. A 22 h au plus tard je suis au lit. Je ne fume pas et je ne bois pas d'alcool. Les boîtes de nuit, je ne connais pas. Je m'entraîne régulièrement et je récupère bien aussi", note-t-il.

Dans ses nouveaux habits de vice-président et de directeur sportif du Boavista Football club, Fary Faye (voir par ailleurs), il compte faire preuve de la même intelligence que comme footballeur. "J'ai reçu carte blanche du président Jean Loreiro. Je veillerai sur presque tous les aspects ayant trait à la vie du club", lance-t-il. Marié depuis 2003, Fary Faye est père de deux garçons et d'une fille. Ibrahima (21 ans) est devenu professionnel en 2013 avec Boavista où il évolue en attaque. "Il joue des deux pieds ; il est rapide et techniquement bon. Il souhaiterait porter un jour le maillot national du Sénégal. C'est son voeu le plus ardent", avertit le père.