FLASH-BACK SUR LES EVENEMENTS DRAMATIQUES DU 14 AOUT A L’UCAD
UN AN APRES LE MEURTRE DE L’ETUDIANT BASSIROU FAYE
Un an déjà que disparaissait l’étudiant Bassirou Faye lors d’un violent affrontement à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) entre étudiants qui réclamaient le paiement de leurs bourses et forces de l’ordre. Il s’en est suivi une mort d’homme. Bassirou Faye a reçu une balle qui lui a traversé la tête causant ainsi sa mort. Un meurtre qui jusqu’à présent n’est pas encore élucidé
Le 14 août 2014, à la mi-journée de violents affrontements ont éclaté à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) entre des étudiants qui réclamaient le payement de leurs bourses et les forces de l’ordre. De nombreux blessés ont été enregistrés ce jour-là aussi bien du côté des étudiants que du côté des policiers.
Cependant, ce jour-là, il n’y a pas eu que des blessés. Il y a eu, malheureusement, un mort du côté des étudiants. Il s’agissait de Bassirou Faye. C’était vers les coups de 14 heures, alors que la tension et la violence étaient à leur paroxysme à l’université. Bassirou Faye avait, malheureusement, reçu une balle réelle qui lui avait traversé la tête. Secouru par les étudiants, il a été évacué au service médical du Coud. L’étudiant grièvement blessé y est resté vingt minutes, avant d’être transféré à l’hôpital Principal. Mais ses camarades qui étaient en pleurs ont affirmé qu’il était décédé, bien avant son évacuation. Bassirou Faye était un étudiant en licence 1, c’est-à-dire en troisième année à la Faculté des sciences et techniques (Fst) à l’Ucad.
Originaire de Diourbel, il était âgé de 22 ans. Cette mort venait de porter à deux le nombre de victimes par balle à l’Université Cheikh Anta Diop en l’espace d’un peu plus d’une décennie. En janvier 2001, avec l’affaire Balla Gaye, un drame pareil était survenu à l’Ucad, au cours de violentes bagarres entre étudiants et forces de l’ordre dans ce temple dit du savoir.
La communauté universitaire en position de riposte
En sus d’une affiche qui demandait aux étudiants de déguerpir les lieux, ces derniers se sont réunis au sein d’un collectif pour faire face à ce qu’ils considèrent comme des dérives des autorités en charge de l’enseignement supérieur. Ainsi, ont-ils réclamé, à l’époque, le départ du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, et du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), de son côté, après avoir aussi réclamé la démission de Mary Teuw Niane, avait exigé le départ illico-presto des forces de l’ordre de l’enceinte de l’Ucad au nom du respect des franchises universitaires. Des internautes anonymes ont, à leur tour, lancé une pétition souhaitant aussi le départ des forces de l’ordre aux campus. Cette pétition n’était qu’une exigence de plus dans la franchise universitaire qui n’existe plus dans ce temple du savoir depuis des plusieurs années.
La Dic mène l’enquête
Toutefois, une enquête avait été ouverte et avait été confiée à la Division des investigations criminelles (Dic) de la police nationale. Seth Diagne, camarade de chambre de Bassirou Faye, avait attesté que c’est un policier qui lui avait tiré dessus et qu’il reconnaissait bel et bien le meurtrier. Les enquêteurs avaient, dès lors, procédé à une reconstitution des faits. Ce, avec l’aide de Seth Diagne, le témoin. Trois policiers suspectés d’être les meurtriers de Bassirou Faye avaient donc été placés sous mandat de dépôt par le Doyen des juges Mahawa Sémou Diouf. D’abord, Tombong Oualy, puis Sidy Mouhamed Boughaleb et Salif Ndao. Malgré toutes ses arrestations, la lumière n’a toujours pas encore été faite sur cette affaire