France: Des seconds couteaux à l'affût
Dimitri Payet et sa "belle influence dans le jeu", Morgan Schneiderlin et Geoffrey Kondogbia qui "ont bien fonctionné", Alexandre Lacazette enfin buteur: les seconds couteaux des Bleus ont marqué des points aux yeux de Didier Deschamps, en battant le Danemark (2-0), dimanche.
Quant au prometteur Nabil Fekir, guère plus intimidé par les sifflets du public stéphanois que par ceux du Stade de France jeudi, il a fait preuve de culot et a peut-être également pris date à bientôt 14 mois de l'Euro-2016.
. Schneiderlin, le travailleur de l'ombre
Oui, mais son ombre grandit peu à peu chez les Bleus. Enchaînant les deux matches amicaux, jeudi contre le Brésil (défaite 3-1) et dimanche face aux Danois, il est l'un des trois seuls à avoir débuté à chaque fois, avec Raphaël Varane et Antoine Griezmann.
Convaincant dans sa première période face au Brésil, le milieu a ensuite plus subi le jeu adverse, à l'image de l'ensemble de l'équipe. Contre les Danois, associé à Kondogbia, il a paru plus à l'aise encore et a su cette fois tenir la distance.
Le joueur a bien saisi la perche tendue par le sélectionneur, même si le 4-2-3-1 lui sied mieux que le 4-3-3, où le rôle de sentinelle reste dévolu à Yohan Cabaye.
. Kondogbia s'invite au bal des milieux
Pour sa deuxième titularisation, le Monégasque s'est montré convaincant, à la fois dans son travail de pressing et de récupération du ballon, mais également par ses quelques incursions dans le camp adverse.
L'une d'elle a d'ailleurs conduit au second but des Bleus, avec sa subtile passe décisive vers Olivier Giroud. Preuve que le garçon de 22 ans a du punch mais aussi de la finesse.
D'un naturel réservé, le champion du monde des moins de 20 ans a fini par jouer décomplexé, "libéré" même selon Deschamps, et démontré qu'on pouvait compter sur lui dans l'entrejeu.
. Payet, une vraie alternative
Auteur d'un premier match plein pour sa 13e sélection, le Marseillais a surtout été le grand bénéficiaire du passage au 4-2-3-1, en étant placé en meneur de jeu axial, comme à Marseille où il brille assez souvent cette saison.
"C'est mon match le plus abouti en équipe de France", a-t-il estimé à raison. "Je me suis senti beaucoup mieux dans le jeu dans ma position favorite. Le +coach+ m'a justement demandé de jouer comme en club, ce qui m'a facilité la tâche."
En concurrence avec Mathieu Valbuena, l'habituel dépositaire du jeu français lorsque celui-ci s'articule dans un 4-3-3, Payet a les capacités pour bouleverser la hiérarchie, même si dans l'esprit de Deschamps c'est le système et l'animation qui déterminent le choix des joueurs.
. Lacazette, enfin libéré
Après sa prestation sans relief contre l'Albanie (1-1) en novembre, le meilleur buteur de Ligue 1 était attendu. "+Alex+ a bien répondu sur le terrain, il s'est adapté à un autre système. Ce but va lui faire du bien pour acquérir de l'expérience", a apprécié le sélectionneur.
Comme pour Fekir et Christophe Jallet, également sifflés par le public stéphanois, le contexte n'était pas évident. Mais Lacazette avait à coeur de marquer ce premier but en Bleu et a fait montre d'orgueil, ce qui ne fait jamais de mal pour exister au haut niveau.
Avant-centre axial à l'OL, il était cette fois positionné à droite de Giroud, avec lequel il a souvent bien combiné, tout comme avec Payet derrière eux. S'il parvient à encore s'affranchir des systèmes, il peut offrir de belles perspectives devant.
. Fekir, la belle promesse
Le bleu des Bleus était forcément attendu pour sa première semaine internationale, et force est de constater qu'il ne s'est jamais laissé submerger par une quelconque émotion, malgré l'emballement médiatique et les quolibets des spectateurs.
Le jeune homme de 21 ans a manifestement du caractère, mais il a surtout un bagage technique au-dessus du lot. A chacune de ses prises de balle, il a accéléré, percuté et on sentait qu'il pouvait se passer quelque chose.
"Si ceux qui sont là continuent d'être performants, je ne vais pas changer pour changer", a expliqué Deschamps. Fekir est évidemment concerné.