HISSÈNE HABRÉ OPTE POUR LE SILENCE DEVANT LA CAE
EXTRAIT POUR UNE AUDIENCE D’IDENTIFICATION

L’ancien président tchadien, Hissène Habré, qui s’est présenté hier matin à son audience d’identification, a été contraint par les éléments pénitentiaires à se rendre à la salle d’audience. Une méthode pour le moins radicale.
Face à la presse, Me Ibrahima Diawara, un des conseils de Hissène Habré, a indiqué que ce dernier a été extrait de sa cellule porté comme un « bébé » au siège des Chambres africaines extraordinaires (Cae).
« Il ne voulait pas s’y rendre et les éléments pénitentiaires l’ont pris dans les bras comme un bébé. Une fois arrivé sur les lieux, ils l’ont encore porté », a-t-il déclaré, avec amertume.
« Avec l’arrivée de la presse, les éléments pénitentiaires ne voulant pas paraître ridicules, ont alors fait appel au nouveau président de la Chambre africaine extraordinaire (Cae), le juge burkinabé Gberdao Gustave Kam. Celui-ci est descendu pour retrouver le prévenu au rez-dechaussée et a procédé à son interrogatoire d’identification.
Comme le prévenu Hissène Habré l’avait promis, il n’a répondu à aucune des cinq questions du juge. Habillé d’un turban blanc, il est reparti accompagné des gardes, les mains levées, pour saluer la foule qui scandait son nom.
Le procès de l'ancien Président tchadien s'ouvrira en juillet prochain devant la Cour d'assise des Chambres africaines extraordinaires (Cae). L’ancien président tchadien Hissène Habré est accusé de crimes d'assassinat sur des milliers de personnes et de torture systématique sur des citoyens tchadiens et même étrangers.
Le président Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire conduit par un de ses anciens collaborateurs, Idriss Déby Itno, encore au pouvoir à Ndjamena.