"J'AVAIS DÉCIDÉ DE PARTIR CETTE ANNÉE"
ALIOUNE SARR, PRÉSIDENT DU CNG

Lors d'une conférence de presse tenue hier, au salon d'honneur du stade Léopold Sédar Senghor, le président du Comité national de gestion de la lutte (CNG), Alioune Sarr, est revenu sur beaucoup d'aspects de l'actualité de la lutte. Il a révélé vouloir quitter son poste.
"L'intérêt des protège-dents"
"Le CNG gère au Sénégal toutes les formes de lutte. La lutte avec frappe survit. D'ici à juillet, nous aurons les plus belles affiches. Le port des protège-dents a beaucoup fait grincer de dents au début, mais maintenant, les gens acceptent son intérêt et son utilité. Un petit bémol : dans le constat, on n'a pas l'impression que les coaches et les présidents d'écuries comprennent l'intérêt de ces objets. Puisque ce sont les coaches qui gèrent les protège-dents, j'ose espérer que les lutteurs ne se les passent pas. Nous ne cesserons d'insister sur les tenues traditionnelles, notamment le fameux "ngemb" (page noué autour des hanches). Ce n'est pas simplement un cache-sexe, mais c'est toute une culture transmise et qui est revalorisée à travers les "ngemb".
"Un tournoi pour déterminer le meilleur"
J'avais décidé de partir cette année, mais le ministre des Sports m'a fait comprendre que c'était dans l'intérêt du pays que je reste. Donc en bon patriote, l'intérêt national prime sur l'intérêt personnel. Je salue la venue des télévisions dans l'arène avec la Tfm et la Rdv. Le tournoi de la Rdv est un tournoi de très grande valeur. Pour moi, c'est une excellente chose, qu'on a toujours voulu faire accepter et on n'y est jamais arrivé. Quand la presse insiste sur le titre de roi ou de prince à partir d'un seul combat, cela pose problème pour un sportif. On est champion quand on est le meilleur sur une période, mais pas sur une seule manifestation. Cela nous a valu le courroux de la part de ceux qui ne voulaient pas comprendre que le comité n'a jamais adhéré à ces titres. Je me suis dit pourquoi pas les dix meilleurs dans une saison ne se regrouperaient pas dans un tournoi pour déterminer le meilleur. Le tournoi de la Rdv est une première sur ces 20 dernières années et il pourra déboucher sous peu sur un tournoi beaucoup plus élargi. Pourquoi pas une grande journée, l'équivalent d'un grand carnaval de Rio au Sénégal au tour de la lutte ? Ou un week-end où les grands ténors se retrouveraient pour un tournoi de lutte traditionnelle sans frappe ? C'est là qu'on connaîtrait la technicité des uns et des autres. Si tous ces grands champions acceptaient (de se frotter) un après-midi à Demba Diop ou à Léopold Sédar Senghor pour un tournoi de lutte traditionnelle, là, on pourrait parler de champion.
"Problème entre écurie Fass et Gris Bordeaux"
Pour le problème opposant Gris Bordeaux de l'écurie Fass au promoteur Aziz Ndiaye, nous avons reçu une première correspondance du promoteur. Il nous a fait savoir qu'il voudrait faire un face-à-face à Kaolack entre Gris Bordeaux et Tyson à l'occasion de son gala de lutte pour faire la promotion de cette affiche. Au même moment, Fass nous a envoyé une correspondance pour dire que cela ne fait pas partie du contrat qu'ils ont signé avec le promoteur et que l'écurie ne répondrait pas à Kaolack. Tout ce que le comité peut dire, c'est que des mésententes se sont toujours passées dans notre dos, cela n'a jamais été fait à notre niveau, donc nous ne pourrons directement intervenir. Les camps doivent se rapprocher pour trouver un consensus.
"Le Stade Demba Diop est omnisports"
Je suis tombé accidentellement sur un commentaire à la télé sur l'utilisation du stade Demba Diop par la lutte. Moi, ancien sportif, ancien médecin du sport, président de fédération depuis quelques années, j'ai toujours fait comprendre que le sport est un facteur qui rassemble, mais pas qui divise. Le football n'est pas le seul sport qu'on doit respecter. Au contraire, nous sommes dans un pays où les moyens sont limités, donc les stades ne doivent pas être utilisés que par le football. C'était (dit de manière) assez violente et ce promoteur du stade s'est attaqué aux dirigeants de ce sport. Demba Diop est un stade omnisports. Le sport est une école qui ressemble, c'est un endroit où on apprend aux gens à rester dignes, humbles et à partager. C'est le donner et le recevoir, pas le cloisonnement des choses. L'union fait la force. On ne peut répondre aux états d'âme d'un entrepreneur, cela n'engage que lui.
"Pourquoi Luc Nicolaï a une licence"
Le Comité national dit clairement que tout citoyen qui perd ses droits ne peut pas obtenir une licence quelconque à notre niveau. Luc Nicolaï n'est pas condamné, l'appel suspend la condamnation et le jugement n'est pas encore fait. Est-ce qu'on peut le priver de ses droits dans ce cas ? Si l'appel le condamne, sa licence sera retirée. Assane Ndiaye n'a pas de licence d'une nouvelle structure au sein de notre entité. Vous savez tous pourquoi la justice l'a interpellé. Mais au-delà de cela, le Comité l'a sanctionné par rapport à nos règles parce que des documents du Comité national ont été falsifiés. Peut-être qu'on devait même aller plus loin. Il est suspendu et ne peut plus avoir de licence. Si d'autres l'ont fait à son nom, nous n'avons pas de preuves."