L’ETAT SIGNE UN ACCORD AVEC LES ACTEURS DE LA FILIÈRE RIZ
RÉDUCTION DES IMPORTATIONS

En procédant hier, à la signature du protocole d’accord, pour la commercialisation du riz local, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, a rassuré les producteurs de l’appui de l’Etat, mais aussi, invité les populations à faire la promotion du consommer local.
«La question de la commercialisation devra nécessairement être réglée en amont, car les exigences du marché d’aujourd’hui prouvent qu’il faut bien vendre avant de produire », a soutenu, hier, le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme, Alioune Sarr. Le protocole d’accord qui a été signé permettra, selon le ministre, de réguler les importations du riz au Sénégal et d’aménager un marché tourné vers l’offre locale.
Le protocole précise les engagements et les obligations des différentes parties en l’occurrence les importateurs, la Saed, la Bnde, et les riziers. De l’avis de M. Sarr, du respect des engagements de chaque partie dépendra la réussite du mécanisme qui sera profitable à tous les acteurs.
Rappelant l’ambition de l’Etat d’atteindre l’autosuffisance en riz, en 2017, grâce à une production de 1,6 millions de tonne de riz paddy, soit l’équivalent de 1 million de riz blanc, le ministre a souligné que les importateurs distributeurs de riz se sont engagés à accompagner l’Etat. Déjà, a indiqué M. Sarr, le comité technique regroupant l’ensemble des acteurs a matérialisé les engagements pris par les différentes parties, dans le protocole d’accord, signé le 30 janvier 2015 à Saint-Louis, pour l’écoulement du stock en souffrance dans les rizeries, évaluées à 8400 tonnes.
Près de 2160 tonnes (équivalent à 485 millions de FCfa) qui étaient déjà certifiées conformes par une tierce partie ont été payées et enlevées. Les commerçants ont partagé le stock résiduel estimé à 3375 tonnes. Il a, par ailleurs, souligné que le marché du riz sénégalais, estimé à plus d’un million de tonne par an, constitue le plus grand marché des produits alimentaires en volume au Sénégal.
Pour cette année, le quota des importations est fixé à 500 000 tonnes. Ce quota sera réduit à la baisse au fur et mesure que la production nationale va augmenter.
De l’avis du ministre, avec un chiffre d’affaires annuel de près de 200 milliards de FCfa, l’option de régulation des importations est synonyme de croissance économique, de création d’emplois, de souveraineté alimentaire et de stabilité sociale.
De l’avis du ministre, les fortes productions attendues durant les prochaines campagnes de saison chaude et pluviale nécessitent une bonne planification des conditions de mise en marché. C’est pourquoi il a invité les banques à s’inscrire dans la dynamique de la Banque nationale de développement économique du Sénégal (Bnde), mais aussi, a demandé aux populations de consommer le riz local qui, comparativement au riz importé, a une qualité organoleptique et nutritionnelle sans commune mesure.
Pour sa part, le directeur général de la Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal (Saed), Samba Kanté, a ajouté que leur structure va apporter son soutien technique aux producteurs.
Du côté de l’Unacois/Jappo, le président Idy Thiam a invité le gouvernement à respecter ses engagements. «La balle est désormais dans le camp des producteurs », estime M. Thiam.
Le président du Comité interprofessionnel du riz (Ciriz), Saliou Sarr, a exhorté les producteurs à produire du riz en quantité et en qualité pour le vendre aux industriels. Le secrétaire général de la Bnde, Moustapha Diop, a indiqué que la banque est disposée à prêter de l’argent aux producteurs pour un taux d’intérêt de 7%. «La Banque a accepté de sortir un financement de 864 millions pour soutenir les producteurs.
Cette démarche est nouvelle », a-t-il avancé. Le secrétaire général de l’Unacois/Jappo, Ibrahima Lo, a qualifié d’historique cet accord signé. A son avis, les 200 milliards de FCfa que l’Etat dépensait, chaque année, pour l’importation du riz seront désormais orientés vers des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé, etc.