L'ÉTAT INVITÉ À DE "LARGES CONCERTATIONS" AVEC LES ACTEURS DU SECTEUR

Dakar, 7 avr (APS) - L'Association des cadres de la Sonatel (ACSON) a invité, mardi à Dakar, le gouvernement à "de larges concertations" suite à la décision des pouvoirs publics de mettre fin à la phase expérimentale de la 4G, en attendant de meilleurs opportunités pour l'exploitation de cette technologie correspondant à la quatrième génération des standards de la téléphonie mobile.
S'exprimant au cours d'une conférence de presse, son président, Demba Diarra Mbodj, a invité l'Etat à créer "le plus rapidement possible" un cadre d'échanges à travers une Journée de concertation nationale des télécoms pour l'émergence du secteur, de concert avec les opérateurs et les acteurs concernés.
"Nous affirmons que la Sonatel n'a jamais été consultée par l'Etat du Sénégal pour une offre autour de la licence 4G (…), il aurait fallu, pour pouvoir transmettre une offre, que l'Etat communique un cahier des charges qui définit notamment les obligations de couverture géographique, etc., ce qui n'est pas le cas", a-t-il déclaré.
Dans une interview parue dans l'édition de mardi du quotidien L'Observateur, le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdoul Kane a fait part de l'option de l'Etat "de s'attacher les services d'un cabinet d'expertise international les jours à venir", après la fin de la phase test, précisant qu'un appel d'offres "sera lancé pour accompagner l'Etat dans l'exploitation de cette licence".
De façon globale, "les opérateurs ont fait des offres qui tournent autour de 26 milliards de FCFA. Et cela nous parait insuffisant, mais l'étude nous permettra d'avoir tous les éléments nécessaires pour voir la meilleures option", dit-il.
Donnant l'exemple du Maroc, le ministre des Postes et des Télécommunications signale qu'au-delà de l'offre financière, les opérateurs du royaume chérifien "ont prévu une enveloppe de 85 millions de dollars (environs 42,5 milliards de F CFA) pour le réaménagement des stades".
"C'est pourquoi nous espérons que les opérateurs feront de même au Sénégal pour appuyer l'Etat dans la politique d'aménagement du territoire", poursuit Yaya Abdoul Kane.
Selon le président de l'association regroupant les cadres de la Sonatel, "tous les benchmarks démontrent qu'on ne peut pas comparer le prix d'attribution des licences ou autorisations d'un pays à un autre sans tenir compte de la population et de la richesse du pays".
"Au Maroc, la contrepartie financière des fréquences 4G attribuées par le régulateur marocain (ANRT) aux trois opérateurs est de 188 millions d'euros, soit près de 123 milliards de FCFA", a indiqué Demba Diarra Mbodj.
Mais le Maroc fait 33 millions d'habitants et son PIB par habitant est 3,3 fois supérieur à celui du Sénégal, a fait valoir le président de l'ACSON.