L’AS DE LA CHRONIQUE
NINA PENDA FAYE, JOURNALISTE
Pur produit du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), Nina Penda Faye est un modèle de réussite pour la jeune génération de journalistes dans la sphère audiovisuelle sénégalaise.
Depuis l’entame de la deuxième saison de l’émission généraliste ‘’Le grand rendez-vous’’ sur la 2Stv, au mois d’octobre dernier, la présence de Nina Penda Faye, sa nouvelle chroniqueuse, est remarquée sur le plateau. Au-delà de la perspicacité de ses interventions, le charme naturel et la simplicité féminine qu’elle dégage séduisent le public abonné à l’émission présentée par Alioune Ndiaye. Ancienne productrice extérieure de Radio Sénégal, Nina n’a pas hésité à quitter ses fonctions de Directrice des programmes à Convergence FM, pour relever le défi de la télévision.
La passion pour le journalisme de cette Sérère, native de Ndiaganiao, découle d’une ambition nourrie depuis le début des ses études secondaires au lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar. Elle fait partie d’une génération de bacheliers qui avaient choisi de passer le concours d’entrée au CESTI, en 2000.
’’Je me suis préparée au concours du CESTI et Dieu a fait que je figurais parmi les dix-huit Sénégalais retenus sur plus de mille cinq cents candidats, pour l’année 2000-2001’’, confie humblement Nina, dans le salon de son domicile. En remplissant le formulaire du CESTI, Nina avait opté pour la télévision. Mais, à l’issue de sa première année, Lamine Touré, son professeur qui avait décelé chez son étudiante d’autres qualités, dont une diction parfaite, la persuada de faire de la radio. Elle suivit les conseils de son professeur et orienta sa formation vers la radio. Sortie de la promotion 2004, Nina débuta sa carrière de journaliste par la presse écrite, avec un stage à l’Agence de presse sénégalaise (APS). ’’Notre professeur de presse écrite nous avait dit combien il était important de commencer par l'écriture d'agence. Parce que l’Agence de presse sénégalaise est la matière première d’un journaliste. Et c'est de là que partent toutes les informations’’.
En 2002, Lamine Touré, son ancien professeur de radio au CESTI, l'intégra à Dakar FM, avant que Nina ne fasse son stage professionnel à Radio Sénégal. ''Après mon stage à Radio Sénégal, Seynabou Kor, la Directrice de l'époque, m'avait demandé de rester. C'est ainsi que je suis devenue productrice extérieure, pendant trois ans'', rapporte-t-elle. Après avoir vécu une expérience professionnelle riche à la RTS, Nina Penda Faye débarqua sur les ondes de la radio Nostalgie. Pendant dix-huit mois, elle apprit à faire de la production, en dehors de ses activités de journaliste, grâce à un programme avec le service de coopération de l'ambassade de France à Dakar qui soutenait l'une de ses émissions. Tous les mois, elle consacra une émission à la coopération entre le Sénégal et la France. Cette expérience lui permit d'obtenir une bourse pour aller suivre une formation d'animation radio à l'École supérieure de journalisme de Montpellier, avec une expérience à Radio France Bleu Drôme Ardèche, à Valenciennes, au Sud de la France en 2006. Une année plus tard, elle quitta Nostalgie pour travailler avec Michel Diouf à Première FM de Madiambal Diagne. En 2008, Nina retrouva Lamine Touré, son ancien professeur, à Convergences FM où elle fut nommé chef de desk, directeur des programmes et directrice, pendant deux ans.
''Les médias et les conflits'', est le projet sur lequel Nina Penda Faye a travaillé, en compagnie d’Eugénie Rokhaya Aw, il y a deux ans. Depuis octobre 2013, elle est chroniqueuse pour l'émission hebdomadaire ''Le grand rendez-vous''. Mamadou Thior, qui fut son encadreur à la RTS, témoigne :''Il y a bientôt dix ans que j'ai encadré Nina Penda Faye. Elle venait d'arriver du CESTI. Elle devait faire son stage obligatoire. Personnellement, je l'ai toujours connue, comme une vraie battante et une femme entreprenante. A l'époque, elle aimait beaucoup la culture, qui l'intéressait. Et je me rappelle très bien qu'elle avait fait une très belle couverture sur le décès de Feu Ndongo Lô. Elle avait dit son reportage avec beaucoup d'émotion. C'est ça le journaliste. Il faut juste savoir comment s'y prendre. C'est une dame qui a très tôt su ce qu'elle voulait faire. Elle surtout su placer son pion, pour s'affirmer. Malgré sa jeunesse dans le métier, elle a très tôt su se responsabiliser au niveau de la radio panafricaine. Tout ça est à son actif. C'est quelqu'un qui veut toujours découvrir, en allant vers les autres. C'est aussi ça un bon journaliste. Il faut être très curieux dans le métier et Nina l'est. En termes de qualité humaines, c'est une forteresse''.
Une fille de caserne
Née sous le signe du capricorne, le 15 janvier 1979, Nina Penda Faye est une Sérère pur jus qui maîtrise bien le dialecte de ses parents. Dès l'âge de deux ans, elle quitte son village natal de Ndiaganiao pour suivre son père, un gendarme affecté à la Légion de gendarmerie de Mbao, dans la banlieue dakaroise. Nina va passer vingt années dans les casernes, aux basques de son Pierre Faye de père,
qui a servi durant seize années dans la garde rapprochée du Président Abdou Diouf. Après Mbao, la famille dépose ses valises à la caserne du Front de terre. Nina est inscrite à l'école privée catholique Notre Dame de Liban où elle passe tout son cycle primaire. Ensuite, elle est orientée au collège d'enseignement moyen de Grand-Yoff sur demande de ses parents, après l'entrée en sixième. Le Bfem en poche, Nina découvre l'enseignement secondaire au lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar où elle décroche le Baccalauréat.