L’APR S’AGITE, MACKY RESTE CONSTANT
DEBAT SUR LA REDUCTION DU MANDAT PRESIDENTIEL
Le débat sur la réduction du mandat présidentiel refait surface dans l’espace politique, avec les sorties controversées du parti présidentiel, à savoir l’Alliance pour la République (Apr). Si d’aucuns estiment que Macky Sall doit revenir sur son engagement, d’autres en revanche, soutiennent le Chef de l’Etat, dans sa volonté de ne pas se dédire sur le quinquennat promis aux sénégalais. Du côté de certains analystes politiques, notamment Moustapha Samb et Ndiaga Sylla, la constance de Macky Sall sur sa détermination à respecter son engagement ne laisse apparaitre aucun doute sur un possible «wax waxeet».
La polémique sur la réduction du mandat présidentiel, de 7 à 5 ans par voie référendaire, refait surface au sein même du parti présidentiel, à savoir l’Alliance pour la République (Apr). Si certains camarades et collaborateurs du président Macky Sall, notamment Moustapha Cissé Lô et Jean Paul Dias, estiment que le président doit revenir sur son engagement, d’autres en revanche, comme Abdou Mbow et Moustapha Diakhaté, soutiennent le Président dans son engagement de faire un quinquennat. Un débat remis au goût du jour alors qu’à moult sorties, Macky Sall a toujours réitéré sa volonté de respecter son engagement pris devant le peuple sénégalais.
Si les positions contradictoires des partisans même du président peuvent porter à confusion chez certains observateurs, tel n’est pas le cas pour Moustapha Samb, professeur au Cesti, non moins analyste politique. De l’avis de M. Samb, «les positions individuelles des partisans et camarades de parti du président n’engagent personne. Ce sont des gens qui disent ce qu’ils pensent et ça ne peut pas influencer le cours des choses». Pour lui, le comportement du président sur la question, à savoir son discours univoque, cohérent et très engagé sur cette logique, n’offre pour le moment aucun doute possible sur une reculade sur l’engagement. Il y aurait pu avoir des suspicions «si par exemple le président avait émis un discours qui va en porte-à-faux ou qui sème le doute par rapport à la tenue de cet engagement», soutient-il. Il a ainsi trouvé normal qu’il y ait dans un parti des gens qui dégagent des positions «extrémistes».
Une position qui semble rejoindre celle de Ndiaga Sylla, consultant et analyste politique, qui a trouvé qu’il est normal que «compte tenu des enjeux, que certains collaborateurs du président de la République, relativement aux chantiers qu’il a ouverts, avec notamment le Pse, trouvent qu’il ne serait pas du tout logique que le président procède à la réduction de son mandat avant de pouvoir cueillir les fruits de cet émergence».
A l’en croire, leur position est aussi fondée sur le fait que, du point de vue juridique, le président est élu pour un mandat de 7 ans. Toutefois, M. Sylla a estimé «qu’aujourd’hui les choses semblent se préciser d’autant plus que le président a annoncé la tenue de ce référendum au mois de mai 2016».
Ce qui rejoindrait d’ailleurs, selon lui, la position que lui même a tenu à l’époque, sur la nécessité de se pencher dans les meilleurs délais sur la question fondamentale de la réforme des institutions.
Cependant, le frère de Talla Sylla est d’avis qu’il ne serait pas judicieux d’amener les sénégalais à se prononcer uniquement sur la réduction ou non du mandat présidentiel. Pour lui, il faudrait, pour permettre aux sénégalais de se prononcer sur plusieurs questions, y intégrer la question du renouvellement du mandat. «Si on se lançait dans cette perspective du mandat unique, cela allait non seulement permettre au président de ne plus se focaliser dans une dynamique politique, mais aussi cela allait permettre une certaine stabilité, ne serait ce que par rapport à la réduction du nombre d’élection», a-t-il suggéré.