L’ISLAMOLOGUE ABDOUL AZIZ KÉBÉ APPELLE LES MUSULMANS À S’OUVRIR AUX AUTRES CULTURES
CONFÉRENCE SUR «L’ISLAM ET LE VIVRE ENSEMBLE»

L’Ifan Cheikh Anta Diop a organisé hier, jeudi 4 juin, une conférence sur «L’Islam et le vivre ensemble: défis théologiques, sociopolitiques et scientifiques contemporains». Animée par l’islamologue Abdoul Aziz Kébé de ladite université, Cheikh Guèye d’Enda Tiers-Monde et Rachid Yassin de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, l’initiative entre dans le cadre des Rencontres de langues, cultures et sociétés (Relacs) de l’Ucad.
Le monument de la renaissance a abrité une rencontre sur le thème «L’Islam et le vivre ensemble : défis théologiques, sociopolitiques et scientifiques contemporains» à l’initiative de l’Ifan de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Occasion pour les différents animateurs de la conférence, de relever que la religion musulmane doit s’ouvrir aux autres communautés religieuses pour une meilleure cohabitation sociale.
Selon, l’islamologue Abdoul Aziz Kébé de l’Ucad, interrogé par nos confrères de l’Agence de presse Sénégalaise (Aps) «ce qui nous (les musulmans-ndlr) manque aujourd’hui, c’est cette reconnaissance de la communauté d’autrui, la reconnaissance de la religion d’autrui et cette volonté de considérer que la religion musulmane est la religion dominante», a souligné l’ancien chef du département d’arabe de l’Ucad. Et de poursuivre: «cette reconnaissance, le Prophète de l’Islam, Mohammed (Psl) l’a démontrée de manière symbolique lorsqu’il avait accepté que des non musulmans entrent dans sa mosquée et font des offices».
Pour le professeur Kébé, la reconnaissance de l’autre, la reconnaissance de sa croyance va de la nécessité de respecter la religion de l’autre mais également de faire respecter la mienne. Aussi, a-t-il rappelé que «la reconnaissance de l’identité et du droit de l’autre sont les fondements que nous avons vu dans la vie du Prophète (Psl)». Le professeur Kébé a, en outre, dénoncé une «exagération des identités secondaires» au détriment de l’identité qui nous est commune. «Il y a une identité originelle qui est l’identité humaine. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est comme si l’Islam est un obstacle (…)».
Il a également déploré le fait qu’un tel comportement relève d’une sorte de complexe de supériorité que les musulmans ont sur les autres. Avant de faire remarquer que, pour lui, les religions sont en passe d’être transformées en un outil de conquête et de conservation de pouvoir. «Lorsqu’on transforme les religions en facteur d’accès de conquête de pouvoir et de conservation de pouvoir, on met en avant le complexe de supériorité qui dit que c’est moi qui doit dominer l’autre au lieu de revenir à l’esprit originel qui est de partager la terre et respecter la diversité», a-t-il analysé dans l’Aps.