LA CHORALE SAINT-PIERRE JULIEN EYMARD A TOUT D’UNE GRANDE
PRESTATION À LA PAROISSE SAINT-JOSEPH DE MÉDINA
Cette formation crée en 2006 a livré samedi soir son concert annuel à la Paroisse Saint-Joseph de Médina. Chorale à la composition hétéroclite, Saint-Pierre Julien Eymard a offert au public une prestation de grande qualité en prenant le soin d’y associer la crème du genre en invitant ses jeunes consœurs.
Bientôt dix ans que l’ensemble Saint-Pierre Julien Eymard existe, depuis lors elle commence à se faire un nom parmi ses aînées. Sa singularité repose en partie sur son caractère cosmopolite, composée en minorité de Sénégalais, elle compte une majeure proportion de ressortissants d’autres pays d’Afrique.
Par cette identité multiple, elle explore largement un répertoire linguistique et musical qui brasse les cultures du continent. Portée par la jeunesse de son histoire et de celle de ses choristes, l’ensemble ne craint pas d’innover et le spectacle donné samedi était à tous points de vue réjouissant et gage de vitalité pour ce genre musical toujours plébiscité.
Le fait de se produire en plein air sur un simple podium désacralise un peu le cadre, mais n’en dissout pas pour autant la ferveur liturgique. Telle une montée en puissance, passé les solos d’introduction, les chants classiques comme la première en chemin emportent les cœurs à mesure que les instrumentistes se joignent au chœur.
Empruntant la culture ashanti jusqu’à celle afrikaaner, la chorale s’essaye à des langues peu communes. Au service de la polyphonie, l’ensemble cède le podium à ses homologues de la jeune chorale Julien Jouga. Drapés d’un boubou à la «Macky Sall», ils gratifient le public de chants de facture plus classique en diola et wolof.
Plus orthodoxe, l’effet n’en demeure pas moins diablement efficace. L’ambiance dans la paroisse monte d’un cran pour laisser la chorale Saint-Martin de Porres dérouler qui avec son chant en bété et diadaa de la Côte d’Ivoire, ainsi que leurs danses chaloupées ont la barre haute. La dernière partie du concert offre une ambiance surchauffée à la chorale Saint-Pierre Julien Eymard pour conclure en toute beauté.
Avec son Yalla Suman, la «légion étrangère» des chorales dakaroises frappe fort. Ce chant wolof de grâces et louanges à Dieu trouve son public avec son refrain entêtant. La danse prend le pas à la fin du concert et c’est tout une partie du public qui vient communier devant le podium dans une farandole enfiévrée