LA CITÉ-DORTOIR QUI MANQUE DE TOUT OU PRESQUE...
PARCELLES ASSAINIES
Déficit d'éclairage public, vétusté des réseaux d'assainissements, coupures d'eau et d'électricité, promiscuité d'habitats, ensablement, manque d’hôpital, insécurité, drogue en circulation, etc., sont entre autres maux dont souffrent les Parcelles assainies et ses habitants. Et ce, depuis plusieurs années.
Créée depuis 1970 et érigée en commune d'arrondissement le 30 août 1996, la collectivité locale des Parcelles Assainies souffre encore d'un manque certain d’infrastructures. Une situation qui s'explique par le déficit d'éclairage public, la vétusté des réseaux d'assainissements, la coupures d'eau et d'électricité récurrentes, la promiscuité dans l'habitat, l'ensablement, le manque d’hôpital, le “petit” banditisme, etc.
“Les dysfonctionnements du milieu méritent d’être corrigés de manière urgente à partir du plan communal de développement ou d'un plan intercommunal de développement”, a expliqué Moussa Diallo, président de la fédération des résidents des Parcelles Assainies et environs. “Les effets conjugués de ce mal-développement ont pour conséquences : une paupérisation grandissante, la dégradation du cadre de vie et d'environnement, la propagation des maladies, la recrudescence de l'insécurité”.
Vétusté des réseaux d'assainissements
Un constat général : les stations d'épuration de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS) sont en état de dysfonctionnement permanent et exposent les populations aux problèmes sanitaires. “L'insalubrité imputable aux eaux usées et aux ordures ménagères constituent une menace pour les populations, faute d'une véritable politique de santé et de plan local d'hygiène. Ce manque d'hygiène provoque la prolifération des moustiques, mouches, cafards et autres insectes”, a martelé M. Diallo. “L'explosion démographique locale enregistrée ces dix dernières années a eu un impact négatif sur la gestion du cadre de vie du fait de la défaillance permanente et incontrôlée des systèmes d'évacuation des eaux usées et de drainage des eaux de ruissellement, sans compter la dégradation de la voirie, le dysfonctionnement des structures de santé.”
Démarrage d'un plan d'investissement communal
Sur toutes ces questions, le maire Moussa Sy, membre du Parti démocratique sénégalais (PDS), a tenté d'apporter des réponses pour calmer les inquiétudes et récriminations des populations et de ses adversaires politiques. A cet égard, il a suggéré que “les dysfonctionnements notés au niveau des Parcelles assainies (soient) corrigés de manière urgente à partir du plan communal de développement ou d'un plan intercommunal de développement.”
Invité d'honneur d'une rencontre organisée par Mansour Sy Jamil, président du mouvement pour la refondation nationale Bès du niak, le responsable libéral a rappelé les investissements prévus. “La mairie a démarré un plan d'investissement communal en rapport avec la mairie de Dakar. Ce plan permettra de régler les problèmes que rencontre notre localité”, avant de conclure.
“En collaboration avec la mairie de Dakar, 70 millions de francs Cfa ont été destinés à l’éclairage public ; un projet de 8 milliards est prévu pour la construction d'un nouveau stade aux Parcelles Assainies et un budget de 680 millions pour la construction d'un hôpital et le bitumage de certaines routes”. Il ajoute que “15 millions de francs Cfa sont destinés chaque année à la subvention des ASC”, avant d'inviter les populations à la culture d'une nouvelle gouvernance et de citoyenneté.
Cinq ans de gestion PDS : Le bilan du maire Moussa Sy en questions
La bataille des Parcelles Assainies aux élections locales du 29 juin (si elles ont lieu) sera rude entre le Parti socialiste (PS), l'Alliance pour la République (APR), le Mouvement pour l'action et la citoyenneté (MAC) de l'artiste Demba Dia, tous trois dans la mouvance présidentielle, et le maire sortant, Moussa Sy s'il reste encore au Parti démocratique sénégalais (PDS). A cette occasion, EnQuête pose un premier débat sur le bilan de l'édile libéral à travers certaines réalisations, tout en avançant que l'issue des joutes pourrait bien être tributaire des alliances sur le terrain.
Il y’a un air de bilan qui souffle dans la commune des Parcelles Assainies. Des hommes politiques et des notables locaux s'attaquent sans concession au bilan des cinq (5) ans du maire Pds, Moussa Sy.
“Bilan inexistant”
Selon le secrétaire général adjoint de la 11e coordination B du Parti Socialiste (PS), le bilan du futur maire sortant est “extrêmement négatif”. “Inexistant même”. Pour Mamoudou Wane, le débat est clair à ce niveau : “La commune des Parcelles Assainies n’a pas connu d’avancée aux plans Environnement, Éducation, Sport, Santé...” entre autres secteurs.
“Les jeunes parcellois ont été privés des aires de jeux avec le stade municipal qui est fermé depuis plus de 8 mois. La mairie nous parle de l’entrepreneur qui n’a pas respecté le cahier de charges qui a été dégagé. Et qu'un autre entrepreneur devrait même commencer les travaux incessamment, mais jusqu’à présent, rien de concret. Les jeunes étaient obligés de jouer les Navétanes au stade Demba Diop ou à Cambérène”, a-t-il dit.
“Très mauvaise gestion”
Le ton de la diatribe est le même à l'Alliance pour la République (APR). Selon Djibril Bâ, coordinateur adjoint de la coordination des cadres républicains des Parcelles Assainies, “la collectivité est très mal gérée par le maire” au regard de nombreux problèmes qui empoisonnent le quotidien des parcellois, en particulier au plan des infrastructures routières.
“La route du croisement 22 allant vers l'école Dior, l’Eglise et les Sapeurs-pompiers est impraticable. De même que celle qui quitte l’Eglise pour la Case et le croisement Cheikh Béthio. Une autre située sur la corniche vers les unités 15 et 19 cause beaucoup de soucis aux usagers et ce, depuis la création des Parcelles Assainies. Sans compter celle, défectueuse, qui quitte la Police des Parcelles en passant par l’unité 21 jusqu’à l’école Dior”, détaille le membre du parti présidentiel. Qui ajoute à ce tableau “sombre” le casse-tête de “l’assainissement et des refoulements des eaux, en hivernage comme en saison sèche”.
Sur un autre registre, le socialiste Mamoudou Wane s'émeut du fait que le centre social créé par Mamadou Diop dit “Diop le maire” soit “en voie de fermeture”. “Il est dans un état défectueux (car) le maire (Moussa Sy) ne veut pas entretenir ces biens-là”, dit-il. A ce niveau, c'est le déficit de négociation frappant le maire qui l'indispose. “Voilà un an, les marchés n’ont pas payé de patentes du fait de la rupture de dialogue entre le maire et des commerçants. Moussa Sy voulait imposer sa loi et les commerçants se sont rebellés contre lui. Au moment où je vous parle, le marché de l’unité 14 est toujours confronté à ce problème-là. Je pense que Moussa Sy ne sait pas faire de la politique. Parce que quand on veut mettre en œuvre des mesures, le minimum incontournable est qu’on se concerte avec les acteurs”, fustige Wane.
Pour l'apériste Djibril Bâ, “la collectivité locale devrait pourvoir insérer les jeunes dans la création de projets d’avenir tout en les aidant à disposer d'aires de jeux fonctionnels, et soutenir les femmes à trouver des financements pour leurs activités génératrices de revenus”. Soulignant que sur le plan de l’éducation, “beaucoup d’efforts restent à faire”, il rappelle que c'est sous l'ancien maire Mbaye Ndiaye, aujourd'hui ministre d'Etat et directeur des structures de l'Apr, que “les Parcelles Assainies ont acquis l’école de la municipalité ainsi que des infrastructures dont le marché, l'église, le marché Dior, le marché Gueule-tapée”. A son départ, “tous ces acquis-là sont tombés à l’eau”, dit-il avec regret.
Perspectives locales
Les élections locales du 29 juin 2014 seront l'occasion pour les acteurs politiques de proposer des solutions diverses et globales aux populations des Parcelles. Pour l'instant, c'est un peu la foire aux promesses et bonnes intentions.
“Si Dieu nous aide à remporter les Parcelles Assainies pendant les élections locales, indique Djibril Bâ, nous en ferons une collectivité locale moderne en mettant l’accent sur l’aménagement d'espaces de détente pour les jeunes, mais aussi un lieu d'émergence pour l'artisanat et les artisans, pour la lutte et les lutteurs”. Dans l'agenda aussi, “un grand stade fonctionnel” pour “prendre en charge les préoccupations des jeunes de la localité”, la “construction de cantines et de restaurants sur les (longues) plages (de la commune)”, annonce ce cadre de l'aéronautique civile. “Nous allons aussi utiliser nos relations avec nos partenaires européens pour investir dans la commune des Parcelles Assainies et aider les jeunes à trouver du travail, à travers le projet porté par l’agence d'assistance à la sécurité de proximité.”
Du côté du Parti socialiste, les jeux sont faits en ce qui concerne le maire sortant. “Moussa Sy a failli dans beaucoup de domaines, de la sécurité à l'environnement en passant par les infrastructures”, indique Mamoudou Wane. Toutefois, il appartient aux instances dirigeantes du parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng de donner les indications futures en terme de prise en charge du changement aux Parcelles Assainies. “En terme de propositions, nous sommes en train de discuter à l'interne des modalités de mise en place d'une alternative crédible au service des populations”, explique Mamoudou Wane.
Mamadou Sall (Mouvement pour l’Action et La Citoyenneté, MAC) : Le bilan de Moussa Sy ? Des agressions contre des hommes et des femmes
“Nous pouvons dire que le bilan du maire actuel des Parcelles Assainies est quasi inexistant. Pour parler de bilan, il faudrait énumérer des réalisations à l’actif de l’équipe municipale. Et de 2009 à maintenant, ce qu’on a constaté est que le maire Moussa Sy est passé complètement à côté des raisons pour lesquelles il a été nommé. Encore qu’il a obtenu la mairie sur un plateau d’argent. Tout le monde garde en souvenir les circonstances de son élection. C’est pour cela que nous ne sommes pas surpris aujourd’hui de voir qu’il a produit un bilan totalement négatif.
Aujourd'hui, les Parcelles Assainies manquent de tout dont l’éclairage public : pas plus tard qu’avant-hier (lundi), un meurtre a été perpétré à l’Unité 8 à cause d’un manque criard d’éclairage public. Le maire a eu également son propre dossier devant la justice pour agression et menace de mort contre un ex-agent municipal. Voilà son bilan ! (...) Il est en train de vendre du vent aux populations. Il s’agite pour montrer qu’il a bien travaillé alors qu’il n’a rien fait. Son bilan se résume à des agressions, insultes vis-à- vis des hommes et des femmes de la localité.”
“Nos propositions”
“(...) Je ne peux pas dévoiler (notre) programme, mais il y a des possibilités d’occuper les jeunes à travers des emplois salariés ou des emplois temporaires. Comme par exemple créer des unités de nettoyage de véhicules automobiles, des salons de coiffure pour hommes. Nous avons déjà réalisé l’écurie Rock Energie pour permettre à des jeunes qui veulent pratiquer la lutte d’accéder facilement à notre sport national, afin d'en tirer leur gagne-pain.”