LE SÉNÉGAL EN LEADER
CLASSEMENT DES BUSINESS SCHOOLS EN AFRIQUE
Dans sa Déclaration de politique générale (Dpg), le Premier ministre a évoqué brièvement la situation de l’enseignement supérieur au Sénégal. Elle a évoqué les projets phares concernant l’enseignement supérieur public à travers, entres autres, le démarrage de l’université virtuelle, l’ouverture en 2016 de la deuxième université de Dakar et de l’université du Sine Saloum à Kaolack, l’ouverture dés 2015 des centres délocalisés des universités dans l’intérieur du pays et la mise place du réseau des Instituts supérieurs d’enseignement supérieur (Isep).
A aucun moment, l’enseignement supérieur privé n’a était cité alors que dans le même temps, dans le palmarès Jeune Afrique 2013, paru le 27 octobre dernier, figurent en bonne place quatre business schools sénégalaises, notamment BEM Dakar, L’ISM, Sup de Co et l’IAM. Pour la troisième année consécutive, BEM Dakar est classée première business school d’Afrique noire francophone.
Si effectivement, la croissance des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes) est exponentielle, il n’en reste pas moins vrai que le Sénégal est devenu un véritable Hub de formation en Afrique subsaharienne, dans le domaine du management. En effet, après l’accord cadre de 1994, on dénombrait une quinzaine d’Epes alors qu’aujourd’hui, on en recense 172 structures agrées par l’Etat du Sénégal.
Du point de vue des accréditations par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), le Sénégal est en tête de peloton pour le prochain colloque pour la reconnaissance des diplômes qui se tiendra à Conakry au mois de novembre prochain. Pas moins de 75 diplômes ont été soumis contre seulement 30… pour la Cote d’Ivoire, par exemple.
C’est donc dire que l’enseignement supérieur privé au Sénégal se porte bien et prend en compte de plus en plus la nécessité d’offrir des formations de qualité. Cette préoccupation n’est pas récente puisqu’à ce jour treize Epes du Sénégal sont reconnus par le Cames.
262 174 étudiants au Sénégal en 2022
La présence massive des établissements privés sénégalais lors de la première rencontre internationale des établissements privés membres du Cames (Ridepes) à Ouagadougou en est la preuve. Elle aura permis d’affirmer un leadership incontestable en Afrique francophone que le palmarès JA vient confirmer.
Bien entendu, les temps ont changé. Depuis le début des années 50, l’Université Cheikh Anta Diop a formé des milliers de cadres africains. Le cas d’IBK nouvellement élu au Mali en est un éclatant exemple. Malgré les difficultés qu’elle traverse, l’Ucad reste une université de référence en Afrique subsaharienne francophone.
En revanche, il faut bien se rendre compte de l’évidence. Aujourd’hui, on estime à 35% la part de l’enseignement supérieur privé dans les effectifs étudiants ce qui représente 36 078 étudiants. Selon les projections du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de 127 199 en 2013, le nombre d’étudiants au Sénégal atteindra 168 181 en 2017 et 262 174 en 2022.
De fait, le secteur privé jouera un rôle de plus en plus prépondérant, y compris dans la prise en charge des bacheliers. Concomitamment, le rayonnement des plus grandes business schools contribuera à améliorer de manière significative l’attractivité du Sénégal et le nombre d’étudiants internationaux.
Pour toutes ces raisons, l’Etat du Sénégal doit encourager très fortement le développement du secteur privé tout en veillant à la qualité de l’enseignement, et à ce que l’accès ne soit pas uniquement réservé aux jeunes dont les parents ont les moyens. De ce point de vue, l’affirmation du Pr Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur consistant à dire que «l’enseignement public et l’enseignement privé sont d’égale dignité» trouvera tout son sens.