'LES DOUANES SONT INCONTOURNABLES DANS LE PROCESSUS D’INTÉGRATION''
CHEIKH HADJIBOU SOUMARE, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA
En animant une conférence, le président de la Commission de l’uemoa, Cheikh Hadjibou Soumaré, a estimé que les douanes sont un acteur incontournable dans le processus d’intégration de l’union. Il a aussi appelé les Etats à réduire leur dépendance aux recettes douanières avant l’entrée en vigueur des ape et du Tec-Cedeao.
Dans un contexte « crucial » marqué par l’entrée en vigueur, dans un avenir proche, des Accords de partenariat économique (Ape) avec l’Union européenne et du Tarif extérieur commun (Tec-Cedeao), les administrations des douanes sont appelées à s’adapter. Pour le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), Cheikh Hadjibou Soumaré, les administrations des douanes sont des « acteurs incontournables du processus d’intégration » de la sous-région.
C’est pourquoi, il les appelle à jouer leur rôle de soldat de l’économie dans le respect de l’esprit d’intégration. « Les personnes et les biens doivent circuler sans entraves », a-t-il martelé, appelant à « éradiquer ces pratiques d’un autre âge » (les nombreuses tracasse- ries douanières au sein de l’Uemoa).
M. Soumaré invite aussi les Etats à réduire leur dépendance aux recettes douanières avant l’entrée en vigueur des Ape et du Tec-Cedeao. Même s’il estime que le Tec n’entrainera pas de pertes de recettes pour l’Uemoa du fait d’un taux de pression fiscale supérieure à la norme.
Il s’exprimait lors d’une conférence organisée par l’Amicale des inspecteurs et officiers des douanes (Aiod) sur le thème « La douane face aux défis de l’intégration régionale au sein de l’Uemoa », en présence du ministre délégué chargé du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé.
Dans son intervention, M. Soumaré cite quatre grands défis auxquels est confrontée la douane : la mise en œuvre des réformes communautaires, la libéralisation du commerce intra-communautaire, la mobilisation des ressources fiscales et le rôle de la douane dans la sécurisation des acquis de l’intégration, notamment en luttant efficacement contre les trafics mafieux. Concernant le premier aspect, il estime que l’état de mise en œuvre des réformes n’est pas satisfaisant.
En effet, en fin 2013, l’union douanière n’était réalisée qu’à hauteur de 37 % (43 % pour le Sénégal). Il cite aussi le non respect du Tec et l’existence d’autres taxes non réglementaires.
Pour ce qui est de la libéralisation du commerce, le bilan est tout aussi décevant. Vingt ans après la création de l’Uemoa, le commerce intra- communautaire n’a quasiment pas évolué : 12 % actuellement contre 11 % en 1994.