LES PROPRIÉTAIRES COMPTENT ESTER EN JUSTICE
DESTRUCTION DE 253 MAISONS À GADAYE EXTENSION
Le litige foncier opposant le Collectif des acquéreurs de Gadaye Extension à un promoteur immobilier est loin de connaitre son épilogue. Face à la presse avant-hier, lundi 6 janvier, les membres de ce collectif dont les 253 maisons ont été détruites menacent de trainer la Descos devant la justice pour destruction de biens appartenant à autrui sans avis.
Le Collectif des acquéreurs de Gadaye Extension menacent de trainer le commandant de la gendarmerie nationale qui a piloté les opérations de démolition de leurs maisons le mercredi 19 décembre dernier. Face à la presse avant-hier, lundi 6 janvier sur les lieux où les 253 maisons sont réduits en tas de gravats, les membres de ce collectifs, plus d’une cinquantaine, tous en brassard rouge, ont fustigé en présence de la délégation du Mouvement du 23 juin (M23), du député Seydina Fall dit Boughazeli et de Me El Hadj Diouf, un des avocats chargés de défendre leur cause, la procédure utilisé par les éléments de la Direction de la surveillance et du contrôle de l'occupation du Sol (Descos).
Selon eux, les autorités de cette direction, dont le travail dans la surveillance de l'occupation du sol au Sénégal n’est pourtant plus à démontrer, en procédant à la destruction de leurs maisons sans sommation préalable encore moins d’autorisation du préfet de Pikine, se sont laissé tromper par un promoteur privé qui ne cherche qu’à mettre la main de façon illégale sur le site pour ensuite y construire des logements à vendre.
A ce titre, ils menacent de porter plainte contre la Descos la Descos pour destruction de biens appartenant à autrui sans avis préalable. «Contrairement à ce qu’on essaie de faire croire à l’opinion publique, ce site ne fait l’objet d’aucun contentieux avec qui que ce soit. Car le promoteur immobilier, qui se cache derrière cette histoire ne cherche qu’à contrôler ces terres pour ensuite nous les revendre plus cher. Il a été déjà débouté par la justice suite à des plaintes qu’il avait déposé, mais déterminé à aller jusqu’au bout de son projet, il s’est procuré de faux papiers avec une signature falsifiée d’un des membres de la famille Diop, propriétaire de ce site pour tromper le commandant de la Descos. Et c’est sur la base de ces faux documents qu’ils ont procédé à la démolition de toutes nos maisons sans même un avertissement», explique Ousmane Thiam un des portes parole du jour.
Abondant dans le même ton que son camarade, Babacar Tine précise qu’ils ont acquis leur terrain sur des bases et des procédures transparentes et claires, respectant la législation sénégalaise dans ce domaine comme en atteste des documents du cadastre et de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) en leur possession. C’est pourquoi, considérant les agissements du promoteur immobilier sur les 4 hectares, objets de ce litige, comme peine perdu, ils ont décidé de trainer devant la justice en plus du promoteur immobilier, les responsables de la Descos qui ont piloté l’opération de destruction de leurs maisons dont une bonne partie d’après eux, étaient en phase de finition.
Prenant à son tour la parole, Alé Dieng au nom du M23 a jugé arbitraire la procédure de destruction des maisons par la Descos. A son avis, cette direction en procédant ainsi a violé la législation sénégalaise du fait que les bases de la procédure sont illégales. Sous ce rapport, il a promis un soutien sans faille du M23 dont la mission de défense des intérêts du peuple est selon lui, toujours d’actualité.
Reprenant le même refrain, l’honorable député Seydina Fall, dit Boughazeli et Me El Hadj Diouf promettent de porter le combat au niveau de l’Assemblée nationale, si rien n’est fait dans le sens de rétablissement des sinistrés dans leur droit. Les deux députés ont promis de saisir la commission des lois pour une demande d’explication devant les élus du peuple du ministre de la Justice Me Sidiki Kaba, si ce dernier ne diligente pas dans les meilleurs délais cette question.