OM-PSG: Labrune et Al-Khelaïfi, poids lourds dans l'ombre
Présidents de l'OM et du PSG, Vincent Labrune et Nasser Al-Khelaïfi sont des figures moins omniprésentes que leur homologue lyonnais Jean-Michel Aulas, que ce soit au sein de leur club ou des instances, mais leur poids est considérable.
. Communication a minima
S'ils ne recherchent pas la lumière ou l'exposition, les deux hommes ne détestent pas non plus les médias et la communication, qui est même le premier métier de Labrune. Mais cette saison, les deux présidents se sont faits discrets.
Al-Khelaïfi, qui a aussi des responsabilités au sein du fonds QSI, du groupe beIN Media, de la Fédération qatarienne de tennis et est ministre sans portefeuille du gouvernement qatari, a été très pris par ses autres fonctions. Il est très peu intervenu publiquement cette saison.
Il s'est tout de même illustré par quelques déclarations radicales, comme quand il a évoqué "une suspension à vie" contre Brandao, coupable d'un coup de tête sur Thiago Motta, ou quand, mâchoires serrées, il a dit espérer que la défaite à Barcelone début décembre serait "la dernière de la saison".
Labrune de son côté n'a accordé que de rares interviews et ne s'est présenté qu'une seule fois en zone mixte, pour dénoncer ce qu'il considérait comme une erreur d'arbitrage contre Lyon, lors de la 29e journée de L1.
En revanche, il n'a pas hésité à sortir de sa réserve quand la situation l'imposait, comme lorsque des joueurs marseillais ont publié sur les réseaux sociaux des messages d'au revoir à leur coéquipier Doria, alors que le départ de celui-ci n'avait pas encore été officialisé. Labrune avait réagi en quelques heures pour démentir une transaction... effective quelques jours plus tard.
. En retrait dans le vestiaire
Là aussi, les deux hommes sont restés à l'écart. Alors qu'il était réputé très proche de certains joueurs, Labrune s'est ainsi un peu éloigné de son vestiaire avec l'arrivée de Marcelo Bielsa qui a la haute main sur l'aspect sportif.
Les bornes ont été clairement délimitées entre les prérogatives de Bielsa et ce que l'Argentin appelle "la institucion", le club, c'est-à-dire l'administratif, la communication, etc.
Labrune a aussi dû manoeuvrer habilement quand Bielsa l'a accusé publiquement d'avoir fait des promesses en terme de recrutement, qu'il savait intenables. Au lieu de sanctionner l'Argentin, il a laissé passer l'orage. Mais les relations entre les deux hommes semblent rester plutôt fraîches.
Al-Khelaïfi aussi aime ses joueurs. Au point que cela a pu créer des divergences de points de vue sur le mercato car le Qatari rechigne à se séparer de joueurs arrivés durant sa présidence.
Sa proximité avec certains cadres a pu aussi parfois mettre son entraîneur Laurent Blanc en porte-à-faux. La gestion des cas Cavani et Lavezzi, revenus en retard de leurs vacances de Noël et sanctionnés par Blanc, a toutefois marqué un changement de cap.
Le management s'est durci et les résultats obtenus par Blanc, face à Chelsea notamment, ont donné du crédit à l'ancien sélectionneur des Bleus, à propos duquel son président ne tarit plus d'éloges.
. Présents dans les instances
"Nasser est quelqu'un d'élégant, de courtois, de séducteur. Mais on a aussi découvert que dans les affaires il pouvait être dur, voire autoritaire", explique un dirigeant du football français. "Il doit rendre des comptes, c'est un exécutant et c'est quelqu'un qui ne veut pas être pris pour un +pigeon+."
Le Qatari, qui parle désormais correctement le français, a été élu en septembre 2014 au conseil d'administration de la Ligue. En 2012, il avait dû renoncer à se présenter, sa double casquette PSG/beIN Sports créant un risque de conflits d'intérêt, ce qui n'est plus le cas depuis qu'il a quitté la direction de la chaîne française.
Si Labrune est très impliqué dans les affaires de la Ligue (il est vice-président du bureau de l'instance aux côtés notamment de Jean-Michel Aulas, avec lequel il se chamaille régulièrement), Al-Khelaïfi n'est lui pas présent très souvent lors des réunions du CA.
"Il a un agenda très chargé et disons qu'il n'est pas du genre à s'imposer directement, il y va à petits pas", explique un autre dirigeant.
Mais le PSG et son patron restent au coeur du présent et de l'avenir du football français. Les excuses du président de la Ligue Frédéric Thiriez ("Sorry for this terrible arbitrage") après PSG-Lens avaient ainsi été interprétées par certains observateurs comme une marque de déférence. Ce que le dirigeant de la LFP avait nié.