SIT-IN DES POPULATIONS POUR L‘INSTAURATION D’UN DIALOGUE
POINTE-SARRENE - GESTION DES TERRES DE LA FUTURE STATION BALNEAIRE

Plusieurs habitants de la localité de Pointe-Sarrène ont pris d’assaut hier le site de la future station balnéaire à ériger dans cette zone. Ils ont remis en cause le processus de désaffectation des terres et d’indemnisation des propriétaires terriens (populations locales et investisseurs). Ce sit-in de dizaines de personnes, qui s’est déroulé dans le calme, a servi de cadres d’expression à leur porte-parole pour appelé l’Etat et la société d’aménagement de la petite côte et des zones côtières (Sapco) au dialogue pour une issue heureuse à leur différent en vue du développement du tourisme dans la zone.
Des populations de la localité de Pointe-Sarrène expropriées dans le cadre de la construction de la future station balnéaire du même nom, ne désarment. Pour amener les autorités (Etat et Sapco-Sn) à la table de négociation en vue de la prise en charge de leurs doléances, notamment la revue à la hausse de leurs indemnisations jugées dérisoires et la possibilité d’extension de leur village, ils ont organisé un sit-in sur le site en question.
Selon Rachidou Diallo, le porte-parole des organisateurs du sit-in de Pointe-Sarrène la Sapco a décidé, en guise d’indemnisation, de leur verser 25.545 F Cfa par mètre-carré pour les terrains viabilisés. Soit 255.450.000 F Cfa/hectare. Pour ce qui est des terrains non viabilisés, le prix de cession de la Sapco aux bailleurs tourne au tour de 15.065 F Cfa le mètre-carré, soit 150.650.000 F Cfa l’hectare. Suffisant pour qu’il dénonce la procédure d’expropriation de ces terres devant abriter la future station balnéaire.
Il a convoqué, pour étayer ses propos, le Décret N°2009-1417 du 23 décembre 2009 déclarant d’utilité publique les 1478 hectares 35 ares 10 centiares dans la zone de Pointe-Sarrène et la Lettre N°00101 du 09 janvier 2010 adressée au président de la communauté rurale de Malicounda (actuelle commune) par le directeur général de la Sapco-Sn pour information sur l’immatriculation des dites terres.
Le porte-parole de ces populations a aussi évoqué des manquements sur la composition et les travaux de la Commission d’évaluation des impenses mise en place par le préfet de Mbour en décembre 2010 conformément à la Loi 64-46 du 11 juin 1964 (en son article 31) et les titres fonciers 1316 (110 hectares 31 ares 40 centiares sur le site de Pointe –Sarrène et 504 hectares de Pointe-Sarrène à Mbodiène) en date du 12 septembre 2012. Il s’y ajoute le Décret N°2014-1336 du 27 octobre 2014 fixant les indemnités dues à 385 propriétaires et autorisant leur paiement.
Revenant sur la convention liant l’Etat à la Sapco-Sn, le texte stipule, en son acte 6, «les terrains acquis par l’Etat, seront en conformité avec les dispositions de l’article 39 du Code du domaine de l’Etat, loués, aux termes d’un bail emphytéotique ou cédés définitivement à la Sapco-Sn, à l’exception des aires des villages, de leurs extensions prévues et de leurs besoins correspondant en sol pour la culture». Il a mis en relief l’importance de l’activité agro-pastorale risquant d’être révolue eu égard à l’attribution des terres à d’autres fins.
Il en veut pour preuve, les importantes quantités de sorgho, de mil, de légumes et de maïs, produites par les cultivateurs de Pointe-Sarrène constituent, selon lui, des éléments d’appréciation vérifiables auprès de certaines structures, notamment Resopp, Coopam, Ceeras, Cnra, Drdr et les marchés locaux. Les cultivateurs de Pointe-Sarrène déplorent le travail de la Commission d’évaluation des impenses venue évaluer de janvier à juin des champs de céréales sans tenir compte des limites des propriétés.