SOUPÇONS DE FRAUDE
Birahime Seck du Forum civil affirme qu'une fraude est en train d'être organisée à l'Artp pour l'attribution de la licence 4G
Expert en marchés publics et membre du Forum civil, Birahime Seck estime que l’Artp est en train d’organiser une fraude dans le processus de mise en œuvre de la licence 4G au Sénégal.
Directeur du cabinet Pcg et membre du Forum civil, Birahime Seck n’a pas été tendre avec l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). S’exprimant, avant-hier, en marge de l’atelier initié par l’Association professionnelles des ingénieurs conseils du Sénégal (Apics) sur «L’application du nouveau Code des marchés publics et du Ppp à la commande publique et performance des entreprises sénégalaises», il s’en est en effet vivement pris à l’Arpt.
«Le choix récent d’une décision qui a été prise par l’Agence de régulation des marchés publics (Armp), et qui donne la possibilité à l’Artp de négocier et d’établir une liste restreinte suite à un Benchmarking, de consultants au niveau du Maroc et de la Tunisie. Ce qui constitue en réalité une sorte de fraude pour l’assistance de l’Artp dans la mise en œuvre du projet 4G», a déclaré M. Seck.
Pour Birahime Seck, «c’est une forme de fraude qui est en train d’être organisée par l’Artp pour l’assistance au niveau de la 4G. Car c’est le système qui a été utilisé, il y a 4 ans, avec l’entrée de Global Voice au Sénégal et c’est ce même système qui a également mené certains dirigeants de l’Artp en prison. Donc, ils n’ont qu’à faire gaffe», a-t-il prévenu.
«Je me vois pas pourquoi l’Artp n’a pas lancé un appel à concurrence pour tous les pays cabinet devant l’accompagner dans ce processus. Et sur quelle base juridique l’Artp a-t-elle le droit de faire son ‘benchmarking’ uniquement au Maroc et en Tunisie. Qu’est-ce qu’elle cache derrière cela, alors que dans le monde, aujourd’hui, il y a plus de 100 pays qui utilisent la 4G. Au niveau africain, par exemple, il y a le Ghana, la Zambie et on a tout récemment, en 2014, la Côte d’ Ivoire. Et le Code des marchés publics dit clairement en son article 52 que si le marché est financé sur le budget de l’Etat, le principe c’est qu’il est réservé aux entreprises locales. L’exception, et c’est le cas ici, c’est que le marché est réservé aux groupements d’entreprises communautaires internationales ou aux groupements d’entreprises non communautaires ou bien aux groupements d’entreprises non communautaires», explicite-t-il.
En se posant la question de savoir «pourquoi l’Artp n’a pas lancé un appel à concurrence permettant aux autres pays, au niveau mondial, de venir participer également à l’assistance de l’Artp, à l’exploitation et à la mise en œuvre des 4G ?», le spécialiste du Code des marchés estime que c’est une question qui ressort à plusieurs reprises dans les rapports l’Inspection générale de l’Etat. «Au nom de quoi, l’Artp à chaque fois qu’on est en face d’une technologie nouvelle ou pas devrait s’approprier d’autres consultants internationaux ? A quoi servent ses experts qu’on paye à coût de millions et qui passent tout leur temps à choisir d’autres consultants pour faire le même travail qu’eux. Ce que je qualifie d’une sorte de fraude de leur part. Si ces experts n’ont pas cette capacité d’accompagner l’Artp dans la mise en œuvre de la 4G, alors qu'ils n’ont qu’à démissionner. Le contrôleur sénégalais n’a plus le droit de les payer également. Car ce dont pourquoi on les paye ne s'est pas fait dans les règles de l'art», lâche-t-il.