VIDEOUN TRIOMPHE ET DE L'ENVERGURE
2e ÉDITION SIMON SHOW
Simon Bisbi Clan réussit le doublé en tenant le pari de remplir le très couru et "très redouté" Grand théâtre pour un événement hip-hop. L'artiste-rappeur franchit un nouveau palier dans le milieu du rap sénégalais.
"Il n'y a de réussite qu'à partir de la vérité", disait Charles de Gaulle. En vérité, si le Simon Show n'est pas déjà l'événement numéro 1 dans l'agenda du 'Rap Galsen', il est en passe de le devenir. Deuxième essai et second coup de maître pour l'artiste de l'année du hip-hop 2014.
Un Grand théâtre comble, même si ça a tardé ; une ambiance délirante, des apparitions bien scénarisées, un public à la fête…, Simon a tenu et gagné le pari de l'organisation. Le spectacle n'était pourtant pas parti sur les chapeaux de roue comme l'an passé. Alors qu'il devait commencer à 21 heures, un retard a été noté, obligeant l'assistance à une légère 'rébellion' pour mettre la pression sur l'organisation. "Sortez, sortez, sortez !", s'impatiente le public que l'attente a fini d'exaspérer.
Des spectateurs, jeunes pour l'essentiel, casquettes renversées, cartons d'entrée en main, qui faisait crépiter les flashs des appareils photos pour des selfies.
Un show pour quatre
La forte voix de l'animateur Y-Dee, amplifiée par une sonorisation sur-puissante, faisait vibrer le parquet du Grand théâtre une demi-heure avant minuit. Le compte à rebours de 5 secondes, à l'unisson avec le public, pour l'entrée de l'artiste, pouvait commencer, mais à la fin toujours pas de Simon.
Lever de rideau un peu avant minuit pour l'entrée de l'artiste hip hop de l'an passé. Simon est "parachuté" du plafond pour atterrir sur le parquet dans une ambiance indescriptible. Vêtu d'une tenue de camouflage militaire, sa carrure imposante éclipsait la présence d'une vingtaine de 'Simon soldiers' venus scénariser la première partie du show.
Une chorégraphie bien maîtrisée et son titre-phare, "Rap la niou wakh" mènent l'assistance au bord de l'hystérie collective. En tout, quatre parties ont ponctué le show dont une deuxième dédiée à des plaidoiries sur des questions d'actualité et de société. Ainsi le mode vestimentaire 'pinw' a été descendu en flammes ; et les femmes battues ont trouvé un avocat en la personne de Simon.
Mais c'est surtout avec le plaidoyer pour la paix en Casamance que le nombreux public a manifesté un intérêt particulier. Des billets de banque ont rempli les calebasses de l'Association sénégalaise des victimes des mines (ASVM) à la demande de l'artiste.
Simon n'était pas le seul. Canabasse avec son titre 'général' a surchauffé une ambiance déjà électrique ainsi que les prestations remarquées de Deep, Ngaaka Blindé, Books.
Le publireportage et la bouderie du public
Le Simon show se veut aussi l'incubateur de la nouvelle garde du hip-hop sénégalais. Pour preuve, les artistes-rappeurs de tout le pays se sont produits au Grand théâtre par procuration. "Akhlou brique" de Mbour, Casi Mc de Fatick, Riffou de Kaolack, Nioul Koukk de SaintLouis, Hardcore Side de Ziguinchor…, ont animé par vidéo l'avant-première de la cérémonie.
Si le spectacle a bien été assuré, quelques impairs se sont invités à la fête. Alors que Simon venait de finir le morceau "puncher mind", devant un public survolté, la grande salle est plongée dans le noir total. Une coupure de moins de cinq minutes survenue aux environs de 2 heures du matin qui n'aura pas entamé la volonté des fans. "Les aléas du direct", dit-il sans s'avancer outre mesure sur les causes.
Mais c'est le publireportage diffusé sur l'agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (ANPEJ) qui aura mécontenté le public. Après la vidéo sur les valeurs montantes du rap, l'image du président de la République s'est affichée sans transition. Le public qui a accusé le coup sur le moment, a vite compris que ce n'était pas une erreur technique mais un publireportage sur l'un des sponsors du spectacle.
Accueil mitigé, Macky est vivement hué par une partie, et applaudi par l'autre. Une diffusion d'une vingtaine de minutes qui, après avoir fait rouspéter aura réussi l'exploit de refroidir l'ambiance. Les spectateurs ne voulaient rien savoir de cette vidéo qui reflétait pourtant le thème de ce show "Jeunesse, éducation, leadership et partenariat".
Même la harangue enfiévrée de l'animateur de la RDV, à la fin de la diffusion, n'aura pas réussi à tirer le public d'une bouderie momentanée. Mais ça, c'était avant le parachutage de l'homme du soir. Simon a vite remis le public sur pied avec un concert live qui aura servi de clou au spectacle.