VERS UN NOUVEAU CODE DE LA PECHE POUR DURCIR LES SANCTIONS
PROTECTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

L’Etat du Sénégal entend se donner tous les moyens nécessaires pour la protection des ressources halieutiques du pays. Pour se faire, il va se doter d’un nouveau Code de la pêche qui va durcir les sanctions.
Mbodiène, Mbour - L’Etat du Sénégal est déterminé à relever les défis actuels de la pêche, notamment la pêche illicite, non déclarée et non réglementaire. S’exprimant hier, à l’occasion de l’inauguration des infrastructures réalisées à Mbodiène et à Pointe Sarène dans le département de Mbour par le Projet régional des pêches en Afrique de l’Ouest (Prao-Sénégal), le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Oumar Guèye, a annoncé le projet d’adoption d’un nouveau Code de la Pêche.
«Le nouveau Code la pêche sera bientôt à l’Assemblée nationale parce que programmé en quelques jours en conseil des ministres. Et ce nouveau code va avoir une particularité d’augmenter de manière considérable les sanctions à l’endroit de la pêche illégale», a renseigné le ministre qui souligne que le Prao Sénégal a mis en place, en partenariat avec le Crédit mutuel du Sénégal, un fonds de 500 millions de francs Cfa destinés à financer les projets de reconversion des pêcheurs. Et dans la même dynamique, il y a un fonds de subvention d’un montant de plus de 600 millions de francs Cfa destinés à financer des activités génératrices de revenus.
D’après le ministre, le succès de toutes ces réformes, l’exploitation efficace et durable de ces investissements impliquent la limitation ou l’interdiction de l’accès à une ressource à de nombreux acteurs et aux familles de pêcheurs. Mais et surtout la nécessité de trouver des alternatives à une surexploitation des ressources halieutiques.
Auparavant, le ministre de la Pêche a réceptionné la ferme avicole de Mbodiène d’une superficie de 1200 m2, composé de 4 grand poulaillers d’une superficie de 126,48m2 chacun, 2 bureaux, 2 magasins de stockage, un réservoir d’eau raccordé à un puit d’une capacité de 8,49 m2, un réseau d’électricité de 20 panneaux solaires, avec une capacité de 5000 poulets de chair/démarrage avec 2500 poussins. Celle de Pointe Sarène est bâtie sur 344 m2, de 2 magasins, 4 stockages secondaires, 20 boxes de stabulation entravée d’une capacité de 20 bœufs. Soit un coût global de 121 millions de francs Cfa. Aussi, 9 fermes avicoles dans les mêmes régions sont en cours de finalisation estimés à 608,9 millions de francs Cfa. A cela il y a des matériels de surveillance côtière d’un montant global de 251,5 millions de francs Cfa et la réhabilitation de 4 stations de surveillance côtière d’un coût de 82, 2 millions de francs Cfa ont été aussi réalisés par le Prao-Sénégal, a confié Mariama Dalanda Barry, coordonnatrice de l’unité de mise en œuvre du Prao-Sénégal.
De son côté, la directrice des opérations de la Banque mondiale, Vera Songwe, est d’avis qu’il est possible de gérer cette réduction de la pression sans porter préjudice à l’emploi des gens. Mieux, elle entraîne la création de nouvelles opportunités dans un secteur qui génère, en Afrique, des bénéfices additionnels de l’ordre de 50 à 100 milliards de dollars par an. «136.000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche au Sénégal dont 59% sont des pêcheurs et 41 sont des salariés. Dans ce lot, 73% sont des femmes». «Il y a 21.000 pêcheurs avec des bateaux, Il faudrait que nous réussissions à immatriculer, avant la fin de cette année, tous les bateaux de pêche, pour pouvoir contrôler la gestion de la pêche», a-t-elle recommandé au ministre de la Pêche.