KPAMAN, UN METS MÉCONNU DES SÉNÉGALAIS
Au Sénégal, la peau de bœuf rentre dans la transformation du cuir. Avec l’inexistence de tannerie moderne, elle est devenue l’affaire des femmes maures établies à Wakhinane Nimzat, dans le département de Guédiawaye.
Au Sénégal, la peau de bœuf rentre dans la transformation du cuir. Avec l’inexistence de tannerie moderne, elle est devenue l’affaire des femmes maures établies à Wakhinane Nimzat, dans le département de Guédiawaye. Le produit fini est acheté par les cordonniers qui en font divers usages.
Toutefois, appelée "akpama" par les Béninois et "Kandé" par les Nigérians, la peau de bœuf est une spécialité culinaire de plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, comme la Sierra Leone, le Ghana et même la Guinée Conakry.
Depuis son arrivée à Dakar, en 2008, Christopher s’est lancé dans ce commerce. Au marché castors, sa table est bondée d’ignames, de la semoule de manioc, etc. Mais la peau de bœuf, découpée en gros morceaux, est mise au premier plan. Une façon d’attirer l’attention des clients. "C’est une mine d’or à bon marché. Le prix varie entre 1000 et 3000 FCFA selon les morceaux. Vraiment, je m’en sort très bien", avoue le jeune Nigérian.
À quelques mètres de Christopher, une vieille dame de nationalité togolaise somnole derrière son petit commerce. Elle est l’une des clientes préférées du jeune Nigérian. L’art culinaire n’est plus un secret pour cette sexagénaire. " Chez nous, la peau de bœuf va avec tous les plats : la sauce au gombo, accompagnée du foufou, l’adémé, le bouillon, mais également tous les plats à base de feuilles de tubercules", explique-t-elle. Avant de confier dans un ton ironique que les Guinéens apprécient la peau dans "Mborokhé".