L’ASSOCIATION DES CINESEAS EXIGE SON IMPLICATION
Moussa Touré et ses camarades ne sont pas contents de la gestion des fonds alloués au cinéma. Ils décrient avec la dernière énergie la mise à l’écart des cinéastes dans la gestion du secteur du 7e art.
L’Association des cinéastes sénégalais et associés, sous la présidence de Moussa TOURÉ, a fait hier face à la presse pour dénoncer la gestion opaque du cinéma sénégalais. Ecartés des instances de décision du cinéma sénégalais, ces cinéastes réclament leur place et posent sur la table la question de l’existence du cinéma local.
Moussa Touré et ses camarades ne sont pas contents de la gestion des fonds alloués au cinéma. Ils décrient avec la dernière énergie la mise à l’écart des cinéastes dans la gestion du secteur du 7e art.
Selon eux, le Fonds de Promotion de l'Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica) qui a été multiplié par deux par le président de la République (passant de 1 à 2 milliards de Fcfa) n’est pas bien distribué. Très remontée contre le ministre de la Culture et le directeur de la cinématographie, l’association des cinéastes a décidé de s’élever contre cette «forfaiture». Ce, après moult tentatives pour rencontrer la tutelle, afin de poser sur la table la question de la gestion des ressources, en vain. «L’association des cinéastes a essayé de rencontrer les autorités qui dirigent notre cinéma. Ce cinéma nous appartient. C’est nous qui devrons décider de comment il doit être. Mais nos tentatives de rencontrer ces autorités qui pensent détenir ce cinéma, depuis fait 07 mois, sont restées vaines. Or, il y a des décisions qui sont prises. Le président de la République a alloué une enveloppe de 2 milliards Fcfa au cinéma. Ces dernières années, cette enveloppe s’élevait à 1 milliard Fcfa.
Toutefois, depuis 2017, il n’y a eu qu’un seul appel d’offres et personne n’a reçu de résultats. Et puis les cinéastes devront être au cœur des commissions de prises de décisions», clame Moussa Touré, le président de Cineseas avant de crier à une gestion nébuleuse du secteur. «C’est un ministre, une direction de la cinématographie et le Fopica qui dirigent le Fonds du cinéma. On nous ignore alors que cet argent est dédié aux cinéastes. Nous avons des décisions à prendre pour que ça avance. Ils doivent nous dire où est-ce qu’ils ont mis cet argent», indique Monsieur Touré. Institué par la loi 2002-18 du 15 avril 2002, le Fonds de Promotion de l'Industrie Cinématographique et Audiovisuelle vise à organiser des activités de production, d'exploitation et de promotion cinématographiques et audiovisuelles. Macky Sall a, lors de la cérémonie de clôture du Fespaco, annoncé l’augmentation du fonds à 2 milliards en 2022.
CINEMA LOCAL
En outre, les cinéastes ont abordé la question du cinéma local qui peine à s’affirmer sur le plan national et international. Pour Moussa Touré, «il n’y a pas de cinéma local. Le cinéma est inexistant, parce qu’il n’y a pas d’industrie. Tous les films qui ont été pris en charge depuis 2017 ne sont pas nos produits. Donc depuis lors, il y a des cinéastes qui ne bougent pas. C’est un blocage total», se désole-t-il. Et Moussa Touré de clore : « Nous avons une feuille de route. On a mis sur pied des commissions. Ce qu’on demande, c’est d’être reçus et écoutés afin qu’on décide des directions. Le Président a demandé qu’on dialogue mais il n’y a pas de dialogue. C’est un ministre qui décide à qui on donne, à qui on ne donne pas. Il y a certes une commission mais il y a des choses qui ne passent pas par ledit comité. Depuis 2017, il n’y a pas eu de commission. Comment peut-on distribuer de l’argent ? Pour dispenser des ressources dans un cinéma, il faut qu’il y ait une commission ; c’est pareil dans le monde entier. Mais nous ne sommes pas impliqués. Dans le nouveau comité, il n’y a qu’un seul cinéaste valable, les autres ne sont pas des cinéastes. Or, on ne peut pas diriger le cinéma sans les cinéastes. Si rien n’est fait, on va manifester».