LE COLLECTIF POUR LE RENOUVEAU AFRICAIN CÉLÈBRE BOUBACAR BORIS DIOP
Le Collectif pour le renouveau africain (CORA) a rendu un hommage à l’écrivain, journaliste et penseur Boubacar Boris Diop, à la suite de l’obtention de son lauréat du prix international Neustadt 2022
Le Collectif pour le renouveau africain a rendu un hommage à l’écrivain et journaliste, penseur panafricain Boubacar Boris Diop, à l’occasion de l’obtention de son prestigieux prix International de Littérature Neustadt 2022. A cet effet, une journée de réflexion autour de son roman intitulé Murambi, le livre des ossements a été organisé le samedi 26 février, à la place du Souvenir africain. Ainsi, étaient proposées lors des discussions des thématiques et esthétiques littéraires liées au génocide contre les Tutsi du Rwanda, les écritures de la résilience, le dire de l’innombrable, la violence et genre, les écritures mémorielles.
Le Collectif pour le renouveau africain (CORA) a rendu un hommage à l’écrivain, journaliste et penseur Boubacar Boris Diop, à la suite de l’obtention de son lauréat du prix international Neustadt 2022. Un prix qui récompense l’auteur pour son roman intitulé Murambi, le Livre des ossements (Edition Flore Zoa 2022). C’est ainsi que pour lui témoigner le sens profond de son engagement d’inlassable bâtisseur de vie, que le CORA a jugé opportun de l’honorer.
Selon le Collectif pour le renouveau africain, Murambi, ce n’est pas l’histoire d’un triomphe, mais celle d’une lutte politique, philosophique, quotidienne, réelle. Ainsi, pour rendre encore plus riche cet hommage dédié à ce monument de la littérature contemporaine, le CORA a organisé une journée de réflexion autour de son œuvre Murambi ou le Livre des ossements, et aussi saisir l’occasion de sa parution dans l’édition africaine (Flore Zoa, 2022).
En effet, Murambi, le Livre des ossements, est un roman qui a été écrit dans le cadre d’un voyage d’écrivains africains, quelques années après le génocide pour raconter autrement ladite catastrophe. Ce roman retrace selon l’auteur, « les faits préexistants du génocide ». Il s’agit selon Dr Mamadou Ba, enseignant chercheur à l’Ucad, au département de Lettres Modernes, d’ « un récit singulier qui est né après un génocide. Un génocide, qui est un événement sans réponses. Quelque chose qui défi l’imagination, qui défi la raison. Un meurtre en masse et dont on ne peut trouver aucune justification normale ».
Pour l’écrivain Boubacar Boris Diop, le génocide des Tutsi au Rwanda s’est inscrit comme un événement singulier dans l’histoire du continent africain. C’est pourquoi, d’après l’enseignant chercheur au département de Lettres, M. Ba, « Après un tel traumatisme, il y a besoin de faire un récit pour trouver du sens, organiser une valeur thérapeutique bien sûr, soigner l’esprit, retrouver ses marques et aussi empêcher que cela ne se reproduise ». Mais seulement là, il fallait trouver le langage qui permettrait véritablement de frapper les consciences.
Et l’auteur a su trouver les moyens de le faire. Parce que selon Dr Ibrahima Wane, également enseignant chercheur en littérature orale au département de Lettres Modernes, c’est ça le sens même du projet de l’auteur. « Le roman de Boris Diop, justement appartient à cette mention-là. Il a été peut être l’un des plus lus, un des plus appréciés par le langage que le romancier a utilisé. Ce langage dépouillé, ce langage simple, ce langage dont la seule ambition est de nommer les choses à leur nom», a-t-il expliqué. « Mais cette recherche du langage, de comment dire, à qui parle-t-on, l’a amené également à se rendre compte qu’on ne peut pas s’exprimer mieux dans sa langue. Il y a des choses qu’on arrive difficilement à traduire, parce qu’on les sent dans une langue. Parce que les personnages qu’on décrit parlent une langue qui est le bambara, le wolof, swahili etc. Est-ce qu’il est facile de rendre cette vie de ce langage dans une autre langue. Et, c’est ça qui la amené progressivement à aller vers le wolof, puisque après Murambi, il s’est mis immédiatement à publier des romans en wolof dont Domme Golo ensuite Bameel Kocc barma. Murambi est un tournant qui annonçait ce revirement au plan du support linguistique », a-t-il précisé.