LE GMFF, UN ESPACE DE DIALOGUE SUR LA MIGRATION
20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vont être projetés dans le cadre du Festival international sur la migration (Gmff) organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim)
20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vont être projetés dans le cadre du Festival international sur la migration (Gmff) organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). En conférence de presse hier, les organisateurs annoncent des projections jusque dans les zones rurales. Une façon de susciter une «meilleure perception des migrants».
Du 20 novembre au 18 décembre 2021, 20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre seront en compétition dans le cadre du Festival international du film sur la migration (Global migration film festival, Gmff en anglais).
L’Organisation internationale pour les migrations (Oim), qui organise l’évènement, était en conférence de presse hier. «L’objectif du Gmff est de susciter, à travers les productions cinématographiques, une plus grande attention sur les questions liées à la migration, mais également une meilleure perception et une attitude positive envers les migrants», expliquent les organisateurs.
Pendant toute la durée du festival, des projections seront organisées dans chacun des pays ciblés à savoir, Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Côte d’ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria, République Centrafricaine, Sénégal, Sierra-Leone, Tchad. Ces projections auront lieu dans des espaces variés comme les cinémas, les salles de concerts, en passant par les écoles et les universités, jusqu’aux zones difficiles d’accès des communautés rurales. «L’objectif est de créer un espace de dialogue sur ce sujet très complexe qu’est la migration», indique Amanda Nero de l’Oim. «Les films ont le pouvoir de montrer différentes facettes de la vie, ce qui peut aider les spectateurs à cultiver une empathie plus profonde pour les migrants ainsi qu’une meilleure compréhension de leurs réalités, besoins, perspectives et capacités», explique l’Oim en présentant cet évènement.
Pour la première fois, un appel à films a été lancé, qui a reçu 160 propositions. Deux catégories, court métrage et long métrage, seront en compétition. «Ce sera l’occasion de donner la parole à la communauté, à ces jeunes et femmes», indique Badara Fall de l’Oim. Les migrations sont donc intrinsèquement liées à l’histoire du continent. «En Afrique il y a deux choses qu’on ne peut pas interdire aux gens, c’est de bouger et de prendre la parole. C’est ici que l’homme est né et il a fallu qu’il peuple la planète. On est un continent de la mobilité», a souligné le Pr Ibrahima Thioub, ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) et historien.
Le cinéaste Moussa Touré a aussi beaucoup travaillé sur les questions de migration. Pour le cinéaste, il s’agit d’un questionnement qu’il puise dans ses racines leboues dont une des activités d’enfant étaient de regarder cet horizon fuyant de l’océan. «Mon cinéma n’est pas voyeur, il est actif. Et j’ai toujours été dans le voyage et dans l’exil», dit-il. Sa filmographie rend compte de cet intérêt pour la migration et l’ailleurs. Moussa Touré est en effet le réalisateur de films comme La Pirogue, Toubab Bi, Tgv, Poussières de villes, entre autres qui abordent, chacun, une de ces thématiques.
Dans la sélection de cette 6e édition du Gmff, trois films viennent du Sénégal. Il s’agit de La Quête, un film d’animation de Pi Niang, Sega de Idil Ibrahim et la Maison Bleue de Hamedine Kane. On y retrouve aussi Le dernier refuge du Malien Ousmane Samassekou. Les films primés remporteront entre 100 et 1000 dollars selon les organisateurs. Le lancement, prévu le 19 novembre, verra la projection du film d’ouverture, Les forêts de Djibril de Thomas Ceulement et Saydou Kalaga. Le film raconte l’histoire d’un jeune berger sahélien qui cherche désespérément la forêt magique dont son grand-père lui parlait sans cesse.