LES ACTEURS RENOUVELLENT LEURS DOLEANCES
Journée mondiale de la danse - Les acteurs sénégalais de la danse, par la voix de Bayano Mohamed Touré, ont profité de la journée de célébration de leur art pour exprimer leurs doléances à l’autorité et donner un nouveau souffle à leur secteur.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la Journée internationale de la danse sur le thème : «Quel levier pour une meilleure structuration du sous-secteur.» Célébrée dans la sobriété à cause du Ramadan, les acteurs ont profité de cette commémoration pour solliciter, auprès du président de la République, un fonds de développement de la danse afin de permettre l’éclosion d’un sous-secteur encore trop souvent «négligé».
Les acteurs sénégalais de la danse, par la voix de Bayano Mohamed Touré, ont profité de la journée de célébration de leur art pour exprimer leurs doléances à l’autorité et donner un nouveau souffle à leur secteur. «Au Sénégal, grâce au professionnalisme de plus en plus affirmé par les acteurs, la danse démontre son potentiel économique, sa capacité indéniable à impacter les communautés dans l’éducation, la santé, l’inclusion sociale, sans oublier sa capacité à favoriser le rayonnement du Sénégal à l’international car nous détenons un patrimoine de valeur entre nos mains si nous savons le sauvegarder et l’exploiter», a-t-il dit.
Et de poursuivre : «Nous attendons votre soutien, par l’impulsion de changements systémiques profonds qui permettront l’éclosion d’un sous-secteur encore trop souvent négligé, mais aussi la mise en œuvre effective du plan de relance sectorielle.» Il s’exprimait lors de la célébration de la Journée internationale de la danse, à la Maison de la culture Douta Seck. En parallèle, Bayano Mohamed Touré d’ajouter : «Monsieur le directeur, il nous importe qu’un fonds dédié soit mis en place.»
Pour rappel, cette recommandation, dit-il, était sortie en 2017, lors des travaux de la Lettre de politique sectorielle, mais aussi à l’issue de leur séminaire de trois jours à Toubab Dialaw. «Aujourd’hui, cinq ans après, il est nécessaire d’installer une commission qui s’attèlera au suivi. La danse a longtemps fait partie des enfants pauvres de la culture, en comparaison avec le cinéma ou encore les arts visuels. Un fonds dédié permettrait de rectifier ces inégalités», note-t-il. Selon lui, les inégalités se traduisent également entre les régions. «L’ambition que nous soumettons à votre soutien, c’est de continuer cette décentralisation dans les mois et années à venir à travers le Sénégal, car la culture, et en particulier la danse, appartient à tous», a dit Mohamed Touré dit Bayano, qui estime que la danse, parce qu’elle appartient à tous, il est fondamental de sensibiliser le grand public sur ses bienfaits physiques, mentaux, émotionnels et sur le quotidien de ceux qui ont choisi d’en faire un métier.
A côté de ce fonds de développement de la danse, les acteurs ont également plaidé en faveur d’un Conseil national pour la danse, mais aussi l’introduction de la danse dans les écoles, comme discipline scolaire. «Imaginez un Sénégal où la jeunesse est sensibilisée aux bienfaits de la danse et formée à en comprendre les enjeux dès le bas âge. Ce serait un Sénégal où la sauvegarde de ce patrimoine, l’approche professionnelle et l’existence d’un public de consommateurs ne seraient plus des inquiétudes», a-t-il démontré.
En ouvrant officiellement le panel de cette célébration, le directeur de Cabinet du ministre de la Culture, Demba Faye, dira : «Malgré cette sobriété, je vous demanderais de mettre à profit votre panel de discussion «Waxtaan sunu biir» pour nous faire parvenir des recommandations qui nous serviront de balises pour la mise en œuvre de vos programmes d’action.» Il a rappelé la qualité et la pertinence du message de l’Organisation mondiale pour les arts de la scène de cette année, proposé par Madame Kang Sue-Jin, danseuse, directrice artistique du Ballet national de Corée, qui rappelle selon lui, le caractère fugace de la danse et l’impact de la pandémie sur son expression originelle.
Le directeur de Cabinet informe que les résultats des travaux tenus à Toubab Dialaw restent toujours d’actualité au niveau du département ministériel. M. Faye de noter également que les préoccupations des acteurs, qui tournent autour du triptyque formation, production et diffusion, recoupent parfaitement les recommandations de la Lettre de politique sectorielle de développement de la culture (Lpsd). Cette commémoration de la Journée mondiale de la danse, chaque 29 avril, a été instituée en 1982 par le Comité de danse international, en relation avec l’Unesco, en vue de sensibiliser et partager, avec les professionnels de la danse, sur les différentes problématiques du sous-secteur.