AUDIOLITTÉRATURE AFRICAINE, UN GRAND CADAVRE À LA RENVERSE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les acteurs, les oeuvres, l'aspect de la critique, la démocratisation de la lecture, les maisons d'édition - Panorama du monde littéraire sur le continent avec l’écrivain et professeur de littérature francophone Boniface Mongo-Mboussa
Faible réseau de libraires, production éditoriale insuffisante, secteur de l'édition peu professionnalisé. Le monde littéraire africain n'est pas des plus reluisants. Il est même extrêmement déplorable, à en croire le tableau dressé par les participants de Confluences. Selon l'invité de l'émission, Boniface Mongo-Mboussa, l’absence du pavillon Afrique au Salon du livre de Paris cette année est un signe du désordre ambiant en cours sur le continent en matière de politique culturelle. "Cela devrait nous servir de leçon", estime-t-il, pointant du doigt une production littéraire africaine complètement extravertie et qui ne pense plus sur elle-même. L'écrivain regrette d'ailleurs la génération des auteurs tels que Senghor, Camara Laye, Ferdinand Oyono, entre autres, qui dit-il, avaient une curiosité sur le monde. À en croire Mbougar Sarr, les écrivains se contentent de décrire le monde au lieu de l'interpréter.
Cette pauvreté dans les productions est également notée au niveau de la critique qui ne se porte guère mieux. Boniface Mongo-Mboussa y décrit notamment, un domaine caractérisé par les coteries, la complaisance et une culture de l'entre-soi. "Les conditions ne sont pas réunies pour débattre", affirme-t-il sans ambages.
Comment démocratiser la lecture ?
Sur la problématique de la lecture, l'invité de l'émission estime qu'il faudrait inclure l'école et les œuvres para-littéraires, entre autres. "Il n'y a pratiquement pas de récits de voyages, de correspondances entre écrivains et très peu d’autobiographies. Nous n'avons que des romans", déclare-t-il, ajoutant que la lecture doit être une culture de tous les instants. L'option de la cession des droits peut-être une solution pour l'aspect de la démocratisation du livre, selon Mbougar Sarr. Ce dernier fait d'ailleurs partie, selon Boniface Mongo-Mboussa, des grandes promesses susceptibles d'éclaircir l'horizon de la littérature africaine.
La traditionnelle revue de presse internationale et la rubrique Guillotine consacrée cette fois à l'auteur de l'attentat en Nouvelle zélande, ont clos cette dernière émission que vous pouvez écouter en intégralité ci-dessus.