POURQUOI NOUS AVONS DU NOUS RETRANCHER À BLAISE SENGHOR
Faisant le bilan du carnaval de Dakar, qui se tient tous les ans durant la dernière semaine du mois de novembre, Fatou Kassé Sarr, initiatrice de l’événement, s’est épanchée sur les difficultés dont le changement de lieu qui leur a été imposé
Faisant le bilan du carnaval de Dakar, qui se tient tous les ans durant la dernière semaine du mois de novembre, Fatou Kassé Sarr, initiatrice de l’événement, s’est épanchée sur les difficultés dont le changement de lieu qui leur a été imposé peu avant le démarrage des festivités, cette année. Les pertes sont inestimables.
« On entreprend pour apporter notre pierre à l’édifice. Le Carnaval de Dakar, qui a pour objectif de valoriser la diversité culturelle du Sénégal et de favoriser les échanges, et le dialogue, en est à sa troisième édition, cette année, a-t-elle campé. Chaque année, on démarre les activités un an en avance. Parce que pour nous, avec l’expérience que nous avons, et l’ambition que nous portons sur cet événement, il nous parait primordial et non négociable d’aller voir l’ensemble des parties prenantes, de les informer régulièrement des problèmes, etc. Pour que tout se passe bien, dans la bonne entente comme nous le souhaitons. »
« Nous ne pouvions pas annuler »
Sauf que, regrette-t-elle, « cette année, on avait une autorisation sous-préfectorale des Almadies mais à la dernière minute, c’est-à-dire moins de 10 heures avant le début de l’événement, il nous a été notifié que cette autorisation était annulée, au motif que la parade qui devait se dérouler le 2e jour de l’événement c’est-à-dire le samedi en fin de journée sur 3 heures, était gênante pour la fan zone. »
Elle ajoute que la notification les obligeait « soit à abandonner, ce qu’on ne pouvait pas faire parce qu’il y avait des personnes prêtes à venir de Kolda, de Gandiaye, etc, pour participer, sans compter les autres troupes, et artistes. Nous avions même reçu du courrier, à l’issue de la 2e édition, signé du président de la République (Macky Sall) dans lequel il reconnaissait l’importance de l’événement et son utilité dans le dialogue des peuples, l’agenda culturel. Nous avions également reçu le soutien du ministère de la Culture dont le monument de la renaissance où nous devions tenir notre événement dépend. Nous ne pouvions pas annuler après toutes les démarches et l’investissement menés. »
Le Centre culturel Blaise Senghor accueille le village du carnaval malgré les travaux du Brt
Par conséquent, souligne-t-elle, il a fallu « tenir bon », trouver un autre lieu et une autre autorisation sous-préfectorale qui leur a permis de s’installer à l’intérieur du Centre culturel Blaise Senghor. « Il nous semblait important de communiquer là-dessus parce qu’on pense qu’il y a eu beaucoup d’incompréhension. » Ainsi, a-t-elle déploré, en raison des travaux du Brt, « nous n’avons malheureusement pas pu faire le défilé, la parade dans la rue comme c’est le principe du carnaval. Tout s’est déroulé à l’intérieur du Centre culturel. » Même si, tirant un bilan globalement satisfaisant des activités menées, elle s’est félicitée que toutes ces péripéties n’aient pas découragé les partenaires qui « croient au projet ».
Par contre, « quand vous allez tout près en Côte d’Ivoire, au Maroc, plus loin en France, à Rio, aux États-Unis, à Londres, etc. On voit de grands festivals ou carnavals, qui font la renommée et qui sont attractifs. Donc, tout le monde y gagne. Ce que nous souhaitons, c’est de pouvoir aller plus loin », a-t-elle préconisé. Les autorités compétentes sont interpellées.
Selon les organisateurs, la place naturelle du carnaval se trouve sur la Place de la Nation (ex-Obélisque) où les deux premières éditions ont eu lieu, donnant un cachet « populaire » à l’événement. Cette année, il n’a pas pu s’y tenir à cause des travaux.