QUI EST MOHAMED MBOUGAR SARR, GAGNANT DU PRIX GONCOURT ?
L'écrivain sénégalais, qui concourrait avec son roman "La plus secrète mémoire des hommes", a 31 ans. Un âge précoce pour un lauréat du Goncourt
Avant même que les prix du Goncourt et du Renaudot soient remis ce mercredi 3 novembre, aux alentours de 12h45, un nom était sur toutes les lèvres. Celui de l’auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr. Et de fait c’est lui qui a décroché le prix Goncourt avec son dernier roman (le quatrième), La plus secrète mémoire des hommes. Un texte paru aux éditions Philippe Rey, au mois d’août 2021.
D’après Livres Hebdo, le romancier de 31 ans était donné grand favori de la plus prestigieuse récompense littéraire française. “Pas seulement parce qu’il est sur toutes les listes, mais parce que c’est un merveilleux hymne au pouvoir des mots, de la littérature”, expliquait au magazine l’un des sondés, Bruno Corty du Figaro.
Mohamed Mbougar Sarr était également dans la première liste du Renaudot et finaliste du Médicis en 2021, mais aussi du prix des Inrocks et du Grand prix du roman de l’Académie française.
Brouiller fiction et vérité
Son histoire, c’est celle d’un certain Diégane Latyr Faye, un jeune écrivain sénégalais installé à Paris qui, bouleversé par la découverte d’un livre paru en 1938, décide d’enquêter sur le récit qui se cache derrière ce roman. Une quête qui va l’emmener sur les traces de son auteur, T.C. Elimane, au Sénégal, en Argentine, à Amsterdam et à Paris.
Mémoire de la colonisation, de la Première Guerre mondiale, de la Shoah... En creusant l’histoire du mystérieux auteur, inspiré de l’écrivain Yambo Ouologuem (prix Renaudot de 1968), le récit de Mohamed Mbougar Sarr revisite les liens entre fiction et vérité. “C’est cette confusion entre le vraisemblable et ce qui relève de l’invention qui me semble intéressante. Car entre les deux il y a un espace: l’espace de la révélation”, souffle le romancier au micro de France Culture.
Soucieux d’apporter une alternative aux oppositions souvent faites entre les continents européen et africain, il dit vouloir créer un troisième territoire, entre deux eaux, qui serait un territoire poétique. “C’est là qu’on se réconcilie d’abord”, estime-t-il.