LE DG DE PETROSEN LISTE LES AVANTAGES QUE LE SENEGAL VA ENGRANGER
DECOUVERTE DE GAZ AU LARGE DE SAINT-LOUIS
La découverte de 450 milliards de m3 de gaz au large de Saint-Louis, annoncée par la société américaine Cosmos Energy, en charge de la prospection avec la société Pétrole du Sénégal (Petrosen), fait entrer le Sénégal dans une nouvelle ère. Pour le Directeur général de Petrosen, Mamadou Faye, dans les projections, il faudra non seulement parler du gaz, mais aussi des infrastructures importantes pour pouvoir extraire ce gaz.
«Nous avons un programme de développement rapide. Et je pense que le gaz découvert au large de Saint-Louis, on pourra le produire vers 2020-2021. Mais le gaz, ce n'est pas comme le pétrole. Le pétrole vous pouvez l'extraire, le mettre dans des citernes et le vendre un peu partout dans le monde. Le gaz, vous êtes obligés de mettre dans des infrastructures spécifiques, donc c'est beaucoup plus compliqué», a déclaré Mamadou Faye.
Selon lui, «dans ces infrastructures, il y a une infrastructure majeure qu'on appelle les processeurs de liquéfaction. Ce sont des unités de liquéfaction du gaz qui permettent de compresser le gaz et de le réfrigérer pour le mettre dans des formes comme l'eau. C'est ce qu'on appelle le gaz naturel liquéfié».
Le Dg de Petrosen a indiqué: «C'est ce processeur qui nous permet de mettre le gaz dans des conteneurs pour le vendre un peu partout dans le monde. Et ça va nécessiter des infrastructures assez importantes qui sont installées. Quand le gaz sort du puits, il est acheminé par tuyaux qu'on appelle gazoducs, ça passe par des unités de traitement et une partie de ce traitement permet d'extraire les composantes lourdes. Et ensuite, le gaz traité est envoyé au niveau du processeur de liquéfaction. Ce sont ces mêmes tranches de gaz liquéfié qui seront vendues un peu partout dans le monde. Dans le processus de production, une partie du gaz qui sortira sera utilisée localement pour la production électricité».
Par ailleurs, a-t-il precise, «ce gaz va être utilisé pour faire de l'électricité, pour la pétrochimie, pour le gaz butane que nous utilisons au niveau des ménages et ensuite en quantité assez importante pour la production d'ammoniac et d'engrais. Egalement, on va installer des unités pas loin du site de production sur lesquelles on va liquéfier le gaz et le transporter par bateau».
Indiquant qu’il y a «des normes techniques que nous sommes censés respecter pour être dans les conditions économiques d’exploitation», le Dg de Petrosen a confié: «La grande différence entre le gaz et le pétrole, c'est que le gaz permet un développement local. Il y a beaucoup d'installations et d'industries que le gaz va permettre de développer rapidement».
Détaillant les bénéficies qui peuvent être de l’exploitation de ce gaz, il souligne: «Quand on parle d'engrais, de pétrochimie, mais aussi du traitement direct du gaz à partir de la source, ça va faire des milliers d'emplois. Si c'était le pétrole, on va l'extraire et l'essentiel de l'emploi ce sera dans le raffinage et la distribution. Mais dans le gaz, c'est toute la chaîne qui fait appelle à une main d'œuvre locale très importante».
Mamadou Faye n’a pas manqué de préciser que rien qu’un seul forage nécessite un investissement de l’ordre de 50 milliards de francs Cfa. Et pour le site en question, il est prévu de faire encore deux autres forages, ce qui fait un enveloppe de 150 milliards rien que pour la prospection. L’exploitation devant encore nécessité d’autres investissements encore plus lourd, selon lui, c’est seulement les multinationales qui peuvent réaliser de tels investissements. Mais, même si les Etats n’investissent pas, dit-il, il y a un partage des ressources en cas de découvertes. Car, les gisements appartiennent aux Etats. Il souligne néanmoins qu’au moment de la production, Pétrosen, donc l’Etat, devra mobiliser environs 300 milliards de francs Cfa.