LE PROJET ARRIVE AVEC DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par Diomaye-Sonko
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par le duo Diomaye et Sonko.
Selon les rédacteurs du document, celui-ci est élaboré dans un contexte national marqué par l’installation de nouvelles autorités politiques à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024, sur la base d’un projet de rupture systémique. Il s’adosse en conséquence aux priorités d’action retenues lors du Conseil des Ministres du 09 avril 2024 qui, tenant compte d’un état des lieux actuel, des performances passées et des ambitions déclinées, vise à lutter contre la cherté de la vie ; à renforcer l’unité et la solidarité nationale, la bonne gouvernance, dans tous ses aspects(politique et démocratique, judiciaire, de gestion des finances publiques), à valoriser le capital humain en relation avec la promotion de l’emploi, notamment des jeunes et à renforcer la défense et la sécurité. Ainsi, conformément aux orientations retenues par le Gouvernement en vue de faire face aux défis économiques et sociaux, la nouvelle politique économique et sociale reflétée à travers le (PROJET) s’articule autour des cinq (5) principaux axes suivants : le renouveau institutionnel et l’engagement africain, l’économie endogène et la souveraineté alimentaire, le capital humain et la qualité de vie, la science, la technologie, l’innovation et les infrastructures durables et la sécurité nationale et le rayonnement international. « L’objectif visé à travers cette nouvelle politique de développement économique et social est de faire du Sénégal une nation juste, prospère et souveraine ; une nation ancrée dans de fortes valeurs cardinales sous-tendues par le patriotisme, le travail, l’éthique et la fraternité. Cette option des nouvelles autorités en faveur d’un changement systémique vise, entre autres, un changement de paradigme en ce qui concerne la gouvernance publique. Celle-ci devrait passer par une redéfinition de la politique extérieure (meilleure prise en compte de la souveraineté nationale), la modernisation de l’administration et une réforme profonde du fonctionnement de la Justice avec en ligne de mire le strict respect de la séparation des pouvoirs, la consolidation de l’Etat et la protection des droits et libertés » lit-on dans le document.
Pour une réforme profonde des institutions et un engagement patriotique au service de l’Afrique…
Selon toujours les rédacteurs du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, les changements significatifs intervenus sur le plan politique témoignent une fois de plus de la maturité du peuple sénégalais, de la vitalité de sa démocratie et du professionnalisme des agents publics malgré les crises institutionnelles. Dans sa quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, le Gouvernement entend instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique, la responsabilité et l’obligation de rendre compte. En outre, une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière sera engagée par la lutte, sans répit, contre la corruption et la concussion, à travers, notamment, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes, la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment de capitaux, l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’autodénonciation, etc. De même, les compétences des corps de contrôle seront renforcées. Il s’en suivra une systématisation de la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (IGE), de la Cour des comptes (CC) et de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), dans un souci de transparence, d’équité et de justice.
Une croissance en progression de 6,4% sur la période 2025-2027
Au plan interne, les retards enregistrés dans le démarrage de la production du pétrole et du gaz, durant ces deux dernières années, ont pesé à la fois sur les prévisions de croissance et sur les recettes de l’Etat. Les prévisions de croissance sont estimées à 4,5% en 2023, 7,3% en 2024 et 9,7% en 2025. Néanmoins ces taux demeurent supérieurs à ceux attendus pour la zone CFA (4,2% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,4% en 2025) et pour l’Afrique subsaharienne. Globalement, la croissance de l’économie nationale est attendue en progression de 6,4% sur la période de 2025-2027 avec un pic de 9,7% en 2025 coïncidant avec la deuxième année de l’exploitation du pétrole et du gaz. Cette bonne orientation de l’économie nationale devrait être soutenue en moyenne sur la période sous-revue par les performances du secteur secondaire (+10,3%), du secteur tertiaire (+5,1%) et du secteur primaire (+5,2%). Pour les années à venir, les prévisions du Sénégal, qui sont tributaires de l’exploitation effective des ressources pétrolières et gazières, viennent d’être confortées par l’annonce faite par la compagnie Woodside, ce 11 juin 2024, de la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, au moment où l’avancement des travaux du champ gazier GTA préfigure un démarrage proche. A cela devraient s’ajouter les résultats attendus de la relance de certains secteurs qui font l’objet d’attention et de mesures de soutien de la part des nouvelles autorités. C’est le cas du secteur de l’agriculture qui avait largement contribué aux performances obtenues par le Sénégal en 2020 dans un contexte de récession mondiale et qui fait l’objet d’attention et de mesures de soutien soutenu des nouvelles autorités, pour optimiser ses performances.